Le « Saint-Bruno BBQ » de soeur Gisèle Foucreault au Lesotho
Récemment, sœur Gisèle Foucreault, missionnaire au Lesotho depuis 48 ans, faisait parvenir un courriel et plusieurs photos illustrant le projet qu’elle a mis sur pied et qu’elle entretient, grâce à l’organisme Minta Saint-Bruno. De façon humoristique, elle le nomme le « Saint-Bruno BBQ », puisqu’il concerne des poulets servant à nourrir plus de 300 personnes dans le besoin, en plus des 45 filles de l’orphelinat et des femmes et hommes du centre de personnes âgées. Ceci fait suite à la visite de soeur Gisèle, l’automne dernier, alors qu’elle a rencontré les membres de Minta, les enfants dans les écoles et les Montarvillois. Elle accordait aussi une entrevue au journal Les Versants, concernant l’œuvre qui lui tient à cœur auprès des plus démunis.
L’idée du projet « Saint-Bruno BBQ » est née du succès obtenu par celui de la boulangerie, mise sur pied il y a 12 ans pour les besoins de l’orphelinat pour filles de 5 à 19 ans et ceux du centre d’accueil des personnes âgées. Après un certain temps, sœur Gisèle et les membres de sa communauté ont décidé, grâce aux dons reçus de Minta, de boulanger et de distribuer 900 pains par semaine à 82 familles démunies, ce qui représente plus de 300 personnes. Dans un échange de courriels, sœur Gisèle écrit : « Avec les années, nous avons constaté que si nous pouvions leur procurer de la viande, nous aurions atteint notre but qui est de sortir ces pauvres gens de la grande misère de la faim. » Dans la présentation de son projet à Minta, elle décrit ces personnes comme n’ayant souvent « que les os et la peau, car le sida fait grandement de tort chez ces familles ». Plus loin, elle ajoutera : « …ces pauvres gens qui bien souvent finissent la journée sans avoir mangé, sinon que d’avoir calmé cette faim tenace qu’en n’ayant bu que de l’eau. »
Pour arriver à son but, elle juge nécessaire d’augmenter la production de poulets jusqu’à environ 7 680 par année. C’est ce que sœur Gisèle appelle le « projet Saint-Bruno BBQ », car les coûts liés à l’augmentation de la production de poulets sont défrayés uniquement par les dons, reçus et à venir, de l’organisme Minta Saint-Bruno. Les installations étant là, les dons servent uniquement à acheter de la moulée et à payer les coûts supplémentaires d’électricité, nécessaire à l’élevage des poussins. « Aucuns frais de salaire ne sont requis, fait remarquer sœur Gisèle, car ce sont les villageois (femmes en majorité) eux-mêmes qui assurent les soins et l’abattage des poulets, après avoir reçu une formation adéquate. » Le but ultime étant « qu’un jour ils puissent s’autosuffire. « Aide-toi et le ciel t’aidera » », précise-t-elle.
Dans sa présentation à Minta, elle explique : « L’abattage se fait hebdomadairement. Les 82 familles sont divisées en quatre groupes, et c’est en alternance que ces familles reçoivent deux poulets aux deux semaines. De plus, lors de la journée de l’abattage, un repas chaud communautaire est distribué à chacune des personnes présentes. Elles peuvent choisir de repartir avec les poulets vivants ou abattus. Nous encourageons le choix des poulets vivants, car au bout de 18 semaines, elles ont à leur disposition des œufs frais, donc une autre source de protéines. »
C’est ce projet que sœur Gisèle a expliqué lors de ses rencontres avec les membres de Minta et les Montarvillois, ainsi que lors de sa tournée dans les écoles. Les enfants ont été particulièrement touchés par le projet du grand poulailler de sœur Gisèle et ils sont repartis pleins d’enthousiasme avec des enveloppes pour ramasser de l’argent dans leur entourage à cet effet.