La deuxième vie de Guy Bonenfant

Fondation des maladies du cœur et de l’AVC

Au Canada, 1,6 million de personnes vivent avec les séquelles d’une maladie du cœur ou d’un AVC. C’est le cas du docteur Guy Bonenfant qui, en 1999, a dû subir un double pontage après avoir découvert des symptômes d’angine de poitrine.

Selon le site Internet de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, l’angine de poitrine survient lorsque le cœur ne reçoit pas suffisamment de sang et d’oxygène pour combler ses besoins, parce qu’une ou plusieurs de ses artères coronaires sont obstruées, provoquant ainsi des douleurs thoraciques. Les personnes angineuses décrivent la douleur comme un serrement, une suffocation ou un sentiment de brûlure. « En septembre 1998, j’ai découvert que je faisais de l’angine. Je ressentais une pesanteur, ou une pression, sur la poitrine, quand je marchais. En tant que médecin, je savais à quoi m’attendre, puisque je diagnostiquais souvent les mêmes symptômes chez mes patients », mentionne le Montarvillois Guy Bonenfant, en entrevue avec le journal.

Un ami cardiologue lui fait donc passer un électrocardiogramme d’effort, qui enregistre la réaction du cœur au cours d’un exercice physique soutenu. Le cardiologue demande alors à monsieur Bonenfant de marcher sur un tapis roulant, mais il ne se rend pas au bout de l’exercice. Le graphique démontre un décalage segmentaire descendant. « À la suite de cette expérience, j’ai dû passer une angiographie coronarienne, c’est-à-dire qu’on m’a injecté à partir d’un cathéter un colorant dans les artères pour voir s’il y avait blocage », d’expliquer Guy Bonenfant.

Il y avait effectivement blocage au niveau de ses artères. Un blocage qui nécessitait un pontage coronarien. « Parce que l’occlusion était en forme de S et difficile d’accès avec le cathéter, je n’ai pas pu subir d’intervention cardiaque percutanée, une technique non chirurgicale que le médecin effectue à l’aide d’un cathéter et de petites structures appelées tuteurs, destinées à maintenir mes artères en position ouverte. »

Le chef cardiologue de l’hôpital Royal-Victoria lui propose donc un double pontage, l’un effectué avec une artère mammaire interne, l’autre avec un greffon veineux. Guy Bonenfant est opéré un mois et demi plus tard, en 1999, avec succès.

Salon des vins de la Montérégie

« Pour remercier ceux qui m’ont aidé, j’ai voulu faire quelque chose, un retour de l’ascenseur. Le vin, c’est mon dada préféré. J’ai été administrateur à la SAQ pendant neuf ans. Le vin, c’est un domaine universel », indique celui qui est maintenant à la retraite. Il inaugure donc le Salon des vins de la Montérégie, qui soulignera ce 9 avril sa 14e édition, et dont les profits sont remis à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

S’il n’avait pas fait de la médecine générale à Saint-Bruno pendant 38 ans, s’il n’avait pas fait attention à ses symptômes, cet ex-fumeur (il a arrêté en 1987) estime qu’il aurait pu subir un infarctus, d’autant plus que l’angine est causée principalement par deux facteurs, l’hérédité et un cholestérol trop élevé. « C’est un malaise qui survient assez rapidement. Une artère peut être bloquée seulement à 20 %, sans que le patient ressente de symptômes. Ce blocage peut soudainement grimper à 50 %. »

Ironiquement, son père est décédé d’un infarctus à 63 ans, le même âge que Guy Bonenfant avait lorsqu’il était étendu sur un lit d’hôpital pour y subir son pontage. Depuis ce temps, il prend une aspirine de 80 mg aux propriétés antiplaquetttaires, qui empêche le sang de coaguler, ainsi qu’un médicament qui diminue son taux de cholestérol. Et ce, pour le reste de sa vie. « C’est un prix à payer pas si grave pour éviter un nouveau blocage de mes artères. »

Du jour au lendemain, Guy Bonenfant a dû changer ses habitudes de vie. En plus de prendre ses médicaments quotidiennement, il pratique aussi des sports moins exigeants. Amateur de ski de fond, il en fait maintenant à un rythme plus lent. Il se tient en forme physiquement en marchant, en jouant au golf et au bridge. 

Il conseille toujours de ne pas fumer, de faire de l’exercice régulièrement, de maintenir de saines habitudes alimentaires, entre autres en bannissant les aliments trop gras, et d’éviter les situations stressantes.