Former les jeunes au marché du travail
CFER des Patriotes
Connaissez-vous les Centres de formation en entreprise et récupération (CFER)? Ce sont des écoles entreprises où l’on forme les élèves en difficulté d’apprentissage pour les préparer au marché du travail. À la Commission scolaire des Patriotes, 68 jeunes ont pris cette voie pour ne pas décrocher du système scolaire et sont aujourd’hui des exemples de persévérance.
Depuis la création du premier CFER, en 1990, cette formule éducative se veut une alternative pour les élèves ayant des difficultés qui veulent obtenir un diplôme de qualifications. Cette démarche est très différente de celles traditionnelles connues pour les jeunes en insertion sociale. En effet, les démarches pédagogiques et l’encadrement offerts s’appuient sur la rigueur, le respect, l’effort, l’autonomie et l’engagement, sans oublier les trois objectifs du programme qui sont de développer des personnes autonomes, des citoyens engagés et des travailleurs productifs.
« Le CFER, c’est un beau programme pour les élèves qui ont le goût de décrocher et qui ne savent pas où s’en aller dans la vie, d’exprimer Sylvie Desrochers, enseignante au CFER des Patriotes, à Boucherville. Pour eux, ce n’est pas leur premier choix; leurs espoirs, ainsi que ceux de leurs parents, seraient d’être dans des classes régulières et de décrocher un diplôme d’études secondaires. Mais, après trois ans, ils obtiennent tout de même un certificat de formation en entreprise et récupération et ont de très bonnes chances de se trouver un emploi. »
Revalorisation de vêtements de travail
Le secteur d’activités du CFER des Patriotes est la revalorisation de vêtements de travail, plus particulièrement ceux d’Hydro-Québec : manteaux en duvet, imperméables, ponchos, chemises, pantalons, salopettes, chapeaux, gants et autres accessoires.
Le travail des élèves consiste à trier ces vêtements, à les réparer, les nettoyer et les revendre à prix modique. D’ailleurs, l’école a mis à la disposition de ces jeunes un local, transformé en magasin, où les gens peuvent se procurer les produits recyclés.
Des qualités cachées
Le programme du CFER compte deux volets : scolaire et entrepreneurial. Pour plusieurs élèves, allier études et travail leur permet de découvrir des qualités cachées.
Lydia Miller, 15 ans, en est à sa première année. Grâce aux ateliers de couture, elle s’est rendu compte qu’elle pouvait faire preuve de patience, de minutie et de leadership. « Quand les autres ne comprennent pas ce qu’ils doivent faire ou ne savent plus comment le faire, c’est moi qui leur explique, de mentionner la jeune fille qui rêve de devenir pâtissière. En quelque sorte, c’est moi qui suis responsable de l’atelier de couture et j’aime ça. »
Pour Fabio Vera-Langdon et Hugo Gervais, avoir à faire de la couture ne les enchantait guère. Ils ont constaté que cette étape du processus d’usine leur était bénéfique; le premier veut devenir mécanicien ou homme de la construction, alors que le second veut être cuisinier. Dans les deux cas, le souci du détail et l’autonomie sont deux qualités importantes recherchées.
« Si je n’avais pas eu le CFER, j’aurais décroché de l’école et, aujourd’hui, je passerais mes journées devant la télévision. Et rester là à ne rien faire, je n’aime pas ça, mentionne Hugo. Au moins ici j’apprends beaucoup de choses sur le marché du travail et je sais que ça va m’aider plus tard. »
Enfin, les amitiés qu’ils ont développées, les tâches et responsabilités qui leur sont données, ainsi que les connaissances qu’ils ont acquises sur le marché du travail sont les facteurs qui motivent ces jeunes à aller en classe jour après jour.
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