Le cerveau face aux fausses nouvelles : guide d’autodéfense

Dans cette deuxième chronique, plongeons au cœur du défi moderne des fausses nouvelles. Alors que les informations fusent à une vitesse vertigineuse sur nos écrans, il est crucial de distinguer le vrai du faux. En scrutant de près les mécanismes de la désinformation, voyons ensemble les pièges tendus à notre discernement et comment les contourner. 

Saviez-vous que la tranche d’âge des 18-34 ans aux États-Unis compte le plus grand nombre de croyants en la Terre plate? Comment est-ce possible que cette génération, pourtant née avec la technologie, soit si vulnérable aux fausses nouvelles? 

Depuis les élections de 2016 aux États-Unis, le terme « fake news », ou fausse nouvelle, est devenu très courant. Mais comment repérer et comprendre le pouvoir de cette désinformation?

Pour rappel, une fausse nouvelle est conçue pour influencer ou désinformer et se propage souvent via des sites apparemment légitimes ou des réseaux sociaux. Elles sont caractérisées par :

– Le cheval de Troie : camouflées dans des sources fiables, elles trompent même les plus avertis.

– Une émotion forte : chargées d’émotions négatives, elles se gravent dans nos mémoires. – De multiples sources : elles se propagent rapidement via divers canaux pour semer le doute.

Notre cerveau a malheureusement des raccourcis de jugement, que l’on appelle les biais cognitifs et qui viennent renforcer l’efficacité des fausses informations.

Il y a tout d’abord le biais d’autorité : les influenceurs populaires peuvent propager des informations fausses, exploitant notre tendance à croire en leur crédibilité. En février-mars 2021, pendant la pandémie de COVID-19, seulement 12 internautes » antivax « , rassemblant 59 millions d’abonnés, étaient responsables de 73 % des contenus complotistes et antivaccins publiés sur Facebook, Twitter et Instagram. Cela montre l’influence des comptes populaires sur la crédibilité accordée aux informations.

On a aussi le biais de négativité : les fausses nouvelles négatives suscitent l’indignation et se propagent plus facilement, nourrissant le scandale. Avez-vous eu connaissance d’une fausse nouvelle qui semblait être une bonne nouvelle? Pour qu’une fausse nouvelle circule et s’ancre dans les débats, elle sera forcément chargée d’une émotion forte, le plus souvent négative. Cela fonctionne, car le cerveau mémorise mieux les informations chargées d’émotions et surtout si elles sont négatives!

Puis nous sommes aussi vulnérables au biais d’illusion de vérité : la répétition d’une fausse information peut nous convaincre de sa véracité, surtout si elle est repartagée par des sources influentes. Les scientifiques avaient déjà pu montrer que les individus peuvent être amenés à croire une information si elle est suffisamment répétée. Par ailleurs, cela reste vrai même pour une information que l’on savait fausse.

Alors ensemble, protégeons notre esprit critique! En comprenant ces mécanismes, nous pouvons mieux naviguer dans un océan d’informations. Soyons vigilants et sceptiques face aux fausses nouvelles en quatre points simples : diversifier ses sources d’informations, ouvrir le dialogue avec des interlocuteurs légitimes sur le sujet concerné, anticiper la charge émotionnelle des nouvelles, et surtout garder une approche empathique dans les échanges!

Avec bienveillance, restons connectés sans perdre le fil!