Économiser comme un pessimiste, investir comme un optimiste

Je me permets de revenir sur un des concepts qui m’a interpellé dans le livre Same as Ever, de Morgan Housel. Ainsi, selon l’auteur, « le meilleur plan financier consiste à économiser comme un pessimiste et à investir comme un optimiste[PL1] ».

Qu’entend-il par cette phrase? « Cette idée – la conviction que les choses vont s’améliorer, combinée à la réalité selon laquelle le chemin à parcourir d’ici là sera une chaîne continue de revers, de déceptions et de chocs – apparaît tout au long de l’histoire dans toutes les sphères de la vie. [PL2] »

J’y vois donc deux aspects fondamentaux pour l’investisseur boursier à long terme.

D’une part, il faut avoir confiance que les choses continueront de s’améliorer à long terme. La Bourse n’est pas un bon endroit pour les pessimistes. Il faut avoir une confiance quasiment inébranlable que l’économie et la qualité de vie continueront de s’améliorer à long terme.

En revanche, il faut être réaliste. Les conditions ne s’amélioreront pas chaque jour, chaque mois, chaque année. Le chemin sera plutôt parsemé d’embûches. Pensez-y : au cours des 10 dernières années, on a eu droit à de nombreuses corrections (j’en compte six, dont un marché baissier), à une pandémie, à une forte hausse des taux d’intérêt et j’en passe.

Tout cela n’a pas empêché le S&P 500 de réaliser un rendement annuel composé de 11,9 % (avec les dividendes) au cours des 10 dernières années.

J’aime bien l’idée qu’il faut économiser comme un pessimiste. J’estime que la capacité d’économiser et d’investir est trop souvent oubliée par les investisseurs – selon moi, ils s’appuient sur les rendements de leur portefeuille pour assurer leur retraite et pas suffisamment sur leur épargne. Pourtant, on exerce bien plus de contrôle sur son épargne que sur ses rendements boursiers.

L’idée correspond d’ailleurs à un autre concept avancé par Housel : » Investissez dans la préparation, pas dans les prévisions[PLB3]  « .

Les prévisions ne servent à rien car elles sont, la plupart du temps, erronées. Il ne sert donc à rien de tenter de prévoir ce qui s’en vient; il faut plutôt tenter de se préparer à toute éventualité qui pourrait survenir.

C’est vrai à plusieurs égards, dont la diversification de son portefeuille. Par exemple, dans notre gestion, nous tentons d’obtenir un sain équilibre entre les titres dits défensifs (qui font bien lorsque l’économie est difficile) et les titres dits de croissance (qui font mieux lorsque l’économie tourne à plein régime).

Une autre manière de bien se préparer est de ne pas utiliser la dette pour investir. 

 [PL1]The best financial plan is to save like a pessimist and to invest like an optimist.

 [PL2]That idea – the belief that things will get better mixed with the reality that the path between now and then will be a continuous chain of setback, disappointment, surprise, and shock – shows up all over history, in all areas of life.

 [PLB3]Invest in preparedness, not in predictions.