Choisir ses semences 2023

Depuis quelques jours, je me consacre à la préparation de mes commandes de semences. Il y a plusieurs années, je passais des heures à tourner les pages des catalogues reçus par la poste. J’en ai d’ailleurs conservé quelques-uns. Maintenant, c’est le portable posé sur mes genoux que je rêve de mon potager 2023.

J’ai d’abord fait l’inventaire des semences que je conserve au frigo dans des boîtes de métal. Certaines ont été achetées par catalogue, d’autres, échangées entre amis des Jardins communautaires de Saint-Basile-le-Grand, d’autres, enfin, ont été récoltées à partir de mes légumes.

La seconde étape est la plus ludique : choisir des variétés grâce à des photos et quelques renseignements. Si c’est la première fois que vous commandez des semences, ne vous laissez pas intimider. Les seules erreurs que vous pouvez faire, c’est d’en commander trop ou de choisir des semences moins appropriées au climat d’ici. Si vous utilisez des catalogues du Québec, ce deuxième point sera évité.

Que choisir? Deux types : les utilitaires et les inusitées. Les premières produiront des légumes que vous utilisez souvent, par exemple, pour faire des conserves ou de la congélation. Je produis annuellement une trentaine de portions de sauce tomate à base de la variété italienne Roma. Ou encore, je consomme les radis de mon potager comme des friandises. J’ai donc besoin de semences éprouvées, qui ont déjà donné d’excellents résultats et que je pourrai retrouver facilement d’année en année.

Les semences inusitées sont celles qui feront parler de vous à table et auprès de vos amis jardiniers. Elles produiront des légumes que l’on ne retrouve pas au supermarché et rarement à l’étal du producteur. Les poivrons bleus Dragon Fly F1*, les radis Melon d’eau Rido Rouge F1, les carottes Atlas Ronde (semblables à des betteraves jaunes), les betteraves Avalanche Blanc F1, les concombres Martini Blanc F1 sont des spécialités qui ne trouveront pas leur place en grande surface, où tout est standardisé. D’autres inusitées auront une valeur esthétique au potager.

J’ai commencé à choisir des inusitées lorsqu’une amie m’a fait comprendre qu’au moment où je cueillais mes légumes, je pouvais en trouver en kiosque ou au marché fermier, frais et à bon prix. Alors pourquoi se donner tant de peine? Eh bien, justement pour faire quelque chose de différent. D’où les inusitées.

*De nombreuses inusitées sont suivies de F1. Elles ont été produites par croisement. Les hybrideurs ont choisi des particularités chez certains sujets et les ont croisés et recroisés pour en faire des légumes plus performants, résistants aux maladies ou les transformer en semences inusitées. Aujourd’hui, tout cela est fait sous microscope, mais l’important à retenir, c’est que les semences de ces légumes ne reproduiront pas des sujets semblables.