Les cuisines collectives, plus que de bons repas!

Solidarité, démocratie, équité, justice sociale, autonomie, respect, dignité, prise en charge individuelle et collective, telles sont les valeurs partagées dans les cuisines collectives du Québec. Depuis la création du Regroupement des cuisines collectives du Québec, en 1990, plus de 1 400 lieux de popote se sont ouverts pour venir en aide à la communauté, plus particulièrement aux personnes à faibles revenus ou en réinsertion sociale.

Le but des cuisines collectives est de former de petits groupes qui mettent en commun temps, argent et compétences pour confectionner des plats sains, économiques et appétissants. Elles permettent aussi aux gens de sortir de la maison, faire des rencontres, construire la confiance en soi, encourager les initiatives, valoriser l’autonomie et la prise en charge, acquérir et partager des connaissances, tisser des liens avec des agriculteurs et encourager l’agriculture écologique et locale.

Rien qu’en Montérégie, une vingtaine d’organismes membres du Regroupement offrent des cuisines collectives, dont cinq dans l’agglomération de Longueuil. La Bouffe du Carrefour, située à Saint-Hubert, est l’une d’entre elles Elle a pour mission « la promotion et le développement d’alternatives au dépannage alimentaire au moyen de cuisines collectives et d’ateliers mis sur pied dans une perspective de sécurité alimentaire ».

« En plus des deux cuisines collectives que nous organisons chaque semaine, nous proposons le programme Bonne boîte, Bonne bouffe, ainsi que des ateliers de purée pour bébés, des camps de jour estivaux pour les adolescents et des cuisines pour adolescents aux prises avec des déficiences intellectuelles, de mentionner Sylvie Laplante, directrice générale de l’organisme. Nous sommes de plus à évaluer le besoin de créer des cuisines collectives réservées aux travailleurs, les fins de semaine, tellement la demande est forte dans la région. »

Rien ne se perd, tout se transforme

La Bouffe du carrefour reçoit des denrées de Moisson Rive-Sud, ce qui permet aux animatrices de faire des miracles avec pas grand-chose! D’arriver à mettre des légumes dans une recette, sans augmenter le coût et sans sacrifier le goût, entre autres. La Bouffe du Carrefour reçoit aussi une quarantaine de personnes chaque vendredi lors de ses repas communautaires, à moindre coût.

L’animatrice des activités de cuisine collective, Audrey, est au sein de l’organisme depuis deux ans. Elle a choisi de se rallier à la cause de La Bouffe du Carrefour pour partager son temps et ses connaissances. « J’ai moi-même vécu la pauvreté, donc je sais comment c’est difficile de planifier une épicerie pour une famille, avec peu de moyens. Mais avec le temps, j’ai trouvé des petits trucs que je partage aujourd’hui avec les participants des cuisines collectives. Je veux leur apporter mon aide et leur apprendre à transformer leurs aliments pour que rien ne se perde », explique-t-elle.

À la fin de la journée, le groupe choisit le menu de la semaine suivante, se répartit la liste d’épicerie, et chacun repart avec des portions achetées à prix moindre.

Pour plus d’information sur les cuisines collectives, visitez le www.rccq.org ou le www.labouffeducarrefour.org.

Les cuisines collectives en chiffres

Profil des participants (es) des cuisines collectives:

·      25 % personnes à faible revenu

·      24 % familles à faible revenu avec enfants

·      12 % personnes souffrant d’isolement

Âge des participants (es)

·      24 % sont âgés de 18 à 29 ans

·      43,5 % sont âgés de 30 à 44 ans

·      19 % sont âgés de 45 à 54 ans

Nombre et sexe des personnes jointes (bouches à nourrir)

·      34 % de femmes

·      20 % d’hommes

·      44 % d’enfants

(Source : Regroupement des cuisines collectives du Québec)

Lire aussi: Les ingrédients secrets : le plaisir et l’entraide!