Yves Lessard critique la décision du BST

Retrait des liquides inflammables de la Liste de surveillance

Le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, dénonce la décision du Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada, celle de retirer les matières dangereuses, dont le pétrole, de sa Liste de surveillance.
« C’est une décision qui enlève beaucoup de crédit au BST du Canada », observe Yves Lessard, joint au téléphone par Les Versants. Le maire participait vendredi dernier au Forum municipal sur le transport ferroviaire de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), présenté à Trois-Rivières.

« Les wagons-citernes qui passent à Saint-Basile-le-Grand transportent toutes sortes de matières dangereuses, y compris du pétrole. » – Yves Lessard

Le déplacement des matières inflammables, comme le pétrole, avait été mis à la Liste de surveillance du BSTdu Canada en 2014 à la suite du drame survenu à Lac-Mégantic. Cette décision a été renversée la semaine dernière. « C’est une décision malheureuse, parce que le BST est un organisme chargé d’éclairer la population et de conseiller le gouvernement sur de grands sujets tels que le transport ferroviaire », déclare le premier magistrat.
Il souligne que le BST est composé de personnages sélects censés voir à la sécurité de la population. « C’est pour cette raison que je soutiens que sa décision n’est pas de nature à lui donner de la crédibilité. »

Le contenu plutôt que le contenant

Pour M. Lessard, le contenant n’est pas le problème, c’est plutôt le contenu, et ce, même si les wagons-citernes DOT-111 seront retirés de la circulation le 1er janvier 2019. La date initiale avait été fixée au 30 avril 2025. Quant aux modèles CPC-1232, ils ont subi ce sort le 1er novembre dernier, soit dix-sept mois d’avance. Des décisions du ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, lorsqu’il a publié l’ordre 39. « Ce n’est pas logique. La chose qui me préoccupe, c’est qu’on semble dire que ce n’est pas le pétrole qui est dangereux. Ce n’est pas en changeant le contenant ou les parois des contenants que ça ne brûlera pas advenant un déraillement. »
Yves Lessard rappelle que plus de 200 wagons-citernes pourraient passer quotidiennement sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand. « Les wagons-citernes qui passent à Saint-Basile-le-Grand transportent toutes sortes de matières dangereuses, y compris du pétrole. »
Depuis quelques semaines, Yves Lessard est impliqué au sein du comité de transport ferroviaire de l’UMQ, d’où sa présence au Forum vendredi dernier. En tant que représentant officiel de la région de la Montérégie, le maire grandbasilois souhaite faire entendre sa voix quant aux enjeux reliés au transport ferroviaire, entre autres l’intermodalité, la fluidité du transport, la sécurité, les nuisances… « Aujourd’hui, nos préoccupations ont été prises en charge par l’UMQ », poursuit-il.
Rappelons que plus de 500 municipalités au Québec sont traversées par une ligne de chemin de fer, dont le centre-ville de Saint-Basile-le-Grand.
Approché par le journal à propos du même dossier, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, n’a pas répondu à notre demande d’entrevue. Saint-Bruno-de-Montarville se situe aussi sur le tracé d’une voie ferrée.
QUESTION AUX LECTEURS :
Craignez-vous un accident semblable à celui de Lac-Mégantic sur le territoire?