Yves Lessard : bilan de mi-mandat

Maire à Saint-Basile-le-Grand

Le 4 novembre dernier, presque deux ans jour pour jour après avoir été élu maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard réintégrait son bureau à l’hôtel de ville, à la suite de travaux d’agrandissement. Moment idéal pour un bilan de mi-mandat.

Ce retour au bercail, Yves Lessard le considère comme une nouvelle étape pour la Municipalité. « C’est un bon signe de la progression que la Ville a eue, afin d’offrir de meilleurs services à la population et une accessibilité à tous. » Avec les travaux d’agrandissement de la mairie, un projet d’abord amorcé sous le pouvoir de l’ancien conseil municipal, Saint-Basile-le-Grand souhaitait la mise en avant-plan du citoyen afin de lui offrir, sous un même toit, une gamme de services (urbanisme, environnement, finances…). Le rapatriement de ceux-ci, établis ailleurs dans la municipalité auparavant, permet aujourd’hui aux Grandbasilois de faire une demande de permis, d’obtenir de l’information relativement à la réglementation, la taxation et le rôle d’évaluation, de s’entretenir avec les inspecteurs, d’effectuer des requêtes et déposer des plaintes, ainsi que d’effectuer le paiement des taxes municipales, toujours au même endroit.

Quand on lui demande quel bilan il dresse des deux premières années de son mandat de quatre ans, M. Lessard répond que c’est difficile, parce que « beaucoup de choses restent encore à faire maintenant ». Tout de même, il indique que le conseil municipal a mis l’accent sur le soutien aux familles, en baissant les tarifs de camps de jour et en favorisant les manifestations festives, malgré les obligations budgétaires. Or, rappelons qu’à la suite du budget 2019, le Marché de Noël a été annulé (maintien du défilé du père Noël) et que les Dimanches sur le parvis sont passés de quatre à trois représentations, entre autres.

Changement de paradigmes

Selon lui, si certains dossiers n’ont pas avancé comme il l’aurait souhaité, ce n’est pas à cause des gens qui sont en place, plutôt « parce qu’on change de paradigmes dans la gestion de la Municipalité ». Des montants considérables doivent encore être investis pour le renouvellement du réseau routier de Saint-Basile; autour de 100 millions de dollars au cours des deux décennies à venir, et à raison de 5 millions par année. Depuis 2015, un mode de financement est dorénavant imputé à l’ensemble de la population sur tous les règlements d’emprunt relatifs aux travaux d’infrastructures. Auparavant, la facture était remise aux riverains seulement, soit les citoyens concernés. S’ils ne voulaient pas débourser, les travaux n’étaient pas réalisés.

« Beaucoup de choses restent encore à faire maintenant. » – Yves Lessard

Au dire du maire, cette façon de faire, à l’époque, a des retombées négatives aujourd’hui, entre autres un retard considérable dans la mise à niveau des infrastructures. « Depuis deux ans, nous avons eu à faire face à une difficulté financière parce que l’ancienne administration n’avait pas adapté les obligations budgétaires selon le coût de la vie ni l’évolution des coûts reliés à la vie interne d’une municipalité. C’est ce qui nous a obligés d’arriver avec deux augmentations de taxes substantielles; on le reconnaît », observe Yves Lessard, qui se dit satisfait de la responsabilité active des conseillers municipaux dans les dossiers qui leur ont été confiés. « Ça amène une dynamique municipale et un travail plus collectif. »

Les propriétaires grandbasilois ont vu leur avis d’imposition résidentiel augmenter en moyenne de 7,62 % en 2019 et de 5,95 % en 2018. « Sur le coup, les gens ont dit qu’on y allait fort. Il y a eu quelques soubresauts », reconnaît-il, rappelant que c’est tout près de 15 % de hausses en deux budgets. Selon lui, c’était la chose à faire « afin de garder le cap, sinon c’est la ville qui en souffre ». En entrevue avec Les Versants, il poursuit : « Il y a un pas important de franchi, et pour ça, je salue la clairvoyance de la population, qui a su percevoir et comprendre ce changement de cap. »

Autre aspect positif, d’après le maire, c’est la volonté des gens de l’administration, de la direction générale et de la direction des services de dire « oui, on va assurer le rattrapage et la mise à niveau des infrastructures ». Il mentionne la situation du rang des Vingt, dont la réfection a dû être devancée de près de trois ans : « Ce n’est pas la Ville qui décide quand les rues sont à refaire, ce sont les rues qui décident. »

Depuis déjà quelques mois, les membres du conseil municipal planchent sur les prévisions budgétaires 2020. Le budget devrait être adopté vers la mi-décembre. « On est là-dedans, note-t-il, toutefois sans oser en dire trop. Je ne donne pas de chiffres, mais il y a une volonté ferme de faire en sorte d’adoucir de beaucoup l’effort citoyen côté augmentation de taxes, parce qu’on ne peut pas maintenir ça. »

Déception

Depuis son élection, M. Lessard s’était promis de revoir la sécurité de la route 116 et de la voie ferrée. En septembre, il a présenté un Mémoire au MTQ dans le cadre des consultations en prévision du Sommet sur le transport ferroviaire. Document dans lequel il faisait état des dangers et des nuisances du ferroviaire sur le territoire grandbasilois. Selon lui, le dossier du ferroviaire est plus avancé que celui de la 116 parce qu’il y a « une prise de conscience à la suite d’une mise en contexte ». Il souligne : « Parmi les projets, il y a la déception de ne pas faire avancer le dossier de la 116, en dépit des accidents et des décès. Le Comité de l’axe 116, c’est moins que rien, sauf une perte de temps. C’est insultant.Il faut reprendre ça autrement! »

Facile, le rôle de premier magistrat d’une municipalité? « Non, ce n’est pas facile, constate-t-il. Si un maire dit que c’est facile, il y a quelque chose qui ne va pas, ou quelque chose qui nous échappe, surtout de nos jours. » Et les deux prochaines années, comment les aborde-t-il pour la suite? « Avec confiance, et apprentissage. J’apprends chaque jour. Je suis emballé par les défis, parce qu’on les comprend mieux. » Ces défis à venir risquent bien d’être la sécurité et la fluidité sur la route 116, le dossier du ferroviaire et le développement du territoire. « On s’en va vers là. »

QUESTION AUX LECTEURS :
Quel bilan faites-vous du mi-mandat d’Yves Lessard?