Vers une optimisation des services de la Ville

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville est en phase d’optimisation de son service administratif. Une transformation qui ne plaît pas à tout le monde.
Il y avait 204 fonctionnaires en 2015 à la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Ils sont 204 aujourd’hui. « On a coupé 4 postes sur 200 en 2 ans. Ce n’est que 1 % par année, mais le service reste là, il est parfois même meilleur. La livraison des permis n’a jamais été aussi rapide. Avec les avancées technologiques, on peut mieux gérer la productivité des gens. La réalité d’il y a 10 ans n’est plus la même aujourd’hui. Je comprends que si rien n’était fait avant, ça doit en déranger certains, mais c’est mon travail d’optimiser le rendement de chacun », explique Guy Hébert, directeur général de Saint-Bruno.
Et en effet, ça a dérangé quelques fonctionnaires qui dénoncent des pertes d’heures de travail dans certains postes, les délais pour remplacer un col bleu ou un col blanc, les coupes de tâche, les non-remplacements de départ à la retraite ou encore les suppressions de postes.

Ouvert à la discussion

Aucun des employés de la ville faisant ces critiques n’a voulu parler à visage découvert de peur d’être confronté à son patron. Pourtant, ce dernier rappelle que « les employés qui ne sont pas satisfaits ont des tribunes à la ville pour dire ce qu’ils pensent. Il y a des gens qui sont venus me voir. Il ne leur est rien arrivé. Je n’ai jamais refusé une réunion qu’un employé m’a demandée et j’en ai eu plusieurs. Je suis sensible à la gestion des ressources humaines et je veux que le climat de travail soit le meilleur possible, mais il faut faire un travail d’optimisation des postes. Il faut que les gens soient plus polyvalents. Plutôt que d’avoir un contremaître à la neige, à l’horticulture, à l’écocentre et pour les mécaniciens, vu que les besoins sont différents d’une saison à l’autre, je souhaite qu’il y ait plus d’entraide. »
Guy Hébert, venu de Montréal, a pris les commandes de l’Administration de la ville de Saint-Bruno en avril 2016. Depuis, il gère d’une main de fer, dans un gant de velours, les finances des citoyens.

Vers une optimisation des services

Cette optimisation des postes décidée par la direction est aussi accompagnée d’une optimisation des services en utilisant entre autres des techniques d’évaluation des méthodes de gestion des opérations, un système de pointage avec caméra, l’envoi de cadres en formation afin de travailler sur leur intelligence émotionnelle… Une chose est certaine, depuis que le directeur général est en place, les fonctionnaires ont connu un contrôle très rigoureux de leur travail, certains semblent vouloir dire trop rigoureux.

« Les employés qui ne sont pas satisfaits ont des tribunes à la ville pour dire ce qu’ils pensent. Il y a des gens qui sont venus me voir. Il ne leur est rien arrivé. » – Guy Hébert

Se mettre au niveau des villes voisines

Un des objectifs de Saint-Bruno est de rattraper le retard qu’elle a en fonction des villes voisines dans certains secteurs.
« On maintient un bon niveau de services de la Ville et les coûts se stabilisent par rapport aux coûts de la compétition et des autres villes. Avoir des surveillants de nuit en fin de semaine, on était les seuls à le faire. On a des contremaîtres qu’on paie pour être de garde. En plus, s’il y a un problème, il est aussi possible de contacter à tous moments la police, les pompiers et les ambulanciers. Alors, les surveillants de nuit ajoutés en 2012, ce n’était pas rentable et pas utile. De la même manière, comparativement avec les autres municipalités, les curages des égouts et des aqueducs étaient trop fréquents. On les a réduits », de dire le directeur général, qui a comme cela de nombreux exemples de son travail d’optimisation.

Diagnostic organisationnel

Martin Murray, maire de Saint-Bruno, fait pleinement confiance à son directeur général. « Quand on parle de diagnostic organisationnel, il ne faut pas voir là la réorganisation de toute la municipalité. On a la chance d’avoir un gestionnaire qui a travaillé pour une grande municipalité et qui connaît ces choses-là. Il a été aux travaux publics, aux loisirs, dans le domaine social … Il connaît très bien tout cela et on a la chance d’avoir accès à son expertise. » Le maire confirme que le climat de travail semble très positif, mais qu’en effet, la municipalité est dans une période de changement. « Il n’y avait pas de reddition de compte; maintenant, on demande aux gens de dire ce qu’ils font, quand ils le font et comment ils le font. C’est une prérogative que le maire doit demander à son directeur général. J’ai une obligation de contrôle en tant que maire. Malheureusement, il peut y avoir des gens, pour toutes sortes de raisons, peut-être même partisanes, qui veulent donner l’impression qu’on est en train de mettre la ville à feu et à sang. Les coupes ont simplement été des non-remplacements à la suite des départs à la retraite. On est en train de se moderniser. On en est là. »
Le directeur général travaille également à optimiser les revenus de la municipalité. C’est ainsi qu’il a épargné l’an dernier 400 000 $ de frais financiers. « C’est le budget de quatre employés en moyenne avec les avantages sociaux », précise-t-il.
Rappelons que la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville a fait, pour l’année 2016, 3,9 millions de dollars de surplus monétaires. « On utilisera cet argent pour créer de meilleurs services pour la communauté », de conclure M. Hébert.