Vers l’interdiction des sacs de plastique

Saint-Basile-le-Grand

À compter d’avril 2018, il sera interdit d’utiliser des sacs d’emplettes en plastique à usage unique à Saint-Basile-le-Grand. La Ville a présenté en avis de motion un règlement relatif à ce dossier lors de la dernière assemblée du conseil municipal, le 1er mai dernier.
Cet avis de motion répond ainsi à la recommandation de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). L’objectif du bannissement est de réduire l’impact de ce type de produit sur l’environnement.

« C’est donc un geste important que la Ville pose. » – Jean-Marie Beaupré

Saint-Basile-le-Grand avait été la première à confirmer son intention d’aller de l’avant avec ce projet en prenant un engagement en ce sens lors de la séance ordinaire du conseil municipal tenue en janvier 2016. « Tout le monde a ses sacs récupérables aujourd’hui. Quand on ne les a pas, on s’excuse. À partir d’avril 2018, les épiceries de notre territoire ne vendront plus de sacs de plastique à usage unique. Aujourd’hui, nous adoptons le principe, mais d’ici là, il y aura une période d’adaptation pour la population. Les citoyens auront toute l’information nécessaire au cours des prochains mois concernant l’objectif qui est visé », a expliqué en assemblée le maire de Saint-Basile-le-Grand, Bernard Gagnon.
Une campagne de communication et de sensibilisation auprès des citoyens et des commerçants a été lancée dans le cadre du Jour de la Terre, le 22 avril dernier, afin de présenter les visées de l’interdiction, les modalités prévues et les options de rechange qui permettront d’uniformiser la réglementation municipale sur tout le territoire de la CMM.
Les citoyens, mais également les commerçants, comme le précise le directeur général de la Ville, Jean-Marie Beaupré. « Ce qu’il est important de faire aussi, c’est concernant nos commerçants. Nous voulons les aviser rapidement pour que d’ici un an, ils ne se retrouvent pas avec une réserve de sacs de plastique pour les cinq prochaines années. C’est beau, ces mesures, mais il faut aussi procéder intelligemment », mentionne M. Beaupré.
En plus d’être une nuisance visuelle, les sacs de plastique perdus ont des impacts importants sur les écosystèmes terrestres et marins, et leur dégradation peut prendre plusieurs années. Les particules de plastique ingérées par la faune entrent dans la chaîne alimentaire océanique, dont l’humain fait partie. « C’est donc un geste important que la Ville pose. L’utilisation de ces sacs est dommageable pour l’environnement, nous le savons. De plus, leur production requiert notamment du pétrole. Nous tentons d’éviter cela afin d’améliorer l’environnement », de poursuivre Jean-Marie Beaupré.
Le bannissement concerne la distribution, dans les commerces au détail, de sacs d’emplettes de plastique d’une épaisseur de moins de 50 microns. Les sacs oxodégradables, biodégradables et compostables sont également visés par l’interdiction. Les produits qui ne sont pas visés par l’interdiction : les sacs d’emballage en plastique utilisés à des fins d’hygiène pour les denrées alimentaires et les produits en vrac; les sacs de plastique contenant du matériel publicitaire, dans le cadre d’une distribution en porte-à-porte; les housses de plastique distribuées par un commerce offrant le service de nettoyage à sec; les produits déjà emballés par un processus industriel; les sacs de plastique pour les médicaments délivrés au comptoir des pharmacies; les sacs de plastique d’une épaisseur de 50 microns et plus.
En décembre 2015, le conseil de la CMM avait adopté à l’unanimité une résolution demandant aux municipalités de la CMM de confirmer leur intention d’interdire, à partir du 22 avril 2018, l’utilisation des sacs de plastique. La résolution demande également qu’un plan d’action et une mesure réglementaire par les municipalités soient inclus au Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles (PMGMR).

Près de 2,7 milliards chaque année

Au Québec, ce sont de 1,4 à 2,7 milliards de sacs d’emplettes, principalement des sacs de plastique, qui sont distribués. Seulement 14 % d’entre eux sont récupérés. Les 86 % qui restent se retrouvent souvent dans l’environnement. Rappelons que de tels sacs peuvent prendre jusqu’à 1 000 ans pour se décomposer.

Pas un premier geste

Il ne s’agit pas du premier geste environnemental que pose la Municipalité de Saint-Basile-le-Grand. En mai 2009, le conseil municipal avait adopté une directive administrative concernant l’achat d’eau embouteillée, qui est devenue une Politique, afin d’appliquer la recommandation suivante : utiliser des contenants réutilisables, recyclables ou compostables afin de servir l’eau provenant du réseau d’aqueduc plutôt que de l’eau embouteillée. « Il n’y a plus de bouteilles d’eau dans les édifices municipaux. Nous avons des distributeurs à plusieurs endroits (mairie, Service des finances, garage municipal…), mais l’eau provient du robinet et elle est mise dans un réservoir », conclut le directeur général.
La Ville s’assure donc aussi de la présence dans ses locaux de pichets à eau en quantité suffisante pour les besoins des différentes rencontres devant s’y dérouler. Par exemple, lors de l’assemblée du conseil municipal, au Centre civique Bernard-Gagnon.