Venir en aide aux médias à coups de crédits d’impôt et de subventions

Dans leur budget respectif, les gouvernements fédéral et provincial ont accordé différentes formes d’aide financière aux médias.

Comme annoncé l’automne dernier, le gouvernement Trudeau a dévoilé les détails de son plan d’aide pour les médias d’information lors de la lecture du budget le 19 mars.

Ce plan s’élève à 595 millions de dollars sur cinq ans, soit un peu moins que ce qui avait été annoncé un peu plus tôt en 2018. On propose entre autres que les médias écrits généralistes puissent toucher un crédit d’impôt remboursable de 25 % sur les coûts des employés de la salle de rédaction.

La population profitera quant à elle d’un crédit d’impôt de 15 % non remboursable pour les abonnements numériques jusqu’à un maximum de 75 $ par année. Ce montant maximal serait atteint en achetant pour plus de 500 $ d’abonnements numériques.

Toutefois, les contours de ce plan d’aide demeurent à définir. Le gouvernement a donc proposé de mandater un comité indépendant d’experts composé de journalistes et d’intervenants de l’industrie économique afin de déterminer le statut d’organisation journalistique canadienne admissible.

Le député fédéral de Montarville, Michel Picard, a qualifié la crise des médias « d’urgence patrimoniale ». « Les médias ont été assez vocaux à Ottawa sur leur situation, ainsi que celle des journaux et des auteurs, souligne-t-il. Dans le chapitre patrimoine, on a vraiment redonné toute l’importance que devrait avoir le côté patrimonial de notre culture et de nos médias en commençant avec ces aides-là. »

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) se dit satisfaite des mesures pour venir en aide aux médias écrits du pays : « La Fédération reconnaît que cette aide permettra aux entreprises journalistiques les plus précaires, qui informent les Québécois et sont les piliers de notre démocratie, de survivre à court et moyen terme. »

« Les journaux sont des entreprises qui nous informent et qui font vivre les régions, c’est important. »

– Nathalie Roy

L’organisme s’inquiète toutefois qu’Ottawa ne s’attaque pas à la racine du problème : « La Fédération estime que la survie à long terme des médias au pays dépend de l’intervention du gouvernement fédéral pour contrer l’accaparement des revenus publicitaires par les géants américains du numérique, comme Google et Facebook, qui ne paient strictement rien pour le contenu journalistique qu’ils diffusent, ce qui leur permet d’engranger tant de profits. »

Une enveloppe de trois millions au provincial

Quant au budget provincial annoncé le 21 mars dernier, le gouvernement accorde une subvention de trois millions de dollars à l’organisme RecycleMédias, qui perçoit les contributions financières auprès des journaux imprimés et les remet à Recyc-Québec pour financer la cueillette sélective du recyclage.

Jumelée avec les 3,5 millions de dollars octroyés par le passé par le gouvernement libéral pour 2019, l’enveloppe s’élève à 6,5 millions pour l’organisme, ce qui réduira substantiellement le montant pour les entreprises de la presse écrite.

Rappelons que les propriétaires et distributeurs de médias écrits ont vu les coûts liés à la récupération des matières recyclables augmenter au cours des dernières années

« On le sait, les journaux paient très cher pour le recyclage, les prix ont explosé pour le recyclage du papier, informe la députée provinciale de Montarville, Nathalie Roy. Cependant, les revenus publicitaires diminuent à cause des plateformes numériques et le nombre de journaux diminue. »

La ministre de la Culture et des Communications se dit donc fière d’atténuer les frais de recyclage pour les propriétaires et distributeurs de médias écrits. « Ça va vraiment aider la presse dans le virage numérique et on en est très heureux. Les journaux sont des entreprises qui nous informent et qui font vivre les régions, c’est important », conclut-elle.

Question aux lecteurs : Est-ce que le crédit d’impôt pour les particuliers vous encouragera à acheter plus d’abonnements numériques?