Une rivière en surveillance

Retour des beaux jours

La Ville de Saint-Basile-le-Grand annonçait vendredi dernier un risque d’inondation mineure sur les rives du Richelieu. Avec le retour des beaux jours, ce genre de message, les citoyens qui demeurent en bordure d’un cours d’eau risquent de l’entendre annuellement.

Depuis les inondations de mai 2011, les autorités municipales demeurent aux aguets, puisque la rivière longe une partie de Saint-Basile. « Nous sommes en mode surveillance dès le début du printemps afin de réagir proactivement à ce qui se passe, note le directeur général de la Ville, Jean-Marie Beaupré. La fin de semaine dernière, nous avons distribué des sacs de sable aux résidences situées dans la zone 0-20 ans de manière préventive, et ce, compte tenu de la météo annoncée. » La situation s’est finalement améliorée aux abords de la rivière. Plus de peur que de mal. Pour expliquer une partie de la solution, M. Beaupré répond : « Nous croyons qu’à défaut de déplacer la route et les résidences, la mitigation des dommages nous apparaît la meilleure formule. »

Car effectivement, à la suite de mai 2011, la Ville avait requis du MTQ qu’il rehausse le chemin du Richelieu à trois endroits. Ce qui n’a pas été réalisé. « Cette solution permettrait, à tout le moins, d’assurer le passage des véhicules d’urgence, évitant probablement de nouvelles évacuations. Car même en 2011, très peu de résidences ont été inondées. L’évacuation a été ordonnée, car nous n’étions plus en mesure d’assurer le passage de nos véhicules d’urgence », rappelle-t-il.

« Nous sommes en mode surveillance dès le début du printemps afin de réagir proactivement. » – Jean-Marie Beaupré

Le conseil municipal de l’époque avait adopté deux résolutions à l’assemblée du 6 juin 2011 pour demander au MTQ de dévier la route 223 ou d’en rehausser certains tronçons. « Quant à la déviation, qui serait la solution optimale, elle ne semble pas avoir reçu d’oreilles attentives. Quant au rehaussement, le Ministère se montrait favorable, mais nous sommes toujours en attente de la réalisation. Avec le projet du Sentier cyclable et pédestre Oka – Mont-Saint-Hilaire, le dossier a été mis sur la glace, car s’il devait se réaliser, le tout se ferait en même temps. » D’ailleurs, au dire de Jean-Marie Beaupré, le risque d’inondation n’a pas d’influence sur la construction de cette piste.

Retour sur les inondations de mai 2011

Nous apprenions la semaine dernière qu’à la suite des inondations de 2011 en bordure de la rivière Richelieu, quelque 40 % des maisons inondées en Montérégie ont été démolies et reconstruites aux mêmes endroits. Jean-Marie Beaupré est l’un des rares encore à la Ville à avoir été sur le terrain lors de cette crue des eaux. Le haut niveau de l’eau de la rivière Richelieu avait alors occasionné l’évacuation de 152 maisons, soit près de 350 riverains sinistrés. Le directeur général se souvient : « Il y a environ une vingtaine de résidences qui ont subi des dommages sans pour autant être totalement détruites, ou du moins à reconstruire. » D’après lui, du lot, une seule demeure avait subi des dommages importants. « Des agrandissements avaient été faits sans permis. Elle a été démolie et le terrain remis à la Ville », relate M. Beaupré. Les autres résidences concernées ont été réparées; aucune n’a été reconstruite. Or, l’une d’entre elles a été déplacée afin de se retrouver hors de la zone 0-20 ans.

« Les interventions sur la berge demeurent des solutions de vue à court terme compte tenu des impacts que cela peut avoir, selon l’intervention, sur l’aval, estime le principal intéressé. La seule solution, difficile à appliquer, demeure le déplacement des résidences à risque; ce qui risque d’arriver si la tendance aux inondations se maintient. »

À Saint-Basile, plusieurs de ces maisons sont bâties depuis longtemps, d’abord comme chalet, ensuite, graduellement modifiées pour les transformer en résidences principales.

La rivière Richelieu aujourd’hui

Étant donné la situation des inondations qui persistent à travers la province de Québec, la rivière Richelieu est toujours sous surveillance. « En référence à la carte des prévisions hydrologiques d’Hydro Météo, la rivière Richelieu est toujours au niveau d’inondation mineure », informait la Ville, en date du 3 mai dernier. La Ville prévient : « En cas de situation problématique, les citoyens doivent faire preuve de vigilance et ne prendre aucun risque. Si votre santé ou votre sécurité est menacée, composez le 9-1-1. »

Le 1er mai dernier, c’est par mesure préventive que la Ville de Saint-Basile-le-Grand a distribué des sacs de sable aux résidences susceptibles d’être inondées, et ce, afin que ces citoyens soient prêts à toute éventualité. Ces demeures ont été déterminées selon les relevés cartographiques des zones inondables.

Le Richelieu, issu des eaux du lac Champlain, borde le territoire grandbasilois. Le risque d’inondation demeure possible, surtout au printemps lors de la fonte des neiges ou durant la saison estivale, où des pluies abondantes sur une période prolongée peuvent entraîner une importante crue des eaux.

Pour savoir quoi faire dans l’éventualité d’un sinistre, consultez le lien villesblg.ca/urgence.

QUESTION AUX LECTEURS : Avez-vous été concernés par les inondations du Richelieu en 2011?