Une reprise de pouvoir de l’opposition

Les élus de l’opposition expliquent pourquoi ils se sont unis contre le maire de Saint-Bruno et les changements demandés dans sa manière de gérer.
Les élus de l’opposition exigent une restructuration au sein du conseil municipal, n’étant pas satisfaits du sort qui leur était donné et des agissements du maire.
Pour les élus qui ont récemment quitté la formation politique du maire, le Parti montarvillois, une perte de confiance s’est instaurée. « J’ai quitté le parti du maire parce que je considère qu’il manque de jugement sévère, et son jugement est altéré par son entêtement, indique Jacques Bédard, le dernier à avoir quitté le parti en février. Il ne fait qu’à sa tête, il n’est plus le même depuis sa réélection. »
Il en va de même pour Caroline Cossette, qui, elle, a quitté le parti en novembre dernier : « J’ai des inquiétudes par rapport à la manière dont Martin Murray fonctionne au plan politique. Notre rôle est d’ouvrir des portes et tisser des liens, mais ce n’est pas quelque chose qui a été fait de manière efficace au sein du conseil, et je me dois de constater que ce n’est pas non plus optimal avec l’agglomération. »

Rétablir les iniquités

L’opposition demande alors à avoir une plus grande place au sein du conseil municipal et des décisions qui y sont prises. « Il reste trois ans à notre mandat et on souhaite que le maire fasse des changements importants pour que les prochaines années soient productives et que les guerres internes ne freinent pas ce qu’on a à faire », de souligner Marilou Alarie.

« Le message qu’on passe au maire, c’est qu’on a l’intention de bien travailler à la progression de la ville, qu’il ne peut plus nous museler et que ça passe par un remaniement du pouvoir. » – Jacques Bédard

Elle veut d’ailleurs plus de responsabilités, notamment au sein des comités. « En ce qui concerne les comités conseillers de la Ville, il y a une sous-représentation des gens de l’opposition qui sont maintenant majoritaires, démontre Jacques Bédard. Le maire avait dit à l’époque que c’était par manque de confiance. »

Reprise du pouvoir

Les élus ont donné un ultimatum au maire : soit il accepte d’appliquer les changements, soit il démissionne. Et s’il reste quand même, les élus ont tout de même la majorité au conseil municipal pour instaurer les changements voulus.
« Oui, on peut parler d’une reprise du pouvoir : à partir du moment où le maire perd sa majorité, c’est clair qu’ensemble on va pouvoir apporter des changements si on décide de le faire », mentionne Marilou Alarie.
Les deux autres élus sont un peu plus prudents. « J’appellerais ça plus une meilleure répartition des responsabilités au profit d’une vraie démocratie », dit Jacques Bédard.
On n’ose alors pas parler de putsch : « Ce n’est pas une mutinerie, ce qu’on demande, c’est de travailler tous ensemble », assure Caroline Cossette. Il en va de même pour Marilou Alarie : « Je ne pense pas que ce soit un putsch, c’est plus de réaligner les choses et travailler surtout avec le directeur général, en qui nous avons tous confiance. »

Travailler en collaboration

Selon les élus, Martin Murray avait jusqu’à dimanche dernier pour répondre à l’ultimatum. Toutefois, ils ont accepté de lui accorder du temps afin de faire des vérifications auprès des services juridiques de la Ville.
D’après Marilou Alarie, c’était la bonne chose à faire. « On avait le choix. On pouvait déjà mettre en branle certains changements, mais je pense qu’on a fait preuve de bonne foi en communiquant avec lui en premier lieu et en lui disant où on veut aller. La première approche, c’était d’être transparent, de ne pas lui faire la surprise au conseil municipal. »
Selon Caroline Cossette, le plénier qui s’est tenu lundi dernier en vue du conseil municipal qui aura lieu lundi prochain s’est bien déroulé : « Je pourrais dire que la bonne nouvelle pour les Montarvillois, c’est que le plénier s’est déroulé somme toute dans une certaine harmonie et une efficacité. Donc, je vois déjà une certaine amélioration, mais il n’y a pas eu de retour officiel sur nos demandes. »
Les élus se montrent donc prêts à travailler avec leurs pairs. « Aujourd’hui, le message qu’on passe au maire, c’est qu’on a l’intention de bien travailler à la progression de la ville, qu’il ne peut plus nous museler et que ça passe par un remaniement du pouvoir », de conclure Jacques Bédard.