Une première rue conviviale
Sainte-Julie
La Ville de Sainte-Julie inaugurait sa première rue conviviale la semaine dernière. Les résidants de cette artère (la rue de Giverny), s’engagent maintenant à y ralentir et acceptent l’ajout de structures d’affichage aux points d’entrée.
Les citoyens de la rue de Giverny, dans le district du Rucher, à Sainte-Julie, deviennent les pionniers d’un concept proposé plus tôt ce printemps. « Nous avons lancé cette initiative en avril afin de sensibiliser les citoyens au fait que même s’ils respectent la limite de vitesse, 40 km/h, c’est encore trop vite quand il y a des enfants, marcheurs et cyclistes dans la rue », explique la mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy.
Pour augmenter la sécurité dans ses rues résidentielles, Sainte-Julie a lancé le concept de la rue conviviale. Cette nouvelle initiative repose sur l’engagement de 33 % des propriétaires à conduire lentement en présence d’enfants qui s’amusent dans la rue ou de marcheurs et cyclistes. À cette promesse s’ajoutent des aménagements aux extrémités de la rue encourageant une réduction de la vitesse de l’ensemble des conducteurs.
La rue de Giverny, dont la limite de vitesse est de 40 km/h, est la première à bénéficier de ce concept; les suivantes seront aménagées dans les prochaines semaines. Suzanne Roy parle d’un total de cinq rues ou groupes de rues qui ont été acceptés dans le cadre du programme. Mis à part la rue de Giverny, la Ville mentionne les rues de Maisonneuve, Gabrielle-Roy, Laure-Conan ainsi que de Vendôme et de Montparnasse. Plusieurs autres démarches sont en cours d’analyse.
Une demande citoyenne
Pour qu’une route puisse profiter de ce programme, elle doit faire l’objet d’une demande lancée par un citoyen qui y demeure, et ce, selon un processus précis. Sur la rue de Giverny, c’est Karen Pulsifer qui a pris les grands moyens. Aujourd’hui, elle voit l’aboutissement de ses efforts. « Je suis tellement contente! C’est pour la sécurité de nos enfants. Ils sont plusieurs à jouer dans la rue, été comme hiver. L’aménagement est en même temps bien joli et représente parfaitement la municipalité de Sainte-Julie. Je suis fière de ce qui a été fait ici! » mentionne au journal Les Versants Karen Pulsifer, qui trouve l’idée géniale.
Selon elle, une trentaine d’enfants y résideraient. « Souvent, ils se retrouvent dans le milieu de la rue lorsqu’une voiture circule. »
« C’est pour la sécurité de nos enfants. »- Karen Pulsifer
Des critères précis
Le programme est réservé aux rues locales, sans déplacement de transit et avec un débit de circulation relativement faible. Les placettes (ronds-points) sont exclues à moins qu’elles ne soient reliées à une rue admissible. La liste des rues admissibles est disponible sur le site Internet de . La demande doit être soumise par un résidant de la rue qui a l’obligation avant tout de présenter à la Ville une requête appuyée par cinq autres habitants de ladite rue. Après avoir obtenu la permission de la municipalité, la personne responsable de la démarche a la mission de persuader au moins le tiers des propriétaires de sa rue de signer une pétition où ils s’engagent à conduire moins vite, surtout en présence de gens. Lorsque le nombre d’engagements requis est atteint, la Ville confirme la désignation de rue conviviale et entreprend le processus d’installation d’une signalisation thématique. Celle-ci est nichée dans un bac à fleurs et installée au centre de la rue pour favoriser une réduction de la vitesse des automobilistes, tout en embellissant le secteur. « Très rapidement, j’ai réussi à aller chercher le nombre suffisant de signatures. Les gens acceptaient le projet sans hésitation, même les propriétaires de bateaux et de motorisés, pour qui il sera plus difficile de manœuvrer. Le but est de conscientiser tout le monde à ralentir en arrivant sur la rue de Giverny », précise Karen Pulsifer. Celle-ci a obtenu 42 % des signatures, soit bien plus que les 33 % demandées.
Engagement
La mairesse de Sainte-Julie ajoute : « Le concept de rue conviviale repose sur l’engagement des citoyens. Nous travaillons avec tout notre monde : si les résidants ne veulent pas changer leur mode, le concept ne pourra pas fonctionner. »
Saint-Basile/Saint-Bruno
Du côté de Saint-Basile-le-Grand, le directeur général, Jean-Marie Beaupré, souligne qu’il n’y a actuellement aucune rue de ce type sur le territoire. « Pour l’instant, il n’y a pas d’intention de se diriger vers ce type de rues, puisqu’aucune demande ne nous est parvenue, mais nous avons des réticences, question sécurité sur les voies de circulation. Il faudrait avoir une demande et procéder à son analyse pour être en mesure de vous donner les motifs exacts. Je crois que ce type de requête doit être traité à la pièce. Je ne peux faire la même chose sur le boulevard du Millénaire et sur la rue des Pins. »
La Ville de Saint-Bruno répond qu’elle n’a pas, en ce moment, de rues conviviales comme à Sainte-Julie (réduction de vitesse sous 40 km/h, engagement écrit des citoyens, bac à fleurs avec affichage…). Mais elle rappelle que plusieurs aménagements menant au même objectif sont réalisés sur son territoire, dont les mesures de mitigation de vitesse (saillies des trottoirs ou aménagements, bollards, plateaux surélevés). « Le nouveau Plan d’urbanisme que le conseil s’apprête à adopter a en vue l’aménagement de rues conviviales dans les quartiers existants, au centre-ville ainsi que dans les futurs secteurs de la municipalité. Diverses mesures pourront s’appliquer de manière à rendre les voies de circulation, pédestres et cyclables, “conviviales” », répond la directrice des communications de la Ville de Saint-Bruno, Suzanne Le Blanc. Par ailleurs, Mme Le Blanc note que le nouveau projet de loi 122, récemment adopté par le gouvernement, prévoit des dispositions modifiant le Code de la sécurité routière encadrant le jeu libre sur une voie publique. « Ce qui favorisera ce type d’aménagement dans plusieurs localités du Québec. »
QUESTION AUX LECTEURS :
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