Une messe de Noël sauvée, l’avenir de l’église incertain

Des travaux de dernière minute à l’église de Sainte-Julie ont permis aux messes de Noël d’avoir lieu in extremis, moins d’un mois après qu’une chute de pierres eut forcé la fermeture de l’établissement. Malgré cette victoire, l’avenir du lieu de culte julievillois reste incertain.

« Les paroissiens étaient tellement contents et reconnaissants qu’on puisse rouvrir l’église. On a eu beaucoup de remerciements », a expliqué aux Versants Daniel Richard, président de la fabrique de Sainte-Julie.

« Il faudra que les paroissiens nous démontrent qu’ils tiennent [à leur église]. » – Daniel Richard

« Il y avait des gens qui pensaient bien que l’église serait fermée pour tout le temps des Fêtes », a-t-il ajouté.

L’église de Sainte-Julie, située en plein cœur du village, a été fermée jusqu’à nouvel ordre le 29 novembre dernier en raison de pierres qui s’étaient détachées de sa façade. La fabrique est cependant parvenue à mettre en place une solution temporaire, qui a impliqué la construction d’un tunnel de sécurité et l’ouverture d’une porte supplémentaire sur un des flancs du bâtiment. Si bien que l’église a pu rouvrir ses portes – du moins, certaines d’entre elles – le 21 décembre.

« C’est presque un miracle. On a mis beaucoup de pression sur tout le monde, et tout le monde a bien collaboré », a dit M. Richard.

Seul hic : ce nombre restreint de potentielles sorties de secours a fait passer la capacité de l’église de 450 personnes en temps normal à 290.

« C’est seulement à la messe de 18 h, le 24 décembre, qu’on a été obligés de refuser des gens. Mais on avait prévu le coup, en organisant une deuxième messe, en parallèle, au Centre communautaire de Sainte-Julie. »

Avenir incertain

Même s’il refuse de se laisser abattre, le président de la fabrique ne se fait pas d’idées : la réparation de l’église, dont les coûts ne sont pas connus, sera dispendieuse. Au cœur du problème : une infiltration d’eau dans la façade, qui tirerait son origine du clocher. « À un moment donné, la Fabrique doit se poser des questions. Est-ce qu’on va encore mettre, par exemple, 500 000 $ sur l’église? Il faudra que les paroissiens nous démontrent qu’ils y tiennent. »

Même s’il refuse d’envisager sérieusement la fermeture de l’église, M. Richard reconnaît qu’il « va falloir se poser des questions ». « Nous, à la Fabrique, on souhaite fortement qu’on puisse réparer l’église », a-t-il cependant insisté.

Peu de contributeurs

Mais actuellement, moins de 750 foyers julievillois contribuent financièrement à la fabrique à travers la dîme, soit moins d’un foyer sur 10.

Une chose est certaine, l’église ne retrouvera pas son lustre d’antan de sitôt, puisque les éventuels travaux ne pourront avoir lieu avant l’été. Triste conséquence de sa fragilité : l’église devra se passer du son de ses clochers, dont le retentissement risquerait d’abîmer la structure, tout comme les vibrations qui en découlent. Par ailleurs, quelques mariages prévus au mois de juillet devront vraisemblablement être déplacés.

De conclure M. Richard : « On souhaite pouvoir réaliser les travaux pendant l’été 2020. Ça serait vraiment une belle réalisation de pouvoir passer à travers ces travaux-là d’ici Noël prochain. »

Question aux lecteurs : Avez-vous l’intention de contribuer au financement des éventuels travaux?