Complexe sportif: Une étude ignorée et gardée secrète

Le choix du parc Marie-Victorin pour accueillir le futur centre sportif se classe au quatrième rang sur les six sites pouvant accueillir le bâtiment, soit derrière le parc Rabastalière, selon une étude externe commandée par les élus majoritaires, dont le journal Les Versants a obtenu copie.

Bien que le parc Marie-Victorin ait obtenu un pointage relativement faible, les élus majoritaires ont tout de même décidé d’opter pour ce lieu, situé à l’extérieur du centre-ville.

« Les critères étaient orientés pour que le projet soit au centre-ville. » – Ludovic Grisé Farand

« Il nous apparaît important de présenter à la population les avantages et inconvénients de différentes localisations, afin de nous assurer du meilleur choix pour notre communauté », avaient pourtant écrit les conseillers Marilou Alarie, Joël Boucher, Louise Dion, Caroline Cossette et Jacques Bédard, en mai dernier, lorsqu’ils annonçaient l’octroi d’un contrat pour réaliser cette analyse multicritère.

Les conseillers auront finalement décidé d’ignorer l’étude qu’ils ont eux-mêmes commandée. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, le rapport de la firme Lemay, payé par les contribuables, n’avait pas été rendu public par les élus.

Des « faiblesses »

Selon le conseiller Ludovic Grisé Farand, l’étude a été ignorée parce qu’elle comportait « plusieurs faiblesses » et parce que la « grille de pointage était mal faite ».

« Cette étude-là a été faite en fonction du plan qui a été mis en place par le Parti montarvillois. Les critères étaient orientés pour que le projet soit au centre-ville », estime le conseiller, qui n’était pas encore élu au moment de commander l’étude. Il juge notamment qu’un nombre de points « disproportionné » a été associé au critère « centre-ville ».

Il ajoute que le rapport avait pour objectif de guider les élus, en présentant le pour et le contre, et non de les contraindre dans leur décision.

Parmi les faiblesses du parc Marie-Victorin, le rapport indique notamment qu’il est « situé en retrait du centre-ville » et qu’il est « excentré par rapport au bassin de population ». Toutefois, on note qu’il est facilement accessible par l’autoroute 30, et donc pour les citoyens des villes limitrophes.

En ce qui a trait au parc Rabastalière, il s’est classé troisième sur six, en fonction du pointage. Le rapport de Lemay souligne notamment qu’il est « localisé au cœur de la ville, permettant [ainsi] une accessibilité optimale pour la majorité de la population ». Le rapport déplore cependant qu’il se situe relativement loin des grands axes routiers de la région.

Quant aux deux sites ayant obtenu le meilleur pointage, tous situés au centre-ville, les deux parties s’entendaient pour les exclure. D’abord, le site de l’hôtel de ville aurait sans doute mené à une explosion des coûts attribuable à la nécessité d’y construire un stationnement souterrain. Quant au terrain situé à côté de l’École secondaire du Mont-Bruno, les négociations avec la Commission scolaire des Patriotes n’ont pas porté leurs fruits.

Les sites Sud-116 (cadran sud-est du carrefour de la route 116 et de l’autoroute 30) et Nord-116 (à la limite de Saint-Bruno et de Saint-Basile) sont arrivés en cinquième et sixième position, respectivement.

Rang des différents sites, selon l’analyse multicritère de Lemay:

1. Hôtel de ville – 74,8 points

2. École secondaire du Mont-Bruno – 71,7 points

3. Parc Rabastalière – 61,1 points

4. Parc Marie-Victorin – 47,9 points

5. Sud-116 – 36,9 points

6. Nord-116 – 32,8 points