Un tremplin pour la relève agricole
Malgré un retard causé par les pluies des derniers jours, le vaste terrain d’Agriculture urbaine Saint-Bruno accueille désormais plusieurs jeunes entrepreneurs pour tout l’été afin de leur donner une première chance de démarrer leur projet agricole.
En collaboration avec Action pour un environnement sain (APES), 43 hectares sont mis à la disposition de ces jeunes travailleurs qui veulent développer leur entreprise, à l’intersection de l’autoroute 30 et la montée Montarville. Agriculture urbaine Saint-Bruno, déjà connue pour son offre d’abonnements aux paniers maraîchers, projette d’être un véritable tremplin pour la relève agricole pour les 20 prochaines années.
« Sur le site, on a un étang naturel de canards. On souhaite élever des coureurs indiens qui seraient en élevage continu. Aussi, des brebis pourraient nous fournir du lait pour faire du fromage ou de la crème glacée. » – Élizabeth Ménard
Déjà, plusieurs jeunes travaillent sur place pour assurer la plantation de fruits et légumes qui seront destinés à la vente. À ce jour, sept projets d’affaires ont été confirmés et devraient voir le jour dès que possible. Certains jeunes entrepreneurs bénéficient du programme d’aide à l’établissement de la Financière agricole, ce qui leur permettra de rester cinq ans sur le site. Parmi eux, on retrouve des projets d’élevage d’espèces convenant à l’agriculture urbaine.
« Sur le site, on a un étang naturel de canards. On souhaite élever des coureurs indiens qui seraient en élevage continu. Aussi, des brebis pourraient nous fournir du lait pour faire du fromage ou de la crème glacée », détaille Élizabeth Ménard, responsable du projet. On envisage aussi de construire des installations pour faire l’élevage du bar rayé grâce à un partenariat avec la station piscicole de Baldwin-Coaticook. Tout sera recyclé à la ferme, assure Mme Ménard, expliquant entre autres que la laine et la peau des agneaux abattus seront récupérées.
Patience
Ces projets ont été présentés il y a quelques semaines au maire de Saint-Bruno, Martin Murray. Mais il faudra attendre certaines autorisations avant d’entamer officiellement les activités. « La difficulté, ce sont les règlements. Il faut être patient et se donner le temps de bien faire les choses. Ça fait longtemps qu’il n’y a pas eu d’animaux à Saint-Bruno, mais on sent que [la mairie] est là pour nous aider », soutient Mme Ménard.
L’élevage industriel n’est pas envisagé, mais des bâtiments devront être construits pour abriter les animaux. Éventuellement, une cuisine sera aménagée afin de permettre la transformation des fruits et légumes et de certains produits. Très prochainement, un bâtiment sera érigé près de la route pour accueillir des centaines de clients tout au long de la saison.
Connectés avec la nature
Mme Ménard ne cache pas son enthousiasme d’accompagner des jeunes connectés avec la nature. Selon elle, ils sont de plus en plus nombreux à avoir cette conscience environnementale. « Beaucoup ne veulent pas faire du 9 à 5, ils veulent profiter de la vie et se concentrer sur leur bien-être. Donc, ce genre de petites entreprises est parfaitement adapté à ce qu’ils recherchent. »
S’il n’a pas encore fait son choix de carrière, Philippe Larouche se plaît à entretenir six ruches sur le site. Une fois par semaine, le jeune Montarvillois de 15 ans rend visite à ses abeilles et veille à la production du miel. Chaque ruche pourrait lui rapporter jusqu’à 50 kg de miel d’ici la fin de l’été si tout se déroule bien. « C’est satisfaisant de voir que dans ton assiette, le produit vient de toi. Aussi, on s’attache à ces petites bêtes-là! Les gens ne devraient pas en avoir peur », affirme le jeune apiculteur.
Il est encore possible de se joindre à Agriculture Saint-Bruno comme exploitant agricole ou comme membre du marché public. Pour infos : www.agricultureurbainesaintbruno.ca ou 450 723-0858.
