Un report aux effets mitigés

Le temps supplémentaire obligatoire (TSO) coûte des travailleurs au réseau public de santé, un problème auquel le privé ne fait pas face et qui en attire plus d’un travailleur.

Alors que le réseau public de santé peine à trouver le personnel nécessaire pour combler les quarts de travail et doit demander à ses employés de faire des heures supplémentaires obligatoires, le problème n’est pas présent du côté privé. 

L’entreprise Amika soins, qui offre notamment des services de soins à domicile en Montérégie, est de plus en plus présente grâce à la pandémie de coronavirus. Parmi les clients desservis par cette agence, on compte 49 CLSC, en plus de la clientèle qui effectue des demandes de soins personnalisés. Sur le site internet de l’entreprise, l’un des premiers avantages à travailler pour l’agence qui est mis de l’avant est celui de ne pas avoir à effectuer de temps supplémentaire obligatoire. 

Report au 15 novembre

Du côté du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), certaines choses semblent avoir changé depuis les annonces faites par le gouvernement du Québec en santé, mais tout n’est pas pour autant réglé.

En lien avec le report de la date limite pour la vaccination obligatoire dans les services de santé de la province, le CISSSME indique que les employés non-vaccinés, qui étaient censés être suspendus sans solde dès le 15 octobre dernier, ont pu être rappelés. Du côté de la FIQ -le syndicat qui représente les infirmières du réseau de la santé – la Présidente pour la Montérégie-Est, Brigitte Petrie, mentionne que la nouvelle du report est bien accueillie étant donné qu’elle permet un peu de soulagement du côté des membres qui sont représentés. Mme Petrie ajoute que « pour nous, cela permet aux professionnelles en soins non-vaccinées d’adhérer à la vaccination obligatoire dans ce mois. » 

La porte-parole du CISSSME, Marianne Paquette, mentionne de son côté que « le report de 30 jours de la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé, annoncé mercredi par le ministre Dubé, permettra de maintenir plusieurs de nos employés au travail et de continuer à travailler sur notre plan de contingence, afin d’établir les meilleures stratégies pour continuer d’offrir à notre clientèle les meilleurs soins et services. » 

Des 16 584 employés que compte le Centre, 2,07% ne sont toujours par vaccinés, soit près de 343 pour le moment. Cependant, Mme Paquette indique que « Parmi ceux-ci, 35,86% (environ 122) sont en démarche pour être adéquatement protégés et le seront d’ici le 15 novembre. Finalement, c’est 1,19% (197)  de nos employés actuellement présents qui ne souhaitent pas se faire vacciner. » 

197 

C’est le nombre d’employés sur les 16 584 du CISSS de la Montérégie-Est qui risquent de ne pas être adéquatement vaccinés le 15 novembre

Incitatifs financiers

Afin de tenter d’aller recruter du personnel pour pallier au manque créé par le départ d’employés non-vaccinés, Québec avait également annoncé des primes financières, notamment pour les infirmières, afin qu’elles restent au travail. Au CISSSME, ce sont « environ 50 travailleurs, principalement des infirmières,  infirmières auxiliaires et des inhalothérapeutes, [qui] ont accepté l’offre de retour et plus d’une soixantaine ont accepté de rehausser leur disponibilité. » 

Pour le moment, cet ajout de personnel permet aux collègues de souffler un peu, mais le CISSSME ne peut toujours pas garantir qu’il n’y aura pas de bris de service lorsqu’arrivera la prochaine échéance du 15 novembre. 

Pour Brigitte Petrie, ces mesures ont beau être ajoutées pour aider à régler certaines situations, elles ne sont pas suffisantes vis-à-vis le nombre de personnes qui manquent pour que le CISSSME n’ait pas une aussi grande problématique de manque de personnel. « C’est nettement insuffisant pour combler les besoins que nous avons partout. »

Que pensez-vous de la vaccination obligatoire pour les employés de la santé?