Un référendum pour quitter l'agglomération?

Saint-Bruno-de-Montarville

Les maires de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert, présents à l’Assemblée nationale ce matin, interpellent le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux.
Les trois maires veulent que le ministre Coiteux donne suite aux demandes répétées des municipalités reconstituées de revoir la gouvernance de l’agglomération de Longueuil et qu’il s’approprie les conclusions du rapport du Centre de la productivité et de la prospérité de HEC Montréal portant sur le bilan des « fusions – défusions ».

« On tente de nous faire jouer dans le vieux film des défusions… » – Caroline Saint-Hilaire

« Après 10 ans, le bilan de l’agglomération de Longueuil est désastreux pour la santé financière des villes reconstituées. Comme démontré par l’économiste Robert Gagné, professeur titulaire au département d’économie appliquée de HEC Montréal, et les administrations municipales, les dépenses par habitant ont littéralement explosé depuis la création de l’agglomération. En comparant ces coûts municipaux avec ceux des villes voisines de la Rive-Sud constituées en MRC, le portrait démontre clairement les désavantages que subissent les citoyens de Boucherville, Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert », indiquent les trois maires dans un communiqué.
Les problèmes identifiés par les trois maires dissidents à l’agglomération de Longueuil ne sont pas seulement de nature financière, ils sont aussi liés au manque de transparence quant à la prise de décisions au conseil d’agglomération et au partage d’informations entre les administrations.
« Nous souhaitons que la transparence soit un élément phare de la réforme de la gouvernance de l’agglomération de Longueuil. C’est ainsi que nous pourrons nous assurer d’une saine gestion des avoirs publics », a précisé Martin Murray, maire de Saint-Bruno-de-Montarville.
« On paie trop pour Longueuil »
Les maires ont annoncé le lancement d’une opération de mobilisation qui sera déployée au cours des prochaines semaines auprès des citoyens sur les enjeux de gouvernance de l’agglomération de Longueuil. Ayant pour thème « On paie trop pour Longueuil », cette opération vise à informer les citoyens de la Rive-Sud sur les problématiques et les conséquences désastreuses qu’ont engendrées les fusions – défusions.
Alors que des projets de loi sont en préparation sur plusieurs aspects touchant le milieu municipal, les maires souhaitent que le ministre propose des amendements législatifs qui tiennent compte des revendications des trois villes reconstituées.
« Le ministre doit réformer l’agglomération de Longueuil, sans quoi nous proposerons à nos citoyens, par voie de référendum, de quitter cette dernière », ont conclu les maires de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert.
L’étude
Rappelons qu’une étude intitulée « Les défusions municipales, 10 ans plus tard – État des faits » du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal indique que les grandes perdantes des fusions – défusions sont les villes liées à l’agglomération de Longueuil, soit Saint-Bruno, Brossard, Saint-Lambert et Boucherville. Cependant, l’administration bouchervilloise ne s’associe pas autres villes liées pour dénoncer la gestion et la gouvernance de l’agglomération de Longueuil. Pourtant, l’étude de HEC Montréal indique que c’est la municipalité qui a eu la plus forte hausse de ses dépenses passant de 9 % de plus que la moyenne des villes comparables à 64 % en 2009.
Un référendum?
« On tente de nous faire jouer dans le vieux film des défusions… L’étude rendue publique par le Centre sur la productivité et la prospérité lundi démontre clairement que ce sont les dépenses locales des villes reconstituées qui sont responsables de l’augmentation des coûts, pas celles de l’agglomération. Avant de vouloir lancer un énième débat de structure, il faudrait que chacun regarde dans sa cour. Pendant que certains maires veulent refaire leurs batailles perdues à un an de leur élection, je préfère regarder en avant », a indiqué dans un communiqué Caroline Saint-Hilaire, mairesse de Longueuil.
D’autre part, l’autorité d’un référendum municipal serait-elle suffisante pour mettre à mal la loi qui a créé l’agglomération de Longueuil?