Un premier jardin collectif

Un projet-pilote de jardin collectif verra bientôt le jour à Saint-Bruno-de-Montarville, les travaux ayant débuté vendredi dernier.

Le 17 mai, des bénévoles ont pu être aperçus au coin de la rue de l’Hôtel-de-Ville et du chemin De La Rabastalière. Ceux-ci effectuaient les premiers travaux qui mèneront vers un jardin collectif d’ici le début de l’été.

Il s’agit du projet-pilote initial pour un jardin collectif à Saint-Bruno. Au dire de Denis Marchand, chef de division de la Planification et du développement de la Ville de Saint-Bruno, ce projet sera le premier de plusieurs. « Notre objectif est d’optimiser de plus en plus le potentiel des espaces publics sous-utilisés ou non utilisés pour ce genre d’utilisation », explique-t-il.

Dans ce cas-ci, le site qui révélait le plus de potentiel, c’est le terrain que la Ville a cédé à la Société d’Habitation Le Paillasson pour la construction d’habitations abordables et communautaires. Comme la construction ne se fera pas d’ici au moins un an, il a été permis d’utiliser le terrain comme première tentative aux jardins collectifs.

La Ville lance donc le projet et soutient le premier groupe d’agriculteurs en leur fournissant le terrain ainsi que des outils et l’accès aux infrastructures. « Dans ce projet, le rôle de la Ville sera le catalyseur, donc de déclencher le projet et de laisser le groupe de gens prendre de plus en plus le contrôle sur leur jardin », poursuit Denis Marchand.

Économie collective et agriculture urbaine

Il faut savoir que, contrairement aux jardins communautaires que l’on peut retrouver par exemple près du Club de Curling Saint-Bruno où les citoyens ont leur propre petit lopin de terre parmi plusieurs, les jardins collectifs mettent tout en commun : le terrain, les aliments, les outils et même les gens qui y travaillent. Il s’agit d’une pratique qui met de l’avant l’économie sociale.

« Les jardins collectifs permettent, par exemple, de cultiver une plus grande variété d’aliments et de partager les apprentissages et l’expérience, affirme Denis Marchand. Mais c’est surtout l’aspect social, la collectivité que les gens recherchent, le fait de partager cette expérience avec d’autres personnes. »

« Notre objectif est d’optimiser de plus en plus le potentiel des espaces publics sous-utilisés ou non utilisés pour ce genre d’utilisation. »

– Denis Marchand

Les participants de ce projet-pilote sont donc collectivement responsables de leur jardin et se partageront les résultats.

Pour le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, il s’agit d’une autre étape dans la réalisation de la Politique de ville nourricière : « Graduellement, on veut assurer une économie circulaire à Saint-Bruno et on veut agir sur chacun des éléments, à commencer par la production des aliments. » Il s’agit donc d’un premier pas dans l’objectif d’implanter un système alimentaire durable et local. « Dans un monde idéal, on serait capables de produire assez de nourriture localement pour subvenir à nos citoyens, il faut commencer quelque part », d’ajouter le maire.

D’autres projets à venir

Ce projet-pilote est une amorce de réflexion pour les autres espaces de la ville qui pourraient être optimisés de la même manière. Selon Denis Marchand, entre 64 et 70 hectares de terres sont disponibles à Saint-Bruno pour ce genre de projet, la majorité se trouvant de l’autre côté de l’autoroute 30.

À ce jour, ces terres étaient louées par un producteur, mais la Ville projette d’en faire des jardins communautaires ou collectifs. « Avec le comité de travail, on veut trouver les meilleures pratiques et optimiser la mise en valeur de terrains, on irait plus vers des cultures biologiques ou maraîchères, soutient-il. On va regarder tous les scénarios pour optimiser le potentiel. »

Ces autres sites seront donc considérés pour des études plus poussées en parallèle afin d’estimer les coûts pour notamment l’ajout des infrastructures nécessaires et les autres contraintes telles que l’état des sols, etc.

D’après Denis Marchand, ces sites pourront possiblement être mis en valeur l’été prochain, après avoir fait un bilan du projet-pilote et une consultation citoyenne. Le projet-pilote de cet été permettra de faire des tests d’aménagements spécifiques afin d’ajuster la réflexion pour les projets plus permanents qui suivront.

Une enveloppe de 30 000 $ a été consacrée à la mise en œuvre de la Politique de ville nourricière au budget de 2019, et le projet de jardin collectif en obtient une partie. Martin Murray se montre prêt à lousser les cordes de la bourse et à investir dans ces projets afin que Saint-Bruno devienne une communauté viable.