Un périple de 1200 km en fauteuil roulant

Julien Racicot s’est lancé le défi de traverser 119 municipalités à bord de son fauteuil roulant pour parler à tous ceux qui ont un handicap semblable au sien et les aider.
Le périple commencera le 15 août et le coup d’envoi sera donné de Gaspé, direction Montréal à 1200 kilomètres de là. L’objectif  est de « faire connaître la cause de la lésion de la moelle épinière », explique le futur marathonien. La distance sera parcourue à la seule force de sa tête, car depuis bientôt 18 ans, l’homme est paralysé des orteils aux épaules.
« C’est la plus grande traversée qui ne s’est jamais faite au pays en fauteuil roulant », tient à préciser Karim Senoussi, président de la Fondation Adapte-Toit, dont le directeur-fondateur est M. Racicot.
Son moyen de transport, un fauteuil roulant électrique avec un contrôle céphalique (avec sa tête), lui permettra de parcourir la distance, et il roulera beau temps, mauvais temps.
Pendant 30 jours, le défi que se lancent le Montarvillois et son équipe est de sensibiliser la population à la cause de la lésion de la moelle épinière et d’amasser des dons qui transformeront positivement la vie de nombreuses personnes.

« Il faut dire que j’ai eu la chance, dans mon malheur, d’avoir les prestations de la SAAQ comme agent payeur; sans ça, je n’aurais jamais pu avoir un domicile adapté à mon handicap, ou encore moins du personnel pour m’aider quotidiennement. » – Julien Racicot

Le parcours de la traversée qui porte le nom Le courage d’avancer, au sens propre comme au figuré, prévoit vingt-cinq arrêts dans autant de villes. L’objectif est d’amasser 375 000 $ pour la cause et aider 25 personnes souffrant de lésion de la moelle épinière dans les villes visitées. À pied, en vélo ou en fauteuil roulant, tous seront invités tout au long du parcours à se joindre à Julien Racicot pour faire un bout de chemin avec lui et amasser des fonds pour la cause.
Un exemple de résilience
L’homme a été victime d’un accident de voiture à l’âge de 18 ans. Avec la collision, sa quatrième vertèbre cervicale a été sectionnée. Depuis, il ne peut bouger que sa tête.
Il n’a pas baissé les bras, et à ce moment précis, la vie de Julien, âgé aujourd’hui de 36 ans, a basculé.
« Il faut dire que j’ai eu la chance, dans mon malheur, d’avoir les prestations de la SAAQ comme agent payeur; sans ça, je n’aurais jamais pu avoir un domicile adapté à mon handicap, ou encore moins du personnel pour m’aider quotidiennement. »
Amoureux de mécanique, de la construction, des métiers manuels en général, rien ne le prédestinait à un métier « cérébral ».
Ce soutien financier lui permet de reprendre des études et d’acquérir plusieurs immeubles à logements. Ancré dans la gestion immobilière, il décide d’investir dans un parc d’entreposage. « Tout cela aurait été impossible si je n’avais pas pu évoluer dans un environnement adapté avec des personnes pour pallier  mon handicap. »
Mais, il ne va pas s’arrêter là.
L’idée de mettre en place une fondation se concrétise en 2014. La situation qu’il constate le pousse à redoubler d’efforts. « Au Québec, il y a 2000 personnes qui sont dans ma condition. Dans 63 % des cas, les gens n’ont pas accès à une aide financière, car leur condition n’est pas attribuable à un accident de la route. Les besoins sont importants et les ressources, malheureusement quasi absentes. »
Un logement adapté et une aide à domicile
Pour Julien, l’adaptation de logements se veut un incontournable. Évidemment, de par son expérience en immobilier, mais surtout de par son expérience personnelle. Il constate que les contraintes liées à l’adaptation du domicile et celles liées à l’accès aux services d’aide à domicile ressortent comme des problématiques graves. « Ce sont des éléments majeurs contribuant à restreindre l’autonomie et la réalisation personnelle et professionnelle des personnes lésées médullaires.
C’est ainsi que l’association est née et souhaite faire renaître 25 vies en venant à leur aide.
Le 6 septembre, il est prévu que Julien s’arrête à Saint-Bruno-de-Montarville, à la place du Village, où un comité d’accueil devrait le recevoir, à quelques kilomètres de son objectif.
Toute une équipe sera derrière lui pour le soutenir dans cet exploit jour après jour. Aides-soignants, véhicule d’escorte ou encore amis accueilleront tous les bénévoles qui voudront se joindre au cortège.
Il sera possible de suivre le parcours de Julien Racicot sur le site de la fondation : http://fondationadaptetoit.org.
En chiffres
1200 : c’est le nombre de kilomètres que parcourra Julien Racicot à bord de son fauteuil roulant électrique.
30 : c’est le nombre de jours que durera la traversée.
119 : c’est le nombre de municipalités qui seront traversées par Julien Racicot.
25 : c’est le nombre d’arrêts prévus lors du trajet.
63 % : c’est le nombre de personnes ayant une lésion médullaire au Québec qui n’ont aucun soutien financier. Il y a environ 2000 personnes dans cette situation dans la province.