Un pas vers l’accessibilité universelle

À Saint-Bruno, peu d’infrastructures sont adaptées pour les personnes à mobilité réduite, ou elles sont endommagées. Les citoyens qui ont un handicap, quel qu’il soit, sont mécontents de constater que la ville n’est pas adaptée à leurs besoins.
Lise Juneau, une Montarvilloise de 80 ans qui se déplace en fauteuil roulant, se plaint de cette inhospitalité. « Les accès et services sont nuls, incomplets ou absents dans notre ville, débute-t-elle. Depuis 2011 que je m’adresse à la ville de Saint-Bruno, par dialogues devenus monologues, car les autorités et les maires n’ont rien fait, même avant Murray. »
La citoyenne soutient avoir de la difficulté à accéder à de nombreux endroits et commerces tels que la pharmacie Proxim et le fleuriste sur la rue Roberval, et affirme que certains stationnements pour handicapés sont trop étroits.

Un point de vue partagé

Martin Murray est du même avis. Cet automne, il a parcouru le centre-ville de Saint-Bruno, avec Julien Racicot, un quadriplégique, afin de relever les problèmes. « Avec Julien, le directeur des travaux publics et le directeur général, on a relevé des aberrations, comme des trottoirs qui n’ont pas d’entrées charretières ou des traverses de piétons qui ne sont pas alignées avec les descentes de trottoir », raconte-t-il.
La citoyenne a relaté la mésaventure d’un résidant du Manoir, Jean-Guy Renaud, qui a chuté à cause d’un trottoir détérioré. Martin Murray se souvient également de cet événement et assure que la Ville procède le plus rapidement possible à la réparation des trottoirs. « On a fait beaucoup de réparations de trottoirs, mais ça a pris un temps fou pour le faire », explique-t-il.

« On a pris des notes et des photos pour pouvoir plancher sur ces problèmes-là dès 2018 » – Martin Murray

Le maire confirme qu’il reçoit les communications de Lise Juneau et reconnaît qu’il faut accorder de l’importance à l’accessibilité universelle. « On a pris des notes et des photos pour pouvoir plancher sur ces problèmes-là dès 2018. Ce n’est pas une question d’argent, mais de sensibilisation, on peut bien trouver un 50 000 $ dans le budget pour le faire », promet-il.

Accessibilité des bâtiments municipaux

Au conseil municipal du 20 novembre, la conseillère Marilou Alarie a aussi indiqué que plusieurs bâtiments municipaux n’étaient pas universellement accessibles. « Je pense qu’à Saint-Bruno, on a de grands défis sur le plan de l’accès universel : l’hôtel de ville n’est pas adapté pour les personnes handicapées, le Vieux Presbytère n’est pas du tout accessible, les chalets des parcs municipaux ne le sont pas non plus, il est impossible aussi d’utiliser les piscines municipales. Je pense que notre plus belle contribution, ce serait de penser à ça lors de l’adoption du prochain budget. »
Martin Murray espère, grâce à l’adoption du Plan d’urbanisme, refaire l’hôtel de ville afin de l’adapter, mais il fait remarquer qu’il ne s’agit pas d’une mince affaire : « Aujourd’hui, quand on fait de nouvelles bâtisses, on s’assure qu’il y ait des accès pour tous, mais on se retrouve avec de vieilles infrastructures qui datent de mentalités arriérées et il faut les rénover graduellement. Si au départ on y avait pensé, on n’en serait pas là aujourd’hui. »
Comme le Vieux Presbytère est classé au Patrimoine, les modifications doivent respecter certains critères. Le maire fait savoir qu’il n’a pas le contrôle sur les bâtiments privés, tels que ceux décrits par Lise Juneau : « On ne peut pas intervenir sur leur terrain, on peut cependant les sensibiliser et leur rappeler les lois. »
Toutefois, Lise Juneau est sceptique par rapport à ce que les politiciens disent. « On s’est adressés trop de fois, même encore cette année, aux autorités de la mairie, des différents partis politiques proposés, rien n’est dirigé vers nous. On fait semblant de nous répondre des faux-fuyants, remettre à plus tard. »
Sur un coup de tête, le maire aurait trouvé une solution temporaire pour l’hôtel de ville; il transformerait un local peu utilisé au rez-de-chaussée en lieu de service d’accueil pour les personnes à mobilité réduite. En 2018, il prédit plusieurs travaux publics.