Martin Murray : un maire dans la tempête

Rien ne va plus du côté du Parti montarvillois à l’hôtel de ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Dans une lettre obtenue par Les Versants, une majorité d’élus exige du maire Martin Murray qu’il démissionne s’il ne respecte pas leurs demandes dont l’une d’entre elles est de ne plus siéger à aucun comité de l’agglomération.
« Si Martin Murray refuse ces changements, il peut démissionner officiellement. S’il refuse de démissionner, nous déposerons en séance du conseil une motion de blâme demandant par le fait même sa démission. S’il s’accroche, notre majorité au conseil nous permettra de mettre en place ces changements. » Voilà comment se termine un courrier adressé au Parti montarvillois par les cinq élus de l’opposition, qui forment aujourd’hui la majorité au conseil municipal de Saint-Bruno-de Montarville.
Selon les documents que se sont procurés Les Versants, le deuxième mandat du maire Martin Murray ne débute pas dans la sérénité. Un peu plus d’un an après sa réélection, il ne fait plus l’unanimité, même dans son camp.

« Si Martin Murray refuse ces changements, il peut démissionner officiellement. » – Élus de l’opposition

Trois départs marquants

La première à avoir quitté le navire du Parti montarvillois (le parti du maire) a été Marilou Alarie, conseillère du district 6, en juillet 2017. Elle s’est présentée de nouveau en tant qu’indépendante aux dernières élections municipale et a été réélue. C’est depuis une des conseillères les plus critiques des décisions prises par le conseil.
En novembre 2018, un an après son élection au sein du Parti montarvillois dans le district 3, c’était au tour de Caroline Cossette de partir. Elle avait indiqué au journal qu’elle était mal intégrée au caucus du parti, mais qu’elle le quittait avec « plus de peine que de colère ».
Le dernier claquage de porte, et non des moindres, a été celui de Jacques Bédard, conseiller du district 7, au début du mois de février. Ce dernier avait expliqué clairement au journal, au moment de sa démission, que « comme d’autres conseillers avant moi, aujourd’hui, je n’ai malheureusement plus confiance au leadership du ‘’chef’’. »
Ce départ rend très vulnérable le maire Murray, qui ne possède plus de majorité aux séances du conseil municipal. Ainsi, toute sa politique pourrait être remise en question par les cinq membres de l’opposition constituée par les trois démissionnaires du Parti montarvillois, Louise Dion (membre de l’Alliance municipale) et Joël Boucher (indépendant.)

Un conseil dirigé par les opposants

Les cinq membres de l’opposition, forts du nouveau rôle qu’ils auront à jouer au sein du conseil, n’ont pas hésité à demander dans un courrier dont nous avons obtenu copie adressé à Martin Guevremont, choisi comme porte-parole du Parti montarvillois, de changer une trentaine de points dans le mode de fonctionnement actuel du maire « pour rétablir une certaine confiance, assurer le respect et la collaboration ainsi que le bon fonctionnement du conseil municipal », pouvait-on lire dans la lettre que s’est procurée le journal.
Parmi ces différents points, les cinq conseillers demandent : que le maire ne siège plus à aucun comité de l’agglomération; d’abolir les caucus (rencontre entre membres d’un même parti) pour les remplacer par des pléniers (rencontre où tous les élus sont invités) présidés par le directeur général; que tous les conseillers puissent apporter des nouveaux points à l’ordre du jour; que le maire ne prenne plus de décisions ou ne donne plus d’orientation sans l’aval au moyen d’une résolution du conseil; que tous les mandats politiques devront être avalisés par le conseil; que le partage des responsabilités des élus doit être revu équitablement et en fonction de l’intérêt et de la disponibilité de chacun; que les déjeuners du maire ne seront plus organisés par la Ville; les conseillers municipaux seront invités à participer à tous les événements organisés par la Ville.
Les cinq demandeurs ajoutent qu’ils souhaitent que les trois élus restants du Parti montarvillois appuient leur demande.
Ils s’attendent également à ce que « Martin Murray s’engage à mettre en œuvre ces changements ».