Un départ révélateur pour les élus

Les membres de l’opposition à Saint-Bruno-de-Montarville sont marqués par le départ de Guy Hébert de son poste de directeur général (DG) et sont sceptiques pour la suite des choses.
Pour les élus de l’opposition Jacques Bédard et Marilou Alarie, la démission de Guy Hébert à la direction générale est une perte considérable pour la Ville.
Selon le conseiller municipal du district 7, ce départ confirme qu’il y a bel et bien une crise à Saint-Bruno en termes d’atmosphère de travail. « La perte de Guy Hébert est une perte majeure, c’était à mon avis le meilleur rempart qu’on avait pour éviter les intrusions du maire dans l’administration de la Ville, dit Jacques Bédard. Je fais référence à une solidité, à une hauteur et malgré tout ça, il était capable de sauter par-dessus. »
La perception de Marilou Alarie est que le défi que connaît actuellement la Ville était trop grand : « Connu comme un étant un homme aimant relever les défis, M. Hébert n’a pas voulu relever celui de travailler avec un maire désormais minoritaire au conseil. »
Guy Hébert et Martin Murray ont révélé que son successeur sera recruté au moyen d’une entreprise de recrutement. Les élus ne semblent pas inquiétés outre mesure par le choix du prochain DG. « C’est sûr que le choix du prochain DG va devoir tenir compte de la difficulté à être capable de travailler adéquatement avec le maire qu’on a, ça, c’est manifeste », de commenter Jacques Bédard.
Quant à la conseillère municipale du district 6, qui affirmait dernièrement avoir la volonté de travailler davantage avec M. Hébert, elle dit avoir confiance que le prochain directeur général saura collaborer avec tous les membres du conseil.

« La perte de Guy Hébert est une perte majeure, c’était à mon avis le meilleur rempart qu’on avait […] »
– Jacques Bédard

Que penser des solutions proposées

Les élus ont également accepté de partager leur réaction concernant les solutions proposées par le maire et le DG dans l’édition du journal Les Versants de la semaine dernière.
Martin Murray citait notamment la venue de représentants du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) à Saint-Bruno « pour parler des responsabilités des élus versus celles de l’administration ».
Jacques Bédard n’est pas vraiment en accord avec ce que le maire a déclaré : « Le maire considère que le MAMH est venu ramener à l’ordre les conseillers municipaux, alors que 80 % des réponses aux questions qui lui ont été posées concernaient le maire. Il présente ça comme une solution, mais il oublie de mentionner qu’il est concerné lui aussi. »
Il ajoute : « Actuellement, on voit très bien par la démission du DG que le maire outrepasse son mandat et qu’il s’ingère dans l’administration. On a eu plusieurs rencontres avec le ministère au cours des dernières années, c’est quelque chose qu’on doit rappeler constamment. »
Quant à la consolidation d’équipe dont le maire et le DG ont fait mention, Jacques Bédard est sceptique encore une fois. Selon lui, les problèmes de gestion d’équipe ne datent pas d’hier : « Il faut se rappeler que le départ de Marilou Alarie, qu’on soit d’accord ou pas, et la non-intégration de Caroline Cossette à la suite des élections, c’est une très mauvaise gestion d’équipe. »
Il ne se montre donc pas convaincu que la venue d’un intervenant extérieur va régler la problématique : « Je suis prêt à laisser la chance au coureur, mais si le passé est garant de l’avenir, ce n’est pas le passage d’un consultant qui va faire une grosse différence. Avec toutes les interventions depuis 2016, je suis obligé d’admettre aujourd’hui qu’on est face à quelqu’un qui ne veut pas changer. »
C’est également ce que pense Marilou Alarie, qui croit que la démission du DG est la preuve que ce dernier a peu d’espoir que cela fonctionne et que le véritable changement s’opérera par différentes demandes que les élus ont transmises au maire il y a quelques semaines.
« Martin Murray n’a plus la confiance de la majorité des conseillers municipaux. Voilà pourquoi nous lui avons soumis des demandes de changements, plus que raisonnables selon l’avis juridique commandé par la Ville, afin de revoir le fonctionnement du conseil et les responsabilités de chacun de ses membres. Je crois que des solutions à coût nul pour les contribuables sont en ce moment sur la table, elles devraient être sérieusement considérées avant de confier un quelconque mandat à une firme externe », maintient-elle.
À cette heure, le maire n’aurait pas encore répondu aux demandes des élus.