Un début de changement

À la suite du dépôt de la liste des demandes des élus de l’opposition de Saint-Bruno, un début de changement est perceptible au sein du conseil municipal.
Lundi dernier, à la séance publique du conseil municipal, la population a assisté au remplacement de trois élus du Parti montarvillois par des membres de l’opposition à trois comités et commissions de l’agglomération de Longueuil. Cette mesure constitue une réponse à l’une des demandes que les opposants ont adressée au maire de Saint-Bruno il y a déjà plus d’un mois, c’est-à-dire la redistribution des responsabilités au sein du conseil.
C’est la conseillère municipale de l’Alliance municipale, Louise Dion, qui remplace son collègue Vincent Fortier à la commission de la sécurité publique de l’agglomération de Longueuil. Ce dernier n’était évidemment pas d’accord avec son congédiement : « Je considère que j’ai fait un excellent travail depuis un an et demi et que, sur le plan fondamental, il n’y a pas de raison, à mon avis, qu’on me remplace comme ça. »
Le maire Martin Murray perd quant à lui son siège à la commission du budget, des finances et de l’administration de l’agglomération de Longueuil et le lègue à Jacques Bédard. Selon Marilou Alarie, le fait que le maire ait voté en faveur du budget d’agglomération en 2018 sans l’aval du conseil municipal justifie la « confiance ébranlée » envers le maire.
Son successeur, Jacques Bédard, croit également que le changement était nécessaire : « Les modifications que nous avions demandées étaient à savoir que si les membres des commissions de l’agglomération ne daignaient pas faire de compte-rendu à l’ensemble des élus, rien n’empêchait les élus de les remplacer […] Dans le caucus, j’ai été un membre très près et c’est à peine si on avait un court rapport; alors, imaginez que les autres n’avaient rien. »
Le maire affirme plutôt le contraire : « Je ne pense pas que j’ai démérité; au contraire, je crois qu’en ce qui concerne la commission, j’ai quand même une grande expertise et je pense que je peux y jouer un rôle très intéressant et très pertinent. »

« Il faut un juste partage des connaissances et de l’expérience. Pour moi, c’est fondamental et les nominations faites par le passé ne tenaient pas compte de ça. »
– Caroline Cossette

Un dernier changement sera opéré en date du 1 juin : Marilou Alarie remplacera Isabelle Bérubé au conseil d’administration du Réseau de transport de Longueuil (RTL), « J’avais tout ce qu’il fallait pour bien représenter la municipalité et les citoyens de la ville. Il y a beaucoup de défis sur le plan du transport en commun, on est en pleine explosion des moyens, il va y avoir une vaste réforme qui va être amorcée pour mieux desservir le territoire », de soutenir Mme Bérubé.

Un meilleur partage des pouvoirs?

Après les transactions, Joël Boucher a tenu à souligner le retour à l’équilibre, en rappelant notamment que dans le mandat précédent du maire, aucun membre de l’opposition ne siégeait à un comité et, qu’une fois indépendante, Marilou Alarie avait perdu toutes les responsabilités qu’elle avait quand elle était au sein du caucus.
« Oui, nous étions majoritaires et dans notre système démocratique, le parti majoritaire s’assure qu’il soit représenté sur toutes les tribunes de telle façon que ses engagements puissent être réalisés, a réagi le maire. Je ne me sens pas gêné de la situation qui a prévalu. »
D’après Caroline Cossette, qui n’a pas hérité de nouveaux pouvoirs, ces modifications se font dans l’intérêt de la ville : « Il faut un juste partage des connaissances et de l’expérience. Pour moi, c’est fondamental et les nominations faites par le passé ne tenaient pas compte de ça, je crois qu’il faut vraiment cesser de penser à nommer des super héros et à bâtir sa carrière politique avec ces comités. »

En attente de réponses

Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg, car plusieurs autres demandes n’ont pas encore été traitées depuis la sortie des élus de l’opposition. « Les demandes sont sorties depuis la mi-février, on a requis à plusieurs reprises des dates pour qu’on puisse s’asseoir et parler de ça, indique Jacques Bédard. La décision de ce soir ce n’est pas parce qu’on prend le conseil de court. »
Toutefois le maire indique qu’une rencontre est prévue mardi prochain pour faire le point.