Un bilan après un an à la tête du SPAL

Un an après son entrée en poste à titre de directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), Patrick Bélanger dresse un premier bilan. 

« Du côté juvénile, il y a une augmentation de la criminalité », commente d’emblée Patrick Bélanger.  

Le directeur du SPAL fait référence à des batailles générales, des rixes, du taxage, des cas d’intimidation et d’imitations d’armes qui ont été signalés dans les écoles secondaires au cours des deux dernières années. « C’est un constat. Il y a surtout une augmentation de la violence face à cette criminalité-là », insiste-t-il.

Une tendance sociétale

Quand on lui demande ce qui entraîne cette hausse de la criminalité juvénile, celui qui compte plus de 30 années d’expérience dans le domaine policier s’explique mal cette tendance. Il souligne tout de même l’aspect communicationnel des réseaux sociaux et la tendance sociétale d’après-pandémie. Il fait un parallèle avec la sécurité routière. « Bizarrement, depuis la fin de la pandémie, nos infractions au Code de la route ont aussi augmenté. » C’est le cas des bilans de collisions sur le territoire, des appels sur l’incivilité routière, de la rage au volant… tout est en hausse. M. Bélanger se demande si la tendance n’est pas associée à de l’impatience. « Ce sont des constats que le SPAL fait. La jeunesse n’est pas différente de ce phénomène de l’impatience, de la radicalisation, du défi à l’autorité. Ça amène cette situation auprès de la délinquance juvénile », précise le directeur.   

En entrevue, il souligne le travail du Groupe Contact, mis en place en mai 2023. « Un très bon coup pour le SPAL. » Le Groupe Contact a la mission de garder les jeunes dans le droit chemin. Dans sa première année, l’équipe a reçu 138 référencements de jeunes en train de se radicaliser ou de prendre la voie de la délinquance. « Des ados qui pourraient faire l’objet d’une aide, d’un soutien ou d’un encadrement particulier pour éviter qu’ils rejoignent le milieu des gangs de rue ou qu’ils tombent dans la délinquance juvénile », mentionne celui qui a succédé à Fady Dagher. De ces 138 signalements, une dizaine de dossiers ont été fermés depuis parce que les objectifs ont été atteints.

Sur le territoire de l’agglomération, on trouve huit groupes de délinquance associés à des gangs de rue. Parmi eux, quatre sont reconnus et les autres sont émergents. « Ils veulent faire leur place », précise-t-il. Le métro de Longueuil, les parcs et autres endroits publics sont des lieux potentiels pour ces groupes.

Le Réseau express métropolitain (REM) n’est pas encore un problème à cet effet. « Saint-Bruno est une ville relativement tranquille. Si l’on regarde la tendance, la criminalité y est très stable. Elle est maintenue à sa plus simple expression. Il n’y a pas de flambée ni de phénomène », résume le directeur du SPAL.

Statistiques

En 2023, 10 collisions mortelles ont été recensées sur le territoire. Parmi elles, sept impliquaient piétons et cyclistes. Par ailleurs, le SPAL a saisi 323 armes à feu l’an dernier; un record. Quand on rappelle à M. Bélanger que Saint-Bruno a été le lieu d’une tentative de meurtre au coin de Deslières et Clairevue en juin, il répond qu’il s’agissait d’un cas isolé conjoncturel lié à « une rencontre donnée entre individus » sur le territoire de Saint-Bruno. Il ajoute que la priorité de l’organisation demeure la sécurité.