Trois directeurs de service en arrêt maladie à Saint-Bruno

Trois directeurs de service à la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville sont actuellement en arrêt maladie. Un quatrième cadre pourrait lui aussi prendre du repos, ce qui représenterait alors 50 % des directeurs de service à la municipalité, qui en compte huit.

L’ information est confirmée par le directeur général de la Ville, Sylvain Brouillette : « J’espère que ça va s’arrêter là. J’espère stabiliser la situation bientôt. Nous avons pu mettre des plans transitoires en marche, ce qui permet à cette situation de n’avoir aucun impact sur les services accordés aux citoyens. »

Le retour à la normale serait à prévoir dans un mois ou deux, mais aucune certitude du côté de la Ville. « Si la situation perdure, c’est sûr qu’il faudra trouver des solutions à plus long terme. On ne peut pas donner sur du long terme plus de responsabilités à des gens qui en avaient déjà beaucoup. Aujourd’hui, j’ai changé ma façon de travailler afin de prioriser les ressources humaines à la Ville. C’est un dossier prioritaire pour moi. Je veux m’assurer que les gens aiment venir travailler à Saint-Bruno », d’indiquer M. Brouillette.

Trois raisons différentes

Ce dernier explique aux Versants que les trois directeurs sont absents pour trois raisons différentes : « Il n’y a pas une raison identique. » Il repousse du revers de la main une raison reliée à une quelconque instabilité politique. « Aucun directeur de service n’a de contact avec le monde politique. C’est moi qui suis la courroie de transmission. C’est sûr que lorsque les orientations stratégiques sont claires, c’est plus facile pour moi, mais c’est mon rôle de servir d’atténuateur. Ce que j’observe ces dernières semaines, c’est une augmentation de la cadence des séances plénières. Toutes les semaines, il y a des rencontres. L’ensemble du conseil souhaite me faciliter la tâche. Cela fonctionne bien. Je produis par la suite un rapport au maire. »

« Aujourd’hui, j’ai changé ma façon de travailler afin de prioriser les ressources humaines à la Ville. » – Sylvain Brouillette

Absent des séances plénières

Il faut dire que depuis quelque temps, le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, n’assiste plus aux assemblées plénières (rencontres entre les élus pour faire avancer les dossiers touchant la ville.) Peu de temps après son deuxième mandat de maire, M. Murray a perdu sa majorité au conseil municipal. C’est, depuis, une majorité d’élus indépendants qui semblent ne pas être en accord avec les orientations du premier magistrat de la Ville, qui peuvent orienter les décisions de la Ville.

« Nous n’avons jamais autant avancé dans les dossiers que depuis que M. Murray n’est plus dans les réunions plénières. En même temps, le directeur général, qui doit lui faire un rapport des rencontres plénières, n’est pas son secrétaire. Mais ce n’est pas moi qui vais solliciter le retour du maire. On avance très bien comme ça », affirme Jacques Bédard, conseiller indépendant du district 7, anciennement membre du parti politique du maire.

M. Bédard fait le lien entre la situation actuelle à l’interne et les pratiques du maire : « Le printemps dernier, le conseil municipal n’était pas fonctionnel sans directeur général. Avant l’arrivée de M. Brouillette, le maire voguait allègrement à travers les services. »

Marilou Alarie, conseillère indépendante du district 6, anciennement membre elle aussi du parti du maire, apporte son soutien au directeur général : « Nous sommes là pour l’aider. Un directeur de service absent peut-être, mais trois, je trouve ça beaucoup, surtout pour un nouveau directeur général. » Elle n’hésite pas non plus à égratigner le maire au passage. « Le maire a démissionné de son rôle officieusement, mais pas officiellement, en ne participant plus aux comités pléniers. Il n’est plus là à toutes les présentations que nous font des professionnels. Nous sommes tous autour de la table, sauf le maire. À l’interne, les gens sentent que le maire a démissionné. Et les fonctionnaires de la Ville ne veulent pas travailler pour rien. Ils ont besoin d’orientation et cela vient du politique. Il est important que la majorité s’entende pour cibler trois ou quatre objectifs ensemble. C’est le meilleur moyen de finir ce mandat », conclut-elle.

Martin Murray n’a pas souhaité répondre aux questions du journal.