Transport en commun : les élus montent aux barricades

Les élus de l’agglomération de Longueuil n’entendent pas rester les bras croisés face à l’importante hausse des quotes-parts destinées à l’Agence régionale de transport métropolitain (ARTM). En 2018, c’est un montant de 8 millions de dollars, mais qui va revenir de façon récurrente jusqu’en 2021, soit une hausse annualisée de 10 % du budget.
« Il va falloir vraiment se mobiliser », lance le maire de Boucherville, Jean Martel, en parlant d’un enjeu majeur qui sera présent lors des élections provinciales en 2018. « Une injustice démesurée », accuse pour sa part Pierre Brodeur, maire de Saint-Lambert, qui ajoute ne pas comprendre la hausse de 10 %, alors que l’indice du prix à la consommation est de moins de 2 % cette année.
Le budget d’agglomération qui a été adopté en séance extraordinaire, jeudi dernier, est de 354 millions, en hausse de 3,7 %. L’augmentation provient principalement de la contribution à l’ARTM, soit 10,2 % pour 2018. Afin d’éviter d’augmenter les taxes des contribuables, il a fallu puiser un montant de 4,5 millions à même le surplus.

8 millions de dollars qui va revenir de façon récurrente jusqu’en 2021.

« On doit se poser de sérieuses questions sur la valeur des services que l’on obtient en regard aux montants qu’on y investit », s’interroge le maire de Saint-Bruno, pour qui la ponction de 4,5 millions cette année ne sera pas éternelle. Murray Murray recommande à ses pairs de tenter de réduire les coûts du Réseau de transport de Longueuil (RTL), vu que celui-ci ne s’occupe plus de la planification.
Nouvelle structure, nouveaux brassages
L’ARTM, une structure née de la défunte Agence métropolitaine de Montréal (AMT), arrive avec une nouvelle gouvernance. Patrick Savard, directeur général de la Ville de Longueuil, explique que l’ARTM gère désormais l’ensemble des revenus provenant des différentes organisations de transport, dont le RTL. Auparavant, celui-ci pouvait atténuer certaines dépenses et les financer avec des hausses de revenus non prévus. Ce n’est plus le cas maintenant, a-t-il poursuivi.
Le directeur général rappelle qu’en janvier dernier, le comité de transition mis en place à la suite du projet de loi 76 avait déposé une politique de financement basée sur un budget pro forma (de manière superficielle, document incomplet) pour chacune des entités organisatrices en transport en commun. D’où les montants récurrents de 8 millions que l’agglomération aura à assumer jusqu’en 2021. L’arrivée du Réseau électrique métropolitain en 2021-2022, sera « un autre élément qui va influencer notre contribution », ajoute Patrick Savard.
Question :
Appuyez-vous la mobilisation des élus face à l’importante hausse pour le transport en commun?