Tensions Russie-Ukraine: enjeux et description de la situation avec Jean-Guy Plante

La tension est forte entre la Russie et l’Ukraine, alors que des troupes russes sont massées aux frontières ukrainiennes pour empêcher que le pays entre dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Pleins feux sur la situation avec Jean-Guy Plante.

Des conflits comme celui qui pourrait se produire en Ukraine, M. Plante, qui réside à Saint-Bruno-de-Montarville, n’en a pas connu durant son parcours militaire, et ce, même s’il est passé par les forces armées canadiennes, l’OTAN et l’Organisation des Nations Unies (ONU). 

À savoir ce qui explique comment les choses ont pu en arriver à ce qui ressemble à un nouvel épisode de Guerre Froide, M. Plante indique que c’est principalement le fait que Moscou ne laissera jamais l’Ukraine se joindre à l’alliance que constitue l’OTAN. « Si l’Ukraine est acceptée dans l’alliance, les pays membres pourraient stationner des troupes dans le pays. Comme l’Ukraine est voisine de la Russie, le président Vladimir Poutine considère qu’il s’agit d’une menace pour la l’intégrité territoriale de son pays. » 

Chaque membre de l’Organisation a également l’obligation de défendre un pays membre qui serait attaqué par une force ennemie. Or, dans le cas actuel, comme l’Ukraine n’a pas été acceptée dans l’OTAN, ses membres n’ont pas besoin d’y envoyer de troupes ou d’aide. « Le Canada par exemple envoie de l’équipement et de l’argent au pays », dit Jean-Guy Plante. 

Entente non respectée

Le militaire à la retraite ajoute que lorsque l’URSS est tombée en 1991, l’OTAN s’était entendue avec la Russie pour que les républiques créées suite à cette dissolution ne se joignent pas à l’alliance. Cette promesse n’a finalement pas été respectée au final. 

Désormais, les États-Unis ont annoncé qu’ils estimaient que la Russie pourrait attaquer à tout moment le pays voisin. Les pays membres de l’OTAN ont annoncé qu’une telle attaque serait suivie de sanctions majeures pour affecter gravement la Russie. Mais la menace ne semble guère effrayer Vladimir Poutine, qui pourrait même agir et lancer un assaut sur l’Ukraine avant la fin des Jeux Olympiques de son alliée: la Chine. « Normalement, Poutine attendrait avant de procéder à une offensive, surtout en raison de la période olympique où son allié chinois, le président Xi Jinping, tente de montrer au monde la puissance de son pays. »

« Poutine veut une entente par écrit que jamais l’Ukraine serait admise à l’intérieur de l’OTAN. Et à date, l’OTAN ne semble pas prêt à lui céder un pouce concernant cette demande »

-Jean-Guy Plante

À savoir quel rôle est joué par le Canada dans cette situation qui prend place en Ukraine, Jean-Guy Plante indique que c’est entre autres en raison de la place de l’OTAN- alliance dont le Canada est membre – dans l’histoire qui fait entrer notre pays dans la partie. Et si l’OTAN est intéressée par une nation qui n’est même pas membre de l’alliance, c’est parce qu’il y a des intérêts à défendre dans cette région du monde. « L’Ukraine est notamment un endroit par où transige une grande quantité de ressources gazières, en plus d’être un accès frontalier avec la Russie. 

Intérêts conflictuels

Et parmi les membres du regroupement de nations dont fait partie le Canada, tous n’ont pas les mêmes intérêts. « Les pays ne tirent pas tous la couverture dans le même sens car il y a un pipeline russe qui approvisionne notamment l’Allemagne et 39% de l’Europe en gaz naturel. » 

Pour tenter d’éviter que des liens économiques comme ce pipeline ne soient rompus, plusieurs rencontres ont eu lieu entre les chefs d’État des deux parties. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, est le dernier de la liste de ceux qui auront rencontré Vladimir Poutine dans les dernières semaines pour tenter de diminuer les tensions.

Jean-Guy Plante indique qu’à l’époque où il a été dépêché au Rwanda et qu’il y avait alors que le génocide s’y déroulait, c’est plutôt l’inaction des grandes puissances pour mettre fin à ce qui se déroulait au pays qui était marquante. « Il n’y avait pas de pétrole ou de ressource naturelle qui pouvait être intéressante pour que des pays comme les États-Unis interviennent. Ils ont donc laissé les choses aller parce qu’ils n’avaient pas d’intérêts à défendre », indique le Montarvillois. « Les principales exportations du Rwanda, c’était les arachides et le thé. En Ukraine, c’est différent parce qu’il y a du gaz entre autres. » 

Pour le moment, la situation est très tendue à la frontière russo-ukrainienne. Les Américains ont indiqué que la Russie pourrait attaquer à tout moment le pays voisin, notamment en effectuant des frappes aériennes et peut-être même en prenant la capitale. « Poutine veut une entente par écrit que jamais l’Ukraine serait admise à l’intérieur de l’OTAN. Et à date, l’OTAN ne semble pas prêt à lui céder un pouce concernant cette demande », indique Jean-Guy Plante, qui ne croit tout de même pas à la possibilité que la situation devienne un conflit mondial.