Stagiaire à tout prix

Lors de leurs parcours scolaires, des étudiants doivent parfois effectuer des stages pour obtenir leur diplôme. Stages qui ne sont pas toujours rémunérés et qui peuvent mettre les stagiaires dans des situations délicates.

Sarah Jolicoeur, de Saint-Basile-le-Grand, a effectué deux stages lors de ses études en administration à l’université. « J’ai fait un premier stage en 2021. J’avais un très maigre salaire (à peine au-dessus du salaire minimum). En 2022, j’ai fait un deuxième stage. Le salaire était légèrement au-dessus de celui offert précédemment. »

« C’est dommage parce que ça fait en sorte qu’on doit renoncer à un emploi pour la même période. Par exemple, un stage de trois mois à temps plein, non rémunéré est très peu intéressant, considérant qu’on pourrait plutôt travailler. Dans mon cas, je n’ai jamais été en difficulté financière. Cela aurait peut-être été différent si j’avais été obligée d’effectuer un stage non rémunéré », confie Sarah Jolicoeur.

Guillaume Roy-Grondin, également de Saint-Basile, a fait plusieurs stages durant ses études collégiales et universitaires. « Mes deux premiers stages au cégep n’étaient pas rémunérés. Pour mon stage universitaire, le département exige que les stages soient rémunérés. Cependant, la somme octroyée est à la discrétion du milieu de stage. »

« J’ai un loyer avec des comptes qui s’y rattachent alors j’ai dû conserver mon emploi à temps plein en même temps de faire mes cinq cours d’université. » – Guillaume Roy-Grondin

« Pour le côté financier, j’ai un loyer avec des comptes qui s’y rattachent alors j’ai dû conserver mon emploi à temps plein en même temps de faire mes cinq cours d’université. J’ai un emploi depuis près de neuf ans que je conserve puisque les conditions sont excellentes (dont faire mon horaire en fonction de l’université à temps plein) et qu’il concorde avec mes valeurs et objectifs personnels. Aussi, je préférais garder mon emploi pendant mon stage puisque mes responsabilités de coordonnateur font que je dois être remplacé si je pars et que ce n’est pas garanti qu’il y ait un poste pour moi à mon retour de stage dans huit mois », explique l’universitaire.

Entreprises

Pour ce qui est des stages en enseignement, ceux-ci sont obligatoires et non rémunérés. « Les stages font partie du cursus universitaire menant à l’obtention d’un baccalauréat en enseignant et du brevet délivré par le ministère de l’Éducation. Il n’est pas prévu dans les règles budgétaires de rémunérer les stagiaires au niveau des différents programmes universitaires », explique Julie-Anne Lamoureux, porte-parole au Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP).

Pour ce qui est de l’Institut de recherche et de développement en agro-environnement (IRDA), la réalité est différente. « La durée d’un stage varie selon le niveau de scolarité et le choix de programme, mais elle est généralement de trois à six mois. La rémunération varie entre 15,75 $ à 27,84 $ de l’heure. S’il y a des postes de disponibles, il est certain que nous n’hésitons pas à offrir un emploi. Plusieurs de nos employés ont d’abord débuté leur carrière par un stage chez nous », confie Marie-Hélène Lévesque, porte-parole pour l’IRDA.