Saisir les jeunes sur la conduite avec les facultés affaiblies

Environ 2500 élèves de cinquième secondaire des écoles de l’agglomération de Longueuil ont assisté aujourd’hui à la simulation d’accident tenue par le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) depuis quatre ans.
Toutes les écoles de l’agglomération étaient présentes, sauf celles de Boucherville. À celle-ci s’ajoutaient quelques unes de Sainte-Julie, Varennes, Beloeil et Sainte-Catherine.
La simulation, conjointement organisée et réalisée par le SPAL, la Coopérative Des Techniciens Ambulanciers De La Montérégie (CÉTAM) et du Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil, démontrait un accident majeur à large déploiement.
Scène saisissante
Devant leurs yeux se déroulait une scène d’accident impliquant deux voitures. Le conducteur responsable de l’accident, ayant conduit avec des facultés affaiblies, et son passager ont pris la fuite, laissant derrière les passagers de l’autre véhicule.
Ceux-ci ont été secourus par les services d’urgence, ils ont subi plusieurs fractures et des traumas crâniens. Le troisième passager, qui a été éjecté du véhicule lors de la collision, a eu moins de chance et n’a pu être réanimé.
Pour mettre les choses en perspective, le Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil a fait savoir eux jeunes « qu’il y a 0,1% de chances de réanimer quelqu’un qui a eut un arrêt cardiaque dans un accident comme celui-ci.»

« L’impact qu’a eut cet événement dans ma vie a été mille fois plus violent que l’impact qui a démolit mon auto. »
– Julien Racicot

La simulation se voulait choquante afin de dissuader les jeunes, qui célèbreront leur bal de fin de secondaire dans quelques semaines, de prendre le volant après avoir consommé de l’alcool ou des drogues. « Ça va saisir et ça va faire réfléchir, souligne l’agente Mélanie Mercille du SPAL. Si on a atteint au moins une personne, on a atteint notre objectif. »
L’histoire de Julien Racicot
Le Montarvillois Julien Racicot a raconté aux élèves la manière dont il s’est retrouvé en chaise roulante à l’âge de 18 ans. «  La dernière chose que j’ai faite avant d’être paralysé des épaules aux orteils pour le reste de ma vie, ça a été fumer un joint. C’est deux semaines plus tard qu’un médecin m’a annoncé que j’ai été dans un grave accident d’auto et que j’étais dans le coma depuis deux semaines. »
Avec ce témoignage poignant, Julien Racicot espérait conscientiser les jeunes sur leur responsabilité au volant. « L’impact qu’a eut cet événement dans ma vie a été mille fois plus violent que l’impact qui a démolit mon auto. Si j’avais su, j’aurais tout fait autrement, j’aurais su que la vie ne tient qu’à un fil. »
Mission accomplie selon lui. « Je pense que le message a passé. Si on ne peut toucher que quelques élèves c’est réussit, dit-il. Je pense qu’il faut qu’on fasse nos propres expériences, mais il faut aussi entendre d’autres histoires, sans que ce soit moralisateur, pour comprendre que ça peut nous arriver. »
Quelques jeunes filles, touchées par l’histoire de Julien Racicot, sont allées le rencontrer afin de démontrer l’impact que son histoire a eut sur elles. « Tout le monde dit que ça peut arriver, mais c’est la première fois qu’on voit ça pour vrai, ça vient vraiment me chercher », a dit l’une d’elles.
Consommation du cannabis
Depuis l’an dernier, un volet sur la consommation du cannabis au volant a été ajouté à la simulation. Selon Sylvain Forgues du SPAL, presque autant, sinon plus, d’accidents de la route sont causés par la drogue que par l’alcool.
Alexandre Gervais, paramédical à la CÉTAM, renchérit : « Même si on n’a pas encore les statistiques officielles, on en voit de plus en plus d’accidents causés par une consommation du cannabis. » Intervenant sur des scènes d’accident depuis huit ans, Alexandre Gervais affirme que les simulations « ne peuvent pas être plus proche de la réalité. »
Avec la légalisation du cannabis, les services d’urgence anticipent l’impact que cela aura sur le nombre d’accidents de la route.