Saint-Bruno se dote d’une Politique d’habitation

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville a adopté sa première Politique d’habitation le lundi 15 octobre.
C’est à la dernière séance du conseil municipal que les élus ont entériné la Politique d’habitation. Pour plusieurs, il s’agit d’une grande avancée, autant pour les jeunes familles que pour les personnes âgées de Saint-Bruno. « C’est important de se doter d’une vision en matière d’habitation, dont l’objectif est d’encadrer le développement résidentiel parce qu’on veut qu’il réponde aux besoins de la population », a déclaré le conseiller municipal Vincent Fortier.
Rappelons qu’un comité de pilotage a travaillé pendant plusieurs mois à l’élaboration de cette Politique, dont faisaient partie des spécialistes, tels qu’Allan Gaudreault, des organismes communautaires tels que le Centre d’action bénévole Les p’tits bonheurs et d’autres intervenants tels que Louise Fleischmann, qui a participé à la création de la Coopérative de solidarité en habitation Saint-Bruno-de-Montarville.
Mme Fleischmann expliquait au journal Les Versants le printemps dernier que la situation d’habitation actuelle n’était pas réaliste à Saint-Bruno : « Il y a beaucoup de propriétés, mais elles ne sont pas abordables pour les jeunes familles et les aînés. Normalement, une personne consacre environ 30 % de ses revenus à l’habitation et aux dépenses inhérentes, mais il y a des secteurs à Saint-Bruno où ça représente plus de 51 % du budget. »
Enjeux de taille
Afin d’apporter des mesures, le comité a dû identifier les enjeux en habitation propres à Saint-Bruno. Parmi les neuf qui ont été définis, on retrouve notamment le besoin de développer l’offre de logements locatifs pour les personnes âgées, d’assurer l’abordabilité du logement notamment pour les jeunes familles, d’accroître l’offre de logement social et abordable, etc.
Le conseiller municipal Joël Boucher résume bien la situation ici : « À Saint-Bruno, il y a deux drames; il y a les jeunes familles qui s’en vont parce qu’elles ne peuvent pas nécessairement se le payer, et les aînés qui ont passé leur vie ici, mais qui ne trouvent pas d’alternative abordable pour la suite. Il faut les aider à trouver ce qu’il leur faut. »
« C’est important de se doter d’une vision en matière d’habitation, dont l’objectif est d’encadrer le développement résidentiel. »
– Vincent Fortier
Des mesures structurantes
Les mesures incluses dans la Politique se veulent structurantes pour les prochains travaux de la Ville, notamment en matière d’urbanisme.
Pour ce qui est des nouvelles constructions, on veut entre autres densifier l’habitat dans les nouveaux développements à proximité des axes et des points d’accès au transport collectif et du centre-ville.
Il y a également une mesure qui obligerait les promoteurs immobiliers à intégrer des logements sociaux et abordables dans les projets de développement résidentiel.
En ce qui concerne les habitations déjà existantes, la nouvelle Politique prévoit maintenir la qualité des bâtiments par la rénovation, car, selon Vincent Fortier, 3,2 % des logements à Saint-Bruno sont vétustes.
On y parle aussi d’assouplir les règles qui encadrent l’ajout d’un logement dans une maison unifamiliale.
Opposition à cause du PPU
Les membres de l’opposition ont voté contre l’adoption de cette Politique parce qu’ils ont senti qu’ils ne pouvaient pas la soutenir à cause du Projet particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville.
Louise Dion l’expliquait ainsi : « Je salue le travail du comité et de certaines mesures face aux enjeux, mais la Politique propose la mise en œuvre du PPU du centre-ville, qui prévoit un complexe sportif dans le parc Rabastalière […] Je ne peux malheureusement pas voter pour une Politique que, pourtant, je trouve excellente. »
Cependant, ils se disaient tous en faveur de celle-ci.