RSE: Des moyens de pression pour être reconnues

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les responsables en services éducatifs (RSE) en milieu familial, un secteur majoritairement féminin, ont voté des moyens de pression pour que leur profession soit reconnue à leur juste valeur.

La convention collective est échue depuis le 31 mars 2019. Les Alliances des intervenantes en milieu familial (ADIM), la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) négocient avec le ministère de la Famille afin d’établir une nouvelle convention collective.

Selon France Lavallée, présidente de l’ADIM Montérégie, le ministre de la Famille n’a pas bougé du côté du salaire. Il propose un salaire de 12,48 $ de l’heure. « On propose de nous augmenter de 0,06 $. C’est dégradant », affirme-t-elle.

Les RSE demandent un rattrapage et une équivalence aux éducatrices en installation, qui sont à l’échelon un. Elles gagnent 16,75 $/h. Mme Lavallée précise que plusieurs points se sont réglés durant les négociations. Il y a une dizaine de demandes syndicales. Par contre, celui sur les conditions salariales achoppe.

Soulignons que malgré une augmentation de la contribution parentale au cours des dernières années, qui est à 8,35 $ en 2020, les RSE n’ont pas plus d’argent. Le gouvernement baisse la contribution qu’il leur verse par enfant. De plus, tous les frais entourant leur service sont à leurs dépens.

« On propose de nous augmenter de 0,06 $. C’est dégradant. » – France Lavallée

Grève

Lors de leur assemblée générale nationale, les membres ont voté à 97,5 % en faveur d’une grève générale illimitée à partir du 1er avril. « La limite est atteinte. Ça passe ou ça casse, les filles sont tannées. Seulement six sous, elles sont insultées. 50% disent que si ce point n’est pas réglé, elles pensent à fermer d’ici trois ans », mentionne Mme Lavallée. Elle précise que les RSE ont en moyenne seize ans d’expérience.

Déjà, elles ont entamé une grève progressive, ouvrant 15 minutes plus tard les vendredis et ajoutant 15 minutes chaque dernier jour de la semaine. Elles ouvriront donc 1 heure 45 plus tard le 13 mars et 2 heures plus tard le 20 mars. Ensuite, elles ont voté pour une demi-journée de grève le vendredi 27 mars.

L’attaché du ministre de la Famille a mentionné au journal qu’ils ne veulent pas « négocier sur la place publique » et qu’il espère qu’une entente puisse être conclue rapidement. « Nous déplorons le fait que les parents doivent subir les impacts des moyens de pression. La conciliation famille-travail étant déjà un défi, nous regrettons le casse-tête supplémentaire », indique Antoine de la Durantaye.

« L’objectif n’est pas de prendre les parents en otage. On a fait une grève progressive de huit semaines. Ils ont été avisés d’avance. À un moment donné, dans n’importe quelle négociation, il y a des gens qui écopent », affirme la présidente de l’Adim Montérégie, qui regroupe plus de 1000 RSE dans l’est de la Montérégie.

D’autres rencontres de négociation sont à l’horaire d’ici le 31 mars. « Est-ce que ce sera réglé avant? C’est ce que nous souhaitons. Le 31 mars, c’est notre limite » conclut Mme Lavallée.