Résultat cet automne pour la consultation publique sur le développement de l’aéroport

La consultation publique sur le développement de l’aéroport Montréal – Saint-Hubert, organisée par la Ville de Longueuil et le député de la circonscription, s’est terminée le 28 mai.

Accueillera ou n’accueillera pas plus d’avions?

Jusqu’au 28 mai, les citoyens, les organismes, les sociétés ou encore les villes voisines de l’aéroport de Montréal – Saint-Hubert ont été appelés à participer à la consultation publique sur le développement de l’aéroport Montréal – Saint-Hubert en déposant leur mémoire.

La rencontre était organisée par Denis Trudel, député de Longueuil-Saint-Hubert, avec la collaboration de la Ville de Longueuil. De son côté, la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville s’est associée aux villes de Sainte-Julie et de Saint-Basile-le-Grand pour y présenter un mémoire.

Les invitations ont été envoyées à toutes les personnes concernées de près ou de loin par le développement de l’aéroport, qu’elles soient pour, contre ou simplement pour qu’elles apportent leurs expertises.

Les acteurs du monde aéronautique, du monde économique, les villes limitrophes à l’aéroport, les groupes environnementaux… Pendant trois jours, toutes les parties ont été entendues sur les recommandations qu’elles préconisaient quant au développement d’une infrastructure qui aura une incidence majeure, positive ou négative, sur la région.

DASH-L, le gestionnaire de l’aéroport, n’a pas souhaité répondre à l’invitation, pensant que l’opinion de l’organisateur, M. Trudel, était défavorable à la base au développement de l’aéroport.

Chrono Aviation
Une des entreprises montrées du doigt par les riverains de l’aéroport pour le bruit de ses avions avait accepté d’être présente à la consultation publique, mais elle a décliné l’offre à la dernière minute. On pouvait lire, dans la lettre d’excuses, que « c’est malgré nous que nous avons dû annuler notre présence à cette consultation publique. Les récentes déclarations du conseil d’administration de DASH-L, qui placent notre entreprise face à une situation pouvant avoir des conséquences catastrophiques sur notre avenir, nous forcent malheureusement à nous abstenir de tout commentaire et à laisser nos aviseurs légaux analyser nos options et prochaines actions ». Rappelons qu’au début du mois, DASH-L a signé sa volonté d’interdire l’atterrissage ou le décollage d’avions comme le Boeing 737-200 entre 23 h et 7 h pour le 1er avril 2024. Ces avions sont ceux de Chrono Aviation.

Lors des audiences de la semaine dernière, les commissaires ont appris par l’animateur et par le biais d’une lettre que Chrono Aviation se retirait de la présentation de mémoire, sous prétexte que son équipe avait appris par les journaux que DASH-L visait l’interdiction des vols de nuit pour 2024. « Si l’on se fie à la lettre reçue, c’est quand même incroyable! Chrono Aviation a appris que DASH-L allait interdire les vols de nuit par les journaux. Déjà qu’ils avaient de la misère à communiquer avec la population, il y a un manque flagrant de communication entre DASH-L et les utilisateurs de l’aéroport », a déploré le député Denis Trudel.

L’autre consultation
La consultation publique vient après celle effectuée sur le site Internet de l’aéroport. Ce dernier voit dans les réponses déjà recueillies une grande majorité des répondants en faveur d’un développement des infrastructures aéroportuaires. L’objectif de l’aéroport est principalement de proposer des vols à bas coût en partance de Longueuil pour des destinations un peu partout au Canada et vers les destinations soleil.

« Ce sera un changement majeur. C’est pour ça que les gens s’inquiètent et c’est pour ça que l’on veut être sûrs que le plan de développement est le bon pour notre région », a expliqué mercredi dernier la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, lors d’un point de presse aux abords de l’aéroport.
Pour Denis Trudel, député fédéral de la circonscription, « On a organisé ça et on permet que les gens s’expriment, mais ça ne nous appartient plus. On va voir ce qu’il en ressortira ». Il refuse ainsi, comme Mme Fournier, de donner son avis, ne souhaitant pas influencer la consultation publique.

Rappelons que Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L), le gestionnaire de l’aéroport, a refusé de participer à cette consultation, jugeant que cette dernière n’était pas impartiale. « C’est une consultation légitime, mais le député a changé de position à plusieurs reprises sur le développement de l’aéroport. Il nous a déjà montré qu’il n’y était pas très favorable. Alors, pour éviter de la politique spectacle, on préfère lui laisser le champ libre en n’y participant pas. Nous regarderons cependant les propositions de cette consultation, surtout en matière environnementale », avait déjà expliqué au journal Jacques Saada, membre du conseil d’administration et porte-parole de DASH-L.

Le résultat de la consultation publique sera connu cet automne. Les conclusions présenteront alors les recommandations citoyennes pour le développement de l’aéroport Montréal – Saint-Hubert. En attendant, M. Trudel, demande à Transport Canada d’avoir « un moratoire sur le développement de l’aéroport de Saint-Hubert. »