Rencontre avec l’auteur Akos Verboczy à la bibliothèque de Sainte-Julie

L’auteur québécois d’origine hongroise, Akos Verboczy, sera de passage à la bibliothèque municipale de Sainte-Julie, le 23 avril 2024, pour tenir une discussion sur son premier roman intitulé La maison de mon père

Dans le cadre de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, la bibliothèque municipale de Sainte-Julie accueillera l’auteur Akos Verboczy le 23 avril prochain. La rencontre gratuite est ouverte à tous et se tiendra de 19 h à 21 h. Il est préférable de réserver sa place en contactant la bibliothèque au 450 922-7070.

La maison de mon père

En mars 2023, Les Éditions du Boréal publient le premier roman de M. Verboczy, La maison de mon père. En 2017, le même éditeur avait fait paraître Rhapsodie québécoise, un récit autobiographique de l’auteur. Né en Hongrie, il est arrivé au Québec à l’âge de 11 ans. Ce récit relate son expérience en tant qu’immigrant.

« Je voulais raconter mon histoire, autant dans le premier livre que dans le deuxième », confie M. Verboczy en entrevue avec Les Versants.

« Avec Rhapsodie québécoise, je voulais raconter mon histoire d’intégration en exposant comment on peut venir d’ailleurs et finalement se sentir Québécois à sa façon », explique l’auteur.

« Dans La maison de mon père, je voulais que mes expériences personnelles servent à une réflexion plus large sur les thématiques que j’explore.

J’y raconte mon retour en Hongrie, mon pays natal. Je raconte cet attachement que l’on peut tous avoir pour nos racines et pour l’héritage que l’on a reçu de nos parents et grands-parents », expose M. Verboczy.

Ceux qui restent

La particularité avec son premier roman, soulève-t-il, c’est qu’il s’agit d’un « livre sur l’immigration qui parle de ceux qui n’immigrent pas. L’histoire de ceux qui restent, racontée par celui qui est parti ».

Selon lui, il s’agit d’une « réflexion plus universelle » sur les répercussions qu’occasionne le départ d’êtres chers. Les thèmes se rattachent à l’immigration mais n’y sont pas exclusifs. C’est un roman traitant de deuils et de nostalgie, des sentiments vécus par tout le monde. « Il y a deux principaux deuils qui sont à faire par le personnage du livre », révèle l’auteur. « D’abord, le deuil du père dont on raconte la vie, les déboires et surtout, la relation avec son fils. C’est le deuil d’un père à la fois facile à aimer et à la fois difficile puisqu’il s’agissait d’un homme qui était loin et imparfait. »

« L’autre deuil, c’est celui d’un pays. Le deuil de ce que l’on aurait pu devenir et le deuil des souvenirs d’enfance. La question m’habite, qu’est-ce que je serais devenu si je n’étais pas parti? », témoigne M. Verboczy.

Rencontrer les lecteurs

« L’écriture est une activité assez solitaire. J’ai passé presque trois ans à écrire ce dernier livre. Donc, une fois que le livre est publié, on a hâte de savoir ce que ça évoque chez d’autres personnes, ce qu’elles retiennent et ce qui les émeut en relation avec leur propre histoire », affirme M. Verboczy, qui affectionne les moments où il peut interagir avec le public.

« Quand je rencontre des gens, peu importe leur vécu, ils se souviennent d’un lieu un peu mythique familial, comme la maison de leur père », observe-t-il.

Communiquer avec l’art

Questionné sur son choix de romancer une histoire aux saveurs hautement autobiographiques, M. Verboczy explique que la fiction lui a « rapidement semblé plus apte à raconter » ce qu’il avait à raconter. Selon lui, « pour comprendre le monde, ça prend de l’art. Ça permet de raconter le monde et, d’une certaine façon, il n’y a rien de plus réel que ça ».

Il explique que les faits et gestes des personnages et les scènes dépeintes n’ont pas à être 100 % factuels, tant que « les sentiments le sont ».

« Je l’ai effectivement vécu, ce voyage, mais j’ai voulu le raconter d’une manière qui m’a demandé de jouer un peu avec la réalité. J’ai dû écrire des scènes importantes auxquelles je n’ai pas réellement assisté. Donc, j’ai dû les imaginer en entrant dans la tête d’autres personnages.

Finalement, c’est peut-être comme ça que l’on transmet aux lecteurs les sentiments les plus vrais », conclut-il.