Qu’en est-il du circuit de voitures téléguidées?

Dossier à suivre en 2019 à Saint-Basile-le-Grand

Le sujet a refait surface à l’assemblée ordinaire du mois de janvier. C’est que le projet, d’abord évalué à 20 000 $ en novembre 2016 au terme du budget participatif, est grimpé à 45 000 $ (selon le Programme triennal d’immobilisations [PTI] 2018-2020) l’année suivante, pour ensuite être inscrit à 60 000 $ au PTI 2019-2021.
Pour la Grandbasiloise Nicole Therrien, qui intervient parfois dans les assemblées, ce changement de coût « ne passe pas »! Dans une année où il est question que la Ville de Saint-Basile-le-Grand « limite au maximum les dépenses », où il faut tenir compte notamment d’une stagnation du rôle d’évaluation, des contraintes liées au développement imposées par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et des investissements majeurs en infrastructures afin qu’elle poursuive son plan d’intervention et de mise à niveau « nécessaire et incontournable dans le contexte actuel », le coût de la piste de voitures téléguidées a triplé en moins de trois ans.

« Le conseil n’a pas encore tranché […], mais c’est la deuxième option envisagée. » – Yves Lessard

Selon le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, le circuit aurait déjà dû être réalisé. Mais ce qui a retardé son implantation, c’est le choix de l’endroit, cause d’ennuis pour certains résidants. « Les gens du secteur ont été réticents; or, ils avaient de très bons arguments. Malgré le rapport de nos services, nous avons convenu que ce n’était probablement pas le bon site. C’est pour cette raison que nous avons attendu », admet-il, en entrevue avec Les Versants.

Le parc du Ruisseau, une option

Il a donc été question de dénicher un autre emplacement. Bien que le conseiller municipal Richard Pelletier ait déclaré au journal en mai 2018 que le parc du Ruisseau « est déjà très chargé en équipements; un aménagement supplémentaire n’est pas approprié », il semblerait que c’est vers ce lieu que se tournerait la Municipalité pour son circuit de voitures téléguidées. Situé à proximité de l’aréna Jean-Rougeau, le parc du Ruisseau contient déjà une pente à glisser, des jeux d’eau, une piste de vélos tout-terrain, des modules de jeux, une patinoire extérieure, un planchodrome, des stations d’entraînement physique, divers plateaux d’activités (baseball, basketball, soccer, tennis, balle-molle, volleyball de plage). Sa proposition d’activités en fait un mélange parfait entre les parcs Rabastalière et Marie-Victorin, à Saint-Bruno-de-Montarville. « Le conseil n’a pas encore tranché, en attente de recommandations et d’analyses de nos services, mais c’est la deuxième option envisagée », avance M. Lessard. Plus précisément, cette option serait située « derrière les terrains de tennis, au fond vers la gauche », un lieu qui éviterait d’interagir avec les piétons et les cyclistes. Rappelons qu’une piste cyclable longe le parc des Cheminots. À la suite des recommandations des services municipaux, si le parc du Ruisseau s’avérait inapte à recevoir le projet, il n’y aurait aucune autre option pour le mettre en place.

De 20 000 à 60 000 $ à… ?

Configurer le circuit de véhicules téléguidés au parc du Ruisseau pourrait aussi diminuer les coûts estimés au dernier PTI. En effet, si on parle aujourd’hui de 60 000 $, c’est en raison des travaux nécessaires au parc des Cheminots pour son implantation. C’est que le terrain de ce parc est déjà dénivelé. Des travaux particuliers seraient à prévoir, entre autres sur la butte existante, qui serait déplacée, car elle empiète sur l’espace souhaité pour la piste. Or, si la Ville renversait son choix initial et décidait de privilégier le parc du Ruisseau, de tels travaux ne seraient pas nécessaires, donc cela entraînerait une diminution du prix, qu’il reste encore à déterminer. « L’évaluation des coûts réels à cet endroit n’a pas encore été effectuée. Nous ne ferons pas exprès pour aller jusqu’à 60 000 $ », de noter M. Lessard.
Au départ, le parc des Cheminots avait été sélectionné pour des raisons de proximité, d’accessibilité, de services existants et d’espace disponible : une recommandation des Services techniques du génie et des travaux publics et du Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire.

Rencontre avec les jeunes

Par ailleurs, le maire a affirmé qu’il avait rencontré les adolescents de la Maison des jeunes La Butte afin de les consulter sur le dossier et, aussi, pour sonder leur niveau d’intérêt sur cette activité. Qui possède une telle voiture? Qui a un intérêt? Qui exerce sa passion dans la rue? Le directeur de La Butte, Martin Renaud, confirme que le sujet a été abordé. « Nous n’irons pas de l’avant si nous apprenons que seuls trois ou quatre jeunes fréquenteraient l’endroit », poursuit M. Lessard.
Ce dernier partage même une réflexion personnelle : « Pourrait-on soutenir les ados dont les parents n’ont pas les moyens pour acquérir ces voitures téléguidées? »
« M. Lessard a nommé un fait auquel j’adhère dans ma pratique, à savoir que ce type d’activité peut servir de prétexte pour créer ou renforcer des liens sociaux intergénérationnels. Il y a des jeunes et des moins jeunes qui voudront faire des courses ensemble, mais il y a aussi des parents et des grands-parents qui pourront passer du temps de qualité avec leurs enfants, tout en découvrant une nouvelle activité. Si la Ville le souhaite, la Maison des jeunes sera disposée à collaborer à la visibilité du circuit, advenant qu’un tel projet voie le jour », a ajouté Martin Renaud.

Pas dans ma cour

L’un des premiers à décrier la mise en place de ce circuit est Alain Dumontet, un résidant de la rue Beauchemin depuis 20 ans. Cette artère longe le parc des Cheminots, endroit initialement prévu pour l’implantation du projet destiné aux jeunes. En juin dernier, le Grandbasilois mettait sur pied une pétition de plus de 100 signatures appuyant sa position, les noms de résidants des rues Beauchemin et Ménard principalement. Pour plaider sa cause, M. Dumontet évoquait le bruit supplémentaire, la perte de valeur sur les résidences, la reconfiguration du terrain et de la butte, ainsi que la venue d’une clientèle adolescente se mariant mal avec les enfants d’âge préscolaire à qui s’adressent les installations fixes du parc. Le journal l’a de nouveau contacté, et le citoyen n’en démord pas; il ne tient pas à un tel projet « dans sa cour ». Selon lui, la Municipalité devrait déposer le dossier sur la glace, surtout en cette année d’augmentation de 7,62 % à l’avis d’imposition. « Je ne veux pas laisser ça aller et qu’au printemps, pouf!, la piste apparaisse en douce, à l’encontre de la démocratie des gens concernés. Si c’était le cas, ils ne connaissent pas M. Dumontet », mentionne l’auteur de la pétition, qui croit illogique de proposer un tel plateau d’activité pour « une poignée de personnes ». Il ajoute : « On prône pourtant l’effort physique; ce n’est même pas un sport! »
Selon le premier magistrat, une décision devrait être prise d’ici le mois d’avril. Qui sait? Peut-être que dès cet été, des voitures téléguidées rouleront à Saint-Basile-le-Grand.

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