Pourquoi une hausse de 7,62 %?

Saint-Basile-le-Grand

Les propriétaires grandbasilois verront leur avis d’imposition résidentiel augmenter en moyenne de 7,62 % en 2019. Le journal Les Versants a voulu comprendre cette « situation particulière ».
Après une hausse de 5,95 % (165,28 $) annoncée à la fin de 2017, les citoyens de Saint-Basile-le-Grand ont conclu 2018 avec une autre mauvaise nouvelle, soit une augmentation moyenne de 224,16 $. Plusieurs anticipent déjà la fin de 2019.

De 12,97 % à 7,62 %

Au début de l’assemblée ordinaire du 21 janvier, il a été démontré que le comité des finances avait travaillé d’arrache-pied pour que la hausse de 12,97 % (à la suite d’un premier exercice) diminue jusqu’à 7,62 %. « Nous aurions pu faire comme Beauharnois, et vous donner ça d’un coup, indique Yves Lessard, évoquant la hausse de 15 % à laquelle les propriétaires de cette municipalité auront à faire face en 2019. Mais chaque pierre a été retournée! » Diverses actions ont été entreprises afin de limiter davantage la hausse, telles que la vente de véhicules et des équipements du Service de sécurité incendie (200 000 $), les coupes budgétaires (171 600 $) ainsi que la hausse du taux foncier (1 304 159 $). Au micro, le conseiller municipal Richard Pelletier a pris la relève : « Nous avons trouvé des solutions qui nous ont amenés à 9,97 % d’augmentation. Mais nous voulions l’atténuer encore… À 7,62 %, le citron avait été pressé. Il n’y avait plus de jus. »

« Notre seule source de revenus, ce sont les taxes. C’est bête comme ça! » -Yves Lessard

Pour le conseil municipal, cet ajout de taxes est nécessaire en raison notamment de la stagnation du rôle d’évaluation, des contraintes liées au développement imposées par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et des investissements majeurs à la réfection des infrastructures. « Notre seule source de revenus, ce sont les taxes! C’est bête comme ça! » de déclarer le représentant de la Ville.

Retard dans les infrastructures

« La véritable dette, c’est celle qui se trouve sous nos rues, c’est celle qu’on ne voit pas », illustre Yves Lessard, lors d’un entretien qu’il a accordé au journal. Selon ses propos, M. Lessard évoque une planification sur 10 ans pour les travaux des infrastructures : « Juste pour leur mise à jour, nous extrapolons sur 20 ans. »
Rappelons que des montants considérables doivent être investis pour le renouvellement du réseau routier de Saint-Basile. On parle de 100 millions de dollars au cours des deux décennies à venir, à raison de 5 millions par année.
Vu l’ampleur de ce projet, il a été décidé qu’un mode de financement soit dorénavant imputé à l’ensemble de la population sur tous les règlements d’emprunt relatifs aux travaux d’infrastructures (aqueduc, égouts, chaussée). « Jadis, la facture était remise aux riverains. Ça signifie que ce sont eux, les citoyens concernés, qui décidaient. S’ils ne voulaient pas payer, les travaux n’étaient pas réalisés. C’est la raison pour laquelle nous faisons face aujourd’hui à un retard considérable. Je ne mets pas le blâme sur l’ancienne administration, mais nous avons frappé un mur! » observe M. Lessard.
En mai 2015, à la suite d’un sondage téléphonique (67,8 % des répondants en accord), le Parti grandbasilois, au pouvoir à l’époque, s’est prononcé et a pris la décision que les frais seraient appliqués à l’ensemble de la population, « afin de ne pas léguer aux générations futures de la scrap » dans les rues. « C’est ce qui nous permet aujourd’hui d’arriver à ces réalisations, mises de l’avant d’abord avec le Pont-de-Pruche, et aussi le rang des Vingt, dont la réparation a été devancée de deux ans, avant que quelqu’un se tue », poursuit le maire.

Changer le paradigme

Au cours de l’entrevue, le premier magistrat a répété à quelques reprises le terme « changer le paradigme ». Lors de l’adoption des prévisions budgétaires, en séance extraordinaire du 17 décembre, il avait aussi été question de « changement de cap ». Autre constat de M. Lessard : il faut arrêter de piger dans le « bas de laine » de la Ville, c’est-à-dire dans les surplus non affectés, pour régler les déséquilibres. « En politique, il faut prévoir, et c’est ce qui n’a pas été fait au cours des dernières années. Ce n’est pas un reproche, mais on est rendus ailleurs, et aujourd’hui, on fait face à la réalité. Entre autres trois décennies de retard dans les infrastructures;
Autre contrainte qu’il ne faut pas négliger sur le territoire grandbasilois : il n’y pas, ou très peu, de place au développement commercial et industriel. « C’est un défi. »

Quatre pôles de développement potentiel

Or, en guise de solutions, Yves Lessard avance tout de même qu’il y aurait la possibilité de développer à quatre endroits différents. « Il y a quatre pôles de développement potentiel. » Le plus connu d’entre eux, et qui est dans la ligne de mire des politiciens en place à Saint-Basile depuis plusieurs années, est le terrain enclavé près de la gare. « Il y a 35 à 40 millions qui dorment là. »
Les terrains de la CIL, situés le long du chemin du Richelieu à la frontière entre McMasterville et Saint-Basile, seraient une autre option. « Nous travaillons sur ce projet depuis des mois avec les promoteurs, nos Services techniques, le CN, le MTQ. Pour l’instant, c’est la possibilité d’accès à la route 116, par le rang des Trente, qui bloque le projet; nous devons obtenir l’autorisation du CN et du MTQ de relever la 116 de 9 pi. »
Un autre dossier qui progresse, cette fois de nature institutionnelle ou récréotouristique, concerne la portion du terrain de la Défense nationale située sur le territoire de Saint-Basile. « Nous voulons cette partie; nous avons d’ailleurs déjà un pied sur place avec nos terrains de soccer. »
Le quatrième pôle consisterait au prolongement de l’avenue des Hirondelles, ce qui permettrait de rejoindre la nouvelle caserne de pompiers lorsqu’elle sera bâtie sur la montée Robert. « Il y a un développement potentiel de 70 résidences. »

QUESTION AUX LECTEURS :

Comprenez-vous mieux la hausse de 7,62 %?