Pour ou contre, les citoyens s’expriment

Forum sur la légalisation du cannabis à Saint-Basile-le-Grand

Une semaine après l’annonce du gouvernement Trudeau au sujet de la légalisation du cannabis se déroulait le 20 avril dernier un forum sur la légalisation et la réglementation de cette drogue. L’événement, qui coïncidait avec la Journée internationale du cannabis, s’est tenu à Saint-Basile-le-Grand devant une quarantaine de personnes.
La rencontre, mise en place par le député fédéral de Montarville, Michel Picard, et la députée de Brossard—Saint-Lambert, Alexandra Mendès, en était une d’information concernant le projet de loi sur la légalisation du cannabis. « Nous ne réglerons pas le dossier ce soir; nous sommes en mode écoute. C’est un dossier qui progresse, un sujet chaud, émotif pour plusieurs, et qui suscite beaucoup d’insécurité auprès de la population. Le sujet mérite que nous en crevions l’abcès le plus rapidement possible », de mentionner en lever de rideau le député Michel Picard.
Au journal, Michel Picard a déclaré : « Je crois que lorsqu’on parle de stupéfiants, il y a lieu d’être préoccupé. Il va sans dire que les objectifs du processus de la légalisation du cannabis qui visent à enlever ce produit des mains des jeunes et retirer le profit des mains du crime organisé tout en éloignant l’entourage criminel rejoint les craintes populaires. » Selon lui, les « interrogations/craintes sont justifiées par le manque d’information inévitable lorsqu’on est au tout début du processus de législation ».

« Félicitations pour la décision concernant les moins de 18 ans, j’adore ça! – Réal Bilodeau

Les députés ont aussi rappelé les deux objectifs du projet de loi du gouvernement Trudeau : « Il y a deux objectifs. Le premier étant de retirer le produit des mains des jeunes pour leur santé. Le produit accessible sur le marché peut s’avérer nocif, de piètre qualité et il n’y a aucun contrôle, ce qui peut mettre la vie de nos jeunes en danger. Le deuxième objectif, il est en lien avec le premier, c’est d’enlever les profits des mains du crime organisé et aller chercher un encadrement plus rigoureux. Encadrer, contrôler et  prévenir. »
Tout au long du forum, le député de Montarville a répété à plusieurs reprises que pour les mineurs, tous ceux qui ont moins de 18 ans, le cannabis sera illégal. Alexandra Mendès a également rappelé que le gouvernement avait déjà un pas de fait en légalisant le cannabis pour des raisons thérapeutiques. « Aujourd’hui, nous sommes en train d’effectuer l’autre pas. »
Les citoyens qui ont participé à ce forum, certains entre autres de Saint-Bruno-de-Montarville et de Saint-Basile-le-Grand, ont profité de l’occasion pour poser des questions, exprimer leur désarroi face à ce projet de loi, partager leur point de vue sur le débat, notamment le Montarvillois Réal Bilodeau, un policier communautaire à la retraite, spécialisé en toxicomanie, qui a exprimé sa crainte pour la santé des jeunes. « Félicitations pour la décision concernant les moins de 18 ans, j’adore ça! Maintenant, j’ai des questions. Tout d’abord, qui a demandé au Canada pour la légalisation du cannabis? Je n’ai pas ma réponse à ça. Aussi, sur la possibilité d’avoir quatre plants à la maison, ça me fatigue, cette idée-là! Je suis curieux de voir comment les enquêteurs vont travailler ce dossier-là… comment cela sera appliqué au Code criminel… Je pense au petit frère, à la petite sœur de quatre ou sept ans, qui voient leur grand frère à la maison avec ses plants de pot… je me pose des questions. La légalisation va aller jusqu’ où? » demandait Réal Bilodeau.
Un autre citoyen, Éric Dubé, a répondu à M. Bilodeau : « On a perdu le contrôle. Elle est là, la réponse à vos questions. Il n’y en a pas de contrôle, parce qu’on l’a perdu! Aujourd’hui, c’est plus facile de s’allumer un joint dans un parc que d’aller chercher des cigarettes et de l’alcool au dépanneur. »
Alexandra, intervenante à la Maison des jeunes, a soulevé la question de la conduite avec facultés affaiblies. « Comment la limite au volant sera-t-elle calculée? » Sans répondre précisément à la question, M. Picard a souligné que des mesures étaient au programme pour le cannabis au volant. Quelqu’un a aussi noté que ce n’est pas parce que les gens ont le droit qu’ils vont maintenant le faire.
Vers la fin de la soirée, Mme Mendès a révélé que près de 40 % des revenus en taxes provenant de la vente de cannabis serviraient pour des programmes de prévention, d’éducation et de lutte contre la toxicomanie.
L’un des derniers intervenants a été le maire de Calixa-Lavallée, Daniel Plouffe, un policier à la retraite. Selon lui, il est temps que la société évolue dans ce domaine (la légalisation), comme ce fut le cas pour le tabac et l’alcool. « Il est temps, en 2017, qu’on en arrive là. Par contre, n’allez pas croire que votre projet de loi va mettre fin au crime organisé… »
Le gouvernement fédéral prévoit légaliser le cannabis d’ici un peu plus d’un an. D’ici là, M. Picard souhaite offrir une deuxième consultation à la population de la circonscription de Montarville.
QUESTION AUX LECTEURS :
Quelle est votre opinion sur l’éventuelle légalisation du cannabis?