Plainte à la garderie

Une plainte a été déposée au ministère de la Famille concernant un incident qui serait survenu à la garderie Premiépas de Saint-Basile-le-Grand.

Le 7 mars dernier, Véronique Gingras aurait été témoin d’un incident à la garderie Premiépas de Saint-Basile-le-Grand. « Je suis arrivée à la garderie à l’heure de la sieste pour aller chercher mon enfant. Lors de mon passage devant une fenêtre d’un autre local, j’ai vu une éducatrice prendre un enfant par les épaules et le pousser sur le matelas en lui disant sur un ton fâché » J’ai dit, couchez! « . Par la suite, j’ai entendu quelque chose cogner le mur et ensuite, j’ai entendu l’enfant pleurer », explique Mme Gingras.

Son conjoint n’a pas vu l’incident, mais il se trouvait suffisamment proche pour entendre les éclats de voix, le bruit contre le mur et l’enfant pleurer. Mme Gingras n’a pas pu formellement identifier l’enfant en raison de la configuration de la pièce. Elle a toutefois décrit l’éducatrice dont elle ne connaît pas le nom.

Plainte

À la suite de l’incident, Véronique Gingras a contacté par courriel la directrice et propriétaire de l’établissement, Dipesha Jethwa. « Elle m’a répondu que selon leur investigation, l’enfant serait tombé seul. Je lui ai répondu que ce n’est pas ce que j’ai vu ni entendu. L’incident s’est passé très vite. Je n’ai peut-être pas bien identifié de quel enfant il s’agissait, mais j’ai bien vu l’éducatrice le pousser », confie la maman. Elle a acheminé une plainte au ministère de la Famille.

Garderie Premiépas

Dipesha Jethwa, directrice et propriétaire de l’établissement, réfute les dires de Véronique Gingras. « Nous avons fait une investigation de notre côté et l’éducatrice en question n’a pas poussé l’enfant. L’enfant s’est enfargé dans son matelas et c’est comme ça qu’il est tombé, explique-t-elle. Nous avons envoyé un courriel à tous les parents de la garderie pour leur faire part de la situation et aucun d’entre eux ne croyait les dires de Mme Gingras. »

Elle ajoute « Je crois sincèrement être victime de discrimination. Ce ne serait pas la première fois. J’habite ici depuis que j’ai six ans, je parle très bien français, mais reste que mon nom de famille n’est pas Tremblay ».

Ministère de la Famille

Généralement, une plainte déposée auprès du ministère de la Famille est traitée dans un délai de 45 jours ouvrables. Au terme de l’examen d’une plainte, deux résultats sont généralement possibles : les éléments portés à l’attention de la personne ayant procédé à l’examen de la plainte ont été constatés/démontrés ou pas. « Une plainte est en traitement au ministère de la Famille (Ministère) concernant la garderie Premiépas. Afin de ne pas nuire à son traitement, le Ministère ne peut pas transmettre d’informations à son sujet à ce moment-ci », indique Wendy Whittom, porte-parole au Ministère de la Famille. Toutefois, si des manquements sont constatés, une pénalité peut être imposée. Celle-ci peut être de nature administrative (amende) ou pénale (dossier transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales). Si aucun manquement n’est observé, le dossier est fermé.

Poursuites pénales

Le site Internet de la Société québécoise d’information juridique (SOQUIJ) mentionne plusieurs cas de poursuites pénales contre des éducatrices ou des garderies dans les cas le plus graves. En 2016, une ancienne éducatrice de Rivière-du-Loup, a été condamnée à deux mois d’emprisonnement en collectivité après avoir été reconnue coupable de voie de fait commis à l’endroit d’un bébé de 11 mois. En 2020, une ancienne éducatrice à Charlesbourg, écope d’une peine de 32 mois et 27 jours d’incarcération pour avoir infligé des blessures importantes à un bébé de 8 mois. Parfois, ce sont les éducatrices fautives qui sont poursuivies, les installations, ou les deux. En 2023, une ancienne éducatrice, écope d’une sentence de 10 mois de prison après avoir été reconnue coupable de voie de fait.