« Peu importe la race, ça peut mordre »

Prévention

Des efforts sont déployés partout au Québec afin d’empêcher que des drames impliquant des morsures de chiens se produisent. À Saint-Bruno, des formations existent pour sensibiliser nos jeunes.

Un texte de Cybèle Olivier

À Louiseville le 1er juillet dernier, un bambin de 1 an et demi s’est fait lacérer le visage par un molosse. Il s’agit, indéniablement, d’un cas de trop. Devrait-on interdire les pitbulls, imposer la muselière, imposer les cours? Des questions qui ne laissent qu’avec une seule réponse selon les experts : l’éducation.

« Si nous ne sommes pas capables de reconnaître les signes qu’un chien va mordre, on va se faire mordre. » – Jean Gauvin

Afin de prévenir ces incidents, la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville propose des moyens de sensibilisation. Depuis plusieurs années, le camp de jour Cajou offre une spécialité canine dans laquelle les jeunes sont amenés à comprendre les signaux d’agressivité et de peur chez les chiens. Dans le domaine scolaire l’an dernier, ce sont l’Académie des Sacrés-Coeurs ainsi que l’École Mount Bruno School qui ont invité des experts pour des formations similaires.

Gail Boucher, éducatrice canine et responsable de l’animation au camp Cajou, insiste sur les bienfaits de ces formations : « C’est important d’éduquer les enfants. Les formations leur permettent de reconnaître les situations qui les mettraient en danger. »

La tendance tend à démontrer que les citoyens font confiance aux chiens qu’ils connaissent. Toutefois, Gail Boucher rappelle que « les personnes sont souvent mordues par des chiens de leurs propres familles ». Elle ajoute à cela que « peu importe la race, ça peut mordre ».

Mieux vaut prévenir

Les différents experts du domaine canin s’entendent pour dire qu’il y a un manque de connaissances chez le public. Jean Gauvin, président de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux, abonde en ce sens : « Une des raisons pour lesquelles les enfants sont victimes de ces morsures, c’est l’ignorance des parents. Eux-mêmes ne savent pas comment réagir en présence de chien. » Il soutient que « si nous ne sommes pas capables de reconnaître les signes qu’un chien va mordre, on va se faire mordre ».

Une idée que partage Linda Robertson, directrice de la SPCA de la Montérégie : « Il y a même des parents qui considèrent leurs enfants trop jeunes pour apprendre comment entrer en contact avec un chien. » Pour la directrice, « il n’y a pas d’âge pour enseigner ces méthodes ».

Tous deux s’accordent pour dire que la responsabilité d’éducation revient à tous, qu’ils soient propriétaires ou non d’un chien.

Des solutions efficaces

Pour le docteur Jean Gauvin, une partie du problème serait réglée si les lois concernant la possession d’un chien étaient plus strictes : « Il faut que les règlements soient suivis et que les amendes soient assez dissuasives pour que les gens suivent les règlements. »

Il affirme que la surveillance de la vente en ligne devrait être augmentée. « Soixante pour cent des animaux sont vendus en ligne. Donc, les gouvernements doivent s’assurer que les éleveurs respectent des critères très stricts pour que les animaux qui sont jugés plus agressifs puissent tranquillement sortir de la production. »

Les différents experts proposent une campagne nationale de sensibilisation, orchestrée par le gouvernement, pour sensibiliser toute la population.

Soulignons que le gouvernement Legault a adopté, en juin 2018, le projet de loi 128 qui balise sévèrement la possession de chiens partout au Québec.

QUESTION AUX LECTEURS :

Avez-vous peur des chiens?