Le conflit à la SAQ, l’occasion d’encourager local

Le conflit de travail à la Société des alcools du Québec pourrait profiter aux producteurs locaux.

Si les négociations entre l’employeur et les travailleurs d’entrepôts et de livraison perdurent, les clients pourront toujours se tourner vers les produits locaux.

« J’espère que les gens vont penser à nous! Ils pourraient ainsi soutenir le commerce local. Parce qu’ici, je n’ai pas de problèmes d’approvisionnement; en plus, nous servons les gens avec le sourire! » répond le propriétaire du Vignoble Kobloth, Thierry Kobloth.

« Nous voulons profiter de ce conflit et accueillir plus de clients! Ça encouragerait l’achat de produits locaux, d’autant plus que nous ne sommes pas en rupture de stock! » – Bernard Gravel

En effet, en ce moment, le conflit à la Société des alcools du Québec (SAQ) entraîne une pénurie de bouteilles sur les tablettes des succursales. Cette rareté pourrait profiter aux vignobles de la région.

Du côté du Vignoble La Grande-Allée, son propriétaire Bernard Gravel estime que la clientèle est relativement stable. Par contre, elle dépense davantage. « Nous avons un représentant sur la route qui fait un très bon travail. Ça sort bien. Pour les clients au vignoble, ça demeure semblable, mais ils achètent environ pour 30 à 40 $ de plus par achat lors de leur visite », mentionne M. Gravel.

Une différence d’à peu près 20 %, qui se remarque depuis 3 ou 4 semaines, fait-il savoir. « Les gens parlent de cette grève à la SAQ. Nous voulons profiter de ce conflit et accueillir plus de clients! Ça encouragerait l’achat de produits locaux, d’autant plus que nous ne sommes pas en rupture de stock! », poursuit Bernard Gravel, un ancien policier de Saint-Bruno-de-Montarville dans les années 70 et 80.

Thierry Kobloth espère, donc, que le client se tournera vers ses produits durant le conflit qui sévit à la SAQ. Mais au moment d’écrire ces lignes, il n’a pas encore constaté une hausse des ventes au vignoble qui a pignon sur rue à Saint-Bruno-de-Montarville. « Pas encore… ça va venir, j’espère! »

Cependant, il remarque une hausse des demandes là où il vend ses alcools, ses points de vente, surtout sur l’île de Montréal, mais aussi à la Ferme Mont-Bruno et à la Ferme Guyon de Chambly. Une augmentation d’environ 20 %, qui pourrait se bonifier à 50 % d’ici une semaine. « Les gens font des réserves. Il y a certains gros vendeurs que je fournis à Montréal qui m’en demandent davantage », reconnaît-il.

Malgré cette demande à la hausse pour les boutiques extérieures, le producteur invite la clientèle à se présenter sur place, directement au vignoble de Saint-Bruno-de-Montarville. Il rappelle que « lorsqu’il y a un intermédiaire, c’est toujours plus dispendieux ». Puis il ajoute : « J’espère qu’à cause de la grève, il y aura une hausse des ventes au vignoble. Je le souhaite. C’est plaisant d’acheter au vignoble; toute la gamme de nos produits est sur place. »

Opter pour le local

C’est ce que la famille Kobloth prône depuis une dizaine d’années. L’achat local. Pas seulement pour le vin, mais pour tout le reste aussi. « Depuis dix ans, dans la famille, nous n’achetons que des produits locaux. Peu importe, des fromages, du vin, des bonbons… achat local. »

Il poursuit : « Nous produisons local, puis nous achetons des produits du Québec. Si tous les Québécois faisaient ça, imaginez les retombées. C’est direct! Tout le monde pourrait en bénéficier. »

Quand on lui demande si c’est difficile de s’approvisionner localement, l’homme répond que « c’est l’effort de le faire qui est difficile. Il faut se créer une habitude. Après, c’est valorisant d’encourager les commerces d’ici ».

Soulignons qu’au moment de mettre sous presse, ce lundi 13 décembre, le syndicat des employés d’entrepôt et de livraison reprenait les négociations avec la société d’État.

QUESTION AUX LECTEURS :

Pendant le conflit à la SAQ, optez-vous pour l’achat local?