Pasquale Vari commente le décès d’Anthony Bourdain

Domaine culinaire

Le décès soudain du chef et animateur Anthony Bourdain, vendredi dernier, a créé une commotion dans le domaine culinaire. C’est le cas pour Pasquale Vari, qui s’est entretenu avec Les Versants.
Pasquale Vari s’est dit surpris, « comme tout le monde », de l’annonce du décès d‘Anthony Bourdain survenu vendredi. « Triste aussi, parce que dans un tel cas, et peu importe la raison du geste, cela signifie que la personne souffrait à l’intérieur », mentionne le chef de Saint-Bruno-de-Montarville.

« Je pense que c’est plus important de répéter qu’il y a des groupes et des numéros de téléphone pour se faire entendre quand le besoin s’en fait sentir. » -Pasquale Vari

Il faut rappeler qu’au moment d’écrire ces lignes, la cause de la mort d’Anthony Bourdain, animateur pour la chaîne CNN, s’apparenterait à un suicide. Il a été retrouvé sans vie dans une chambre d’hôtel en France. Il était âgé de 61 ans. Samedi, des médias rapportaient qu’aucune preuve criminelle n’avait été soulevée en lien avec la mort de la célébrité.

Suicide

Quelques autres chefs cuisiniers sont décédés des suites d’un suicide. C’est le cas entre autres de Benoit Violier et Bernard Loiseau. Pour M. Vari, ce ne sont là que des statistiques : « Malheureusement, ça arrive aussi dans différents domaines : la loi, la médecine, la comptabilité… Je pense que c’est plus important de répéter qu’il y a des groupes et des numéros de téléphone pour se faire entendre quand le besoin s’en fait sentir. »
Anthony Bourdain animait l’émission Parts Unknown depuis 2013. L’homme se trouvait d’ailleurs en France pour les besoins d’un tournage.

Une rencontre en 2009

Pasquale Vari a déjà rencontré Anthony Bourdain il y a près de 10 ans, lors d’une visite à Montréal pour l’une de ses émissions de télévision. Il se rappelle : « Grâce à une amie journaliste à moi, il était venu à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) pour donner un minicours à mes étudiants. Je me souviens d’un homme très sociable, disponible et intéressé. Ensuite, accompagné de deux étudiants, il s’est rendu au restaurant pour manger une poutine. »
L’enseignant à l’ITHQ raconte que lors de son passage à l’école de gestion hôtelière, M. Bourdain souhaitait « vivre l’expérience d’un jeune étudiant en cuisine », connaître l’horaire d’un étudiant après ses heures de travail. Que fait-il, où va-t-il…? « Il a donc été prendre une poutine à La Banquise. Puis, il est allé manger des bagels », de poursuivre M. Vari.
Pour ce dernier, Anthony Bourdain était un « cuisinier avec énormément de talent, notamment en communication et en connaissances ». Il souligne qu’il était un des meilleurs animateurs télé pour une émission de bouffe. « Grâce à son vocabulaire, sa façon d’articuler et parce qu’il posait les bonnes questions, il réussissait à transmettre les émotions et la passion ressenties lors de ses rencontres et de ses voyages aux gens à la maison. Il y en a peu comme lui. »
Selon celui qui, encore cette saison, est juge à l’émission Les Chefs!, à Radio-Canada, en compagnie de Jean-Luc Boulay et Normand Laprise, Anthony Bourdain laisse son influence dans le domaine de la restauration : « Celle de toujours goûter, de découvrir, de voyager, de poser des questions et de vivre auprès des locaux. »

L’amour pour Montréal

Dans la foulée de quelques visites à Montréal et au Québec, Anthony Bourdain avait déjà manifesté son appréciation pour la ville, mais aussi pour les chefs et la gastronomie qui font sa réputation. D’ailleurs, en 2013, pendant le tournage d’un épisode de Parts Unknown dans la région, le réputé chef avait déclaré : « J’adore Montréal! C’est mon endroit préféré au Canada. »
Pour Pasquale Vari, les restaurateurs montréalais ont bénéficié de ce coup de pouce publicitaire de « façon exceptionnelle ». « Il a participé à rendre Montréal ville gastronomique. À la suite des émissions qu’il y a tournées, plusieurs épicuriens américains ont préféré venir ici plutôt que de voyager jusqu’en Europe », évoque-t-il, en parlant de résidants de zones comme New York, Washington, Pittsburgh, Philadelphie… « Comme on dit, il a aidé à mettre Montréal sur la carte! » conclut le Montarvillois.
Ligne québécoise en prévention du suicide : 1 866 277-3553 (1 866 APPELLE).

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