Pas mort, mais pas fort

Parents-Secours

À Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Basile-le-Grand, Parents-Secours n’est plus, ou presque. Par contre, c’est tout le contraire à Sainte-Julie, où l’organisme est bien actif.
L’organisme Parents-Secours a cessé ses activités sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand. Le comité est fermé depuis 2016. Quant à Saint-Bruno-de-Montarville, le comité, peu actif, serait en voie de dissolution en raison d’un problème de recrutement de bénévoles.

En baisse partout

Le portrait n’est pas plus rose ailleurs au Québec. Dans un article paru dans La Presse+ le 24 septembre dernier, les lecteurs apprenaient que les foyers-refuges, ceux qui exhibent l’affiche rouge et blanche dans leur fenêtre afin de venir en aide aux enfants et aux personnes âgées en détresse, sont passés de plus de 100 000 au cours des années 80 à 4 224 en 2017 : une baisse de 40 % depuis les 10 dernières années.
En entrevue avec Les Versants, le directeur général de Parents-Secours du Québec, Pierre Chalifoux, explique la situation : « Le renouvellement et le recrutement des bénévoles, pour former des comités, sont plus difficiles qu’auparavant. Les gens n’ont plus de disponibilités, entre autres parce qu’aujourd’hui, les deux parents travaillent. La seule chose que nous pouvons faire, c’est d’annoncer que nous cherchons des bénévoles. »

73
C’est le nombre de foyers-refuges Parents-Secours reconnus dans la municipalité de Sainte-Julie.

À Saint-Bruno-de-Montarville, Parents-Secours n’est pas mort, mais l’organisme n’est pas fort. « Il ne s’y passe pas grand-chose. Il est à la veille d’être fermé, car le comité est peu actif. Il n’y a aucune relève, déplore Pierre Chalifoux. Nous attendons quelques mois encore pour voir si oui ou non, nous le fermons ou pas. »
Si Parents-Secours existe toujours à Saint-Bruno-de-Montarville, c’est parce que certaines affiches-fenêtres sont actuellement encore valides. En effet, les démarches pour le renouvellement des membres se déroulent sur une période de deux ou trois ans. Sur le site de l’organisme, dans l’onglet Nos comités, nous apprenons qu’« il n’y a pas de comité présentement actif pour cette région. Nous vous invitons à former un comité afin de soutenir les enfants et les aînés de votre région. Contactez-nous pour plus d’information : 1 800 588-8173. »
Du côté de Saint-Basile-le-Grand, des bénévoles sont recherchés pour composer un comité et relancer Parents-Secours sur le territoire. En attendant, le comité n’est plus depuis deux ans. « Sans un comité local, il n’est pas possible d’octroyer des affiches-fenêtres, affirme M. Chalifoux. Le comité est le point d’ancrage, le point de ralliement, de Parents-Secours dans chaque municipalité. Ce sont les membres du comité qui organisent des activités, qui effectuent des interventions, qui font des demandes. C’est à eux qu’il faut se référer. »

Dégringolade

Or, il y a cinq ans, Parents-Secours était en santé à Saint-Basile-le-Grand. Dans une entrevue accordée au journal, la présidente du comité de l’époque, Johanne Bergeron, évoquait une centaine de foyers-refuges dans la ville. Son comité était complété par Gérard D’Astous, Alexandre Rodrigue, Yves Bernard, Renée Delude ainsi que Caroline Boulanger. « Le logo rouge et blanc, ce symbole d’une femme tenant un enfant par la main, est demeuré dans la mémoire collective. Les plus vieux d’entre nous savent que le mouvement Parents-Secours existe encore, et ce, même si les affiches-fenêtres sont moins nombreuses qu’auparavant », racontait Johanne Bergeron. Même en 2013, elle reconnaissait la problématique constatée aujourd’hui : « J’avoue qu’il était plus facile de recruter des bénévoles et des membres à l’époque […] parce qu’il y avait plus de disponibilités en ce qui concerne les couples. »
Pour former un comité, un minimum de trois bénévoles est nécessaire.

Le cas de Sainte-Julie

Le cas de Sainte-Julie est différent. En effet, un comité y est bel et bien actif. La présidente se nomme Catherine Ducharme et elle est en poste depuis plus d’un an. « Nous sommes toujours en action pour Sainte-Julie! » de lancer fièrement Mme Ducharme. D’ailleurs, il s’y trouve 73 foyers-refuges.
Selon M. Chalifoux, la présidente actuelle remplace l’homme qui avait lancé le comité vers 2013, un informaticien qui a conçu un logiciel pour les bienfaits d’une garderie. « Je peux dire que ce qui m’a motivée à devenir présidente [de Parents-Secours Sainte-Julie] est le bien-être des gens et leur sécurité », soutient Catherine Ducharme.
Même à titre de présidente, elle rappelle que Parents-Secours demeure un organisme bénévole : « C’est certain que nous sommes toutes et tous occupés dans nos activités de la vie quotidienne. »
Pour le directeur général de Parents-Secours, le succès de l’organisme à Sainte-Julie vient de plusieurs raisons. « Plusieurs nouvelles familles s’y installent. Il y a de nouveaux quartiers. Beaucoup d’enfants se rendent à l’école à pied. » Il reconnaît aussi l’implication de plusieurs personnes, en commençant par Catherine Ducharme, et d’autres. Il conclut ainsi : « Ça dépend toujours de l’implication; ça prend des personnes proactives. Dès fois, la Ville est aussi sensibilisée à la cause parce qu’elle croit à la sécurité des enfants. L’ouverture d’esprit de ces municipalités, ça joue aussi dans l’intérêt. C’est un mélange de plusieurs facettes qui peut assurer le succès de Parents-Secours. »

QUESTION AUX LECTEURS :

Seriez-vous prêts à vous impliquer dans Parents-Secours afin d’assurer une relève à Saint-Bruno et Saint-Basile?