Pas d’inscription sur place

La clinique Le Sentier à Saint-Bruno-de-Montarville affirme que tous ses patients proviennent du guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF).
Le GAMF a été mis en place le 12 avril pour aider les Québécois qui n’ont pas de médecin de famille à en trouver un. Cependant, le système subirait déjà quelques critiques.
La docteure Sarah Bédard souhaite préciser que dans le cas de sa clinique de quatre médecins, ouverte le 1er août, il n’y a aucune inscription sur place. « Les gens sont inquiets. Ils pensent qu’on n’utilise pas le GAMF avec ce qu’ils ont lu dans. Je voulais juste dire que ce n’était pas notre cas. Il nous reste encore des places aujourd’hui. Nous devrions être pleins d’ici cinq à six ans, mais tous nos patients proviendront du GAMF », tient-elle à préciser.

« Certains y sont depuis seulement quelques mois, mais sont prioritaires à cause de leur état de santé, d’autres attendent depuis sept ans. » – Sarah Bédard

En deux mois, la clinique a procédé à l’ouverture de 600 dossiers. Chaque patient référé par le GAMF a subi un examen de la part d’un des quatre médecins avant d’être accepté. « Pour pouvoir inscrire un patient, on est obligé de le voir. Pour 100 patients, nous en voyons environ 25 dans chaque catégorie de priorité allant du plus malade à la personne qui ne l’est pas. On observe donc que le système donne sa chance à tout le monde », indique la Dre Bédard.

Attendre l’appel du médecin

Pour les Montarvillois qui souhaitent avoir un médecin de famille à la clinique Le Sentier, il n’y a qu’un seul moyen : attendre que la clinique les appelle. Les médecins ne peuvent pas avoir plus de 10 patients par jour, le nombre de noms que leur donne le GAMF. C’est ensuite qu’ils appellent les heureux élus.
« Les personnes contactées sont heureuses d’apprendre qu’ils ont désormais un médecin de famille. Leur durée d’inscription sur les listes est très variable. Certains y sont depuis seulement quelques mois, mais sont prioritaires à cause de leur état de santé, d’autres attendent depuis sept ans. »
Dans la première année d’exercice, chacun des médecins de la clinique à Saint-Bruno devra s’occuper de 500 patients. « On dépassera facilement ces objectifs d’ici la fin de notre première année. »

De nouveaux médecins

Le rythme de traitement des dossiers va bientôt s’accélérer, car la clinique devrait dès le mois d’octobre accueillir un nouveau docteur à temps partiel et des pourparlers sont entamés pour que d’autres médecins rejoignent l’équipe existante. « On a de la place pour huit médecins à temps plein. En estimant que la prise en charge d’un médecin de famille est entre 1000 et 1500 patients, à « pleine capacité », nous pourrions traiter 10 000 dossiers », de conclure la médecin.

Pas assez de prise de patients

« Deux médecins de famille sur trois ne recrutent pas suffisamment de nouveaux patients », déplore le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui exhorte la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) à intervenir auprès de ses membres pour corriger rapidement le tir.
« Le ministre a présenté au début du mois une mise à jour de l’entente conclue l’an dernier avec la FMOQ, qui s’est engagée à ce que 85 % des Québécois aient accès à un médecin de famille d’ici le 31 décembre 2017, à défaut de quoi le projet de loi 20 pourrait s’appliquer aux omnipraticiens. Certains pourraient ainsi voir leur rémunération être réduite de jusqu’à 30 % au besoin », selon la Presse canadienne, qui indique qu’en date du 23 septembre, « le taux d’inscription s’élevait à 72,7 %, soit en deçà de la cible de 74 % ».