Pas assez de bacs bruns dans la rue

Saint-Basile-le-Grand

Les citoyens de Saint-Basile-le-Grand semblent éprouver des difficultés à s’accoutumer à la collecte des matières organiques, selon la Ville.
La Ville de Saint-Basile-le-Grand a informé que près de 50 % des matières résiduelles se retrouvent dans les bacs bruns. Elle a pu arriver à ce constat après avoir compilé et analysé des données provenant des puces électroniques présentes dans les bacs de collecte de matières organiques, qui permettent de relier ceux-ci à l’adresse où ils ont été livrés.
Les données ont révélé que depuis le début de la collecte, en janvier 2018, sur 5500 bacs distribués, environ 1000 sont soulevés à chaque collecte. « C’est donc dire que moins de 20 % de la population a adopté l’habitude de trier ses déchets afin d’en réserver les matières organiques pour le bac brun », conclut la Ville.
Elle soutient que la contribution de chaque citoyen est importante afin que l’usine de biométhanisation puisse produire un digestat de qualité, qui est utilisé entre autres comme fertilisant agricole.
Ainsi, chaque Grandbasilois est fortement invité à réserver les restes de table, résidus de jardinage, sauf les feuilles, et autres matières putrescibles pour le bac brun.

50 %
C’est la portion des matières résiduelles organiques qui se retrouve dans l’Organibac.

Il semble que c’est une problématique qui ne s’arrête pas à la ville, car au Québec, les matières organiques représentent jusqu’à 46 ou 47 % du contenu du sac des ordures ménagères.
Un changement difficile à opérer
La gestion des matières organiques et des déchets avait fait l’objet d’un débat à l’assemblée du conseil municipal du 4 juin. Alors qu’ils se plaignaient que les surplus de déchets n’étaient pas ramassés lors de la collecte, les citoyens étaient encouragés par la Ville à réduire le contenu de leurs bacs d’ordures ménagères pour prioriser l’Organibac. « En tant que Municipalité, il faut limiter au maximum ce qui va dans les déchets et encourager le compostage et le recyclage », a déclaré le maire Yves Lessard.
La conseillère municipale Valérie Sirois a renchéri, comme quoi il fallait trier les matières organiques malgré tout : « C’est difficile d’opérer un changement, mais on se doit d’être conscients de l’environnement. Chaque matière organique qui est redirigée vers les sites d’enfouissement n’est pas compostable. Oui, au départ, c’est difficile, mais avec le temps, l’opération sera plus rapide. »
Bientôt une obligation légale
La Ville dit qu’une réglementation serait adoptée d’ici la fin de l’année afin de remédier au problème. « La Municipalité a entamé l’élaboration d’un règlement sur la gestion des matières résiduelles, qui rendra notamment le tri des matières organiques obligatoire », informe-t-elle.
Toutes les municipalités du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont comme responsabilité de suivre le Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles, dont l’objectif est de recycler 60 % des matières organiques résiduelles d’ici 2025.
Ce plan s’appuie sur la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles qui vise à éliminer le résidu ultime, c’est-à-dire celui qui n’est plus susceptible d’être traité ou revalorisé.