Optilab à Saint-Bruno-de-Montarville
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre s’implante à Saint-Bruno-de-Montarville. Les travaux de construction du futur laboratoire serveur de la Montérégie s’amorcent dans le parc d’affaires Gérard-Filion.
« La bâtisse n’est pas existante. Le centre serveur de la Montérégie sera construit sur le terrain qui a été acheté par le CISSS de la Montérégie-Centre », mentionne au journal Les Versants l’agente d’information du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre, Chantal Vallée.
« Environ 250 employés […] œuvreront au centre serveur. » – Chantal Vallée
Ainsi, le futur laboratoire serveur de la Montarville sera situé au 1020, rue Parent, à Saint-Bruno-de-Montarville. La bâtisse aura une superficie d’environ 6 130 m², et sera construite sur deux étages. Les travaux commenceront en mars 2023 et se poursuivront jusqu’en janvier 2025. Le début des activités est prévu pour l’automne 2025. « Le laboratoire serveur occupera tout l’espace du bâtiment », confirme Chantal Vallée.
Une première
Ce ne sera pas le premier laboratoire serveur au Québec, mais celui de la Montérégie deviendra « le premier laboratoire construit en externe, soit à l’extérieur d’un établissement hospitalier ».
Quand on lui demande combien d’emplois seront ainsi créés avec la venue d’un tel projet à Saint-Bruno-de-Montarville, la porte-parole du CISSS répond que les activités de laboratoire qui se dérouleront au centre serveur seront effectuées par des employés déjà en poste dans l’organisation. « Nous estimons qu’environ 250 employés équivalent temps complet œuvreront au centre serveur. Le transfert de postes de certains employés des laboratoires associés vers le laboratoire serveur se fera surtout par attrition. Les modalités seront convenues et planifiées avec les parties prenantes deux ans avant les transferts des activités », ajoute-t-elle.
Projet Optilab
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’Optilab, un projet ministériel de réorganisation des laboratoires de biologie médicale qui s’est amorcé il y a plus d’une décennie, en septembre 2011. Les services de biologie médicale étaient autrefois proposés dans quelque 500 unités administratives. Ils ont été regroupés le 1er avril 2017, pour former 12 grappes de service pour les 34 établissements du Québec.
« Chaque grappe est composée d’un laboratoire serveur et de plusieurs laboratoires associés. Le laboratoire serveur effectuera les analyses des prélèvements provenant de l’ensemble des établissements de santé de la Montérégie en centralisant les analyses non urgentes et de spécialités », explique Mme Vallée.
Les laboratoires de la Montérégie desservent et effectuent les analyses de laboratoire pour l’ensemble des établissements de santé de la Montérégie, soit les CISSS de la Montérégie-Est, de la Montérégie-Ouest et de la Montérégie-Centre, de même que les dispensateurs de services du territoire, tels cliniques, GMF, RPA, préleveur privé.
L’analyse des prélèvements non urgents sont des « analyses de routine ou de spécialités demandées pour assurer un suivi périodique à un usager. Les analyses non urgentes et les analyses spécialisées en provenance des centres hospitaliers ainsi que toutes les analyses des centres de prélèvements des CLSC ou autres sites de prélèvements seront réalisées au centre serveur de la Montérégie », précise Chantal Vallée. On entend par « autres sites de prélèvements » les CHSLD, RPA, cliniques médicales, préleveurs privés.
Le coût total de ce projet est évalué à 91,2 M$, financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, conformément aux investissements prévus dans le cadre du Plan québécois des infrastructures. Le choix du terrain pour le laboratoire serveur, à Saint-Bruno-de-Montarville, a été établi selon des critères définis dans un appel d’offres afin de répondre aux besoins des laboratoires de la Montérégie.
L’APTS demande un moratoire
Toutefois, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) sollicite « de toute urgence » un moratoire sur la construction de ce nouveau laboratoire serveur. « La réforme OPTILAB est en train de mettre en échec les capacités d’analyse de notre réseau public de santé et de services sociaux, essentielles pour offrir des services de proximité et de qualité à la population », dénonce la 4e vice-présidente de l’APTS et technologiste médicale, Sandra Étienne.
L’APTS revendique une décentralisation des laboratoires et une meilleure considération du personnel. « La direction du CISSS est peut-être fière d’annoncer une pelletée de terre, mais ne réalise-t-elle pas qu’elle s’enfonce dans un cercle vicieux?, plaide Sandra Etienne avant de poursuivre. Au moment où de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les impacts de la réforme OPTILAB sur les services à la population, mettre en branle un nouveau chantier constitue une grave erreur, selon l’APTS. »
L’APTS représente plus de 5400 membres travaillant dans les laboratoires publics des régions du Québec, dont quelque 600 en Montérégie.