Northvolt à Saint-Basile-le-Grand

L’entreprise suédoise Northvolt s’amène au Québec, plus précisément sur un terrain à cheval entre Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, en Montérégie. Un projet de 7 milliards de dollars, le plus important investissement privé annoncé dans l’histoire de la province.  

Plus de 7 milliards de dollars seront avancés par le fédéral (4,4 G$) et le provincial (2,9 G$) pour que Northvolt vienne s’implanter sur la Rive-Sud de Montréal.

Northvolt fabriquera des cellules de batteries lithium-ion au Québec. La production débutera en 2026.

C’est maintenant officiel, Northvolt s’installera à Saint-Basile-le-Grand. Toutefois, l’arrivée de l’entreprise suédoise sera-t-elle acceptée socialement par les Grandbasilois?

Une assemblée lundi

Il y a assemblée régulière à Saint-Basile-le-Grand le lundi 2 octobre, à 19 h 30. Toutefois, à la suite de l’annonce de ce matin, la Ville devrait convier ses citoyens à une rencontre à compter de 18 h ce lundi, afin de donner l’information à propos du projet Northvolt. « Le citoyen est toujours à l’affût pour être sûr que tu es en train de prendre la bonne décision. C’est ça la démocratie », mentionne le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, qui s’est adressé au journal Les Versants.

« Si on avait une industrie à choisir pour venir chez nous, c’est celle-là. » – Yves Lessard

Bien que ce projet représente le plus important investissement privé (7 milliards de dollars) annoncé dans l’histoire du Québec, M. Lessard se montre prudent à propos de l’arrivée de Northvolt. « Je dirais qu’à Saint-Basile-le-Grand, notre enthousiasme est mesuré. Nous voyons difficilement comment il pourrait y avoir une acceptabilité sociale maintenue, si les effets contrariants n’étaient pas solutionnés au fur et à mesure que le bâtiment monte », dit-il.

Circulation

Par « effets contrariants », le maire évoque notamment la circulation. La route 223 (chemin du Richelieu) qui longe la rivière est devenue dangereuse. Elle est mal entretenue. Saint-Basile-le-Grand estime que la réfection de cette route s’impose. Cette artère appartient au provincial.

D’autre part, il y a à Saint-Basile-le-Grand un projet d’infrastructure dans les cartons afin d’améliorer le passage du nord au sud et de réunir les deux secteurs du territoire. Rappelons que lors du dévoilement de la Planification stratégique 2023-2027 de la Ville, en juin dernier, la possibilité d’installer des passerelles au-dessus de la 116 aux entrées de la municipalité avait été abordée. 

Résidentiel

L’autre contrainte dont parle M. Lessard est le résidentiel. Où logeront ces quelque 3000 employés prévus chez Northvolt? Le projet Saint-Basile-sur-le-Parc, du groupe Messier, Savard & Associés, devrait créer, à terme, 830 logements supplémentaires. « Ça doit être mis en place incessamment. On préconise pour que ça se réalise. Il y a du potentiel de développement sur nos stationnements », explique le premier magistrat.    

Les maires de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville (Martin Dulac), les deux villes impliquées dans l’implantation de Northvolt, ont rencontré le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon il y a deux semaines. « C’est le message que nous lui avons passé. On ne met pas de condition au projet, mais si vous voulez qu’il y ait une acceptabilité sociale qui est présente actuellement, les gens ne doivent pas rencontrer d’encombrements ou de difficultés. Pour nous à Saint-Basile-le-Grand, ce sont deux éléments, la circulation et le résidentiel, que nous devrons solutionner », commente M. Lessard. 

Et l’environnement? 

Quand on lui pose la question de l’environnement, celui qui siège à la mairie grandbasiloise soutient que l’arrivée de Northvolt ne l’inquiète pas pour l’impact environnemental. « Avec ce projet-là, on se place à l’avant-garde, en tant que Municipalité, des mesures alternatives aux énergies fossiles. C’est notre engagement. Prendre des mesures pour s’en soustraire le plus rapidement possible. »

Les deux maires, accompagnés de leur équipe respective, ont fait le voyage à Skelleftea, en Suède, afin de visiter les bâtiments de l’entreprise. « Nous sommes allés sur place. Ce n’est pas bruyant, ce n’est pas polluant, il n’y a pas d’odeur. C’est propre. Si on avait une industrie à choisir pour venir chez nous, c’est celle-là, confie Yves Lessard. Ici, sur le site prévu, les milieux humides seront préservés. C’est planifié. Beaucoup d’arbres seront aussi préservés pour un effet de barrière visuelle ou encore de mur anti-bruit, bien qu’il n’y en ait pas de bruit. »

Réception citoyenne

Interrogé sur la réaction des Grandbasilois à la suite de cette annonce et à l’assemblée municipale à venir lundi, M. Lessard s’attend aux mêmes questions que le conseil municipal de McMasterville a reçues de la part de ses citoyens. Notons qu’une pétition de plus de 700 noms y a été déposée lundi en opposition à la future usine. « Les gens chez nous suivent ça de près. À date, ceux qui m’interpellent me disent avec l’œil brillant : « Est-ce que ça va réussir? ». Habituellement, ce n’est pas de même qu’ils pensent. Deux choses qui rassurent les gens : savoir que la Ville est bien informée, puis que tu prends position officiellement. C’est ce que nos deux conseils sont en train de faire », ajoute le maire de Saint-Basile-le-Grand.