Non au dégriffage

À compter du 10 février, il sera interdit de dégriffer l’animal. De rares exceptions seront toutefois permises, sur avis médical d’un vétérinaire. 

Il faut savoir que le dégriffage ne consiste pas simplement en l’ablation des griffes, mais plutôt en l’amputation de la troisième phalange de chaque doigt du chat. « Le dégriffage des chats est une chirurgie de » luxe « . On a recourt à cette pratique pour le confort du propriétaire. Ici, chez Proanima, on va donner des conseils aux propriétaires de chats pour les aider à trouver des alternatives au dégriffage. Ce n’est pas une chirurgie qu’on fait ici, et ce, depuis nos tous débuts. Plusieurs vétérinaires ont refusé de pratiquer cette intervention également. Il faut penser au bien-être de notre animal avant notre confort. Je crois que les gens s’imaginent que cela sera pire que la réalité », explique Dorothée Pâris, porte-parole chez Proanima.

Conséquences

Une telle chirurgie peut avoir des effets indésirables sérieux sur l’animal. « Il y a des répercussions physiques et psychologiques pour le chat. Les griffes font partie de la nature du chat, il chasse, il s’étire, il se défend également. De plus, l’opération même amène du stress et de la douleur sans parler des impacts psychologiques. Cela cause de l’anxiété et des douleurs fantômes sans parler qu’il peut y avoir des changements au niveau du comportement de l’animal. Il n’a plus ses griffes pour se défendre, il va peut-être avoir plus tendance à mordre. C’est une possibilité », confie Mme Pâris.

« Il faut penser au bien-être de notre animal avant notre confort. » – Dorothée Pâris

Québec

Le Québec est l’une des dernières provinces à interdire cette pratique. La Nouvelle-Écosse est devenue la première province à l’interdire en 2018, suivie de la Colombie-Britannique, de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Île-du-Prince-Édouard la même année.

En Europe, le dégriffage des chats est interdit depuis longtemps. En France, cette pratique est abolit depuis 2004.

Origines

Cette pratique est plus répandue en Amérique du Nord. Elle a commencé dans les années 1950, à l’apparition de la maladie des griffes de chat, anciennement appelée Rochalimaea henselae. Cette maladie est transmise par une griffure ou une morsure d’un chat infecté. Selon Santé Canada, le chat domestique est l’hôte naturel le plus important pour cette maladie. Cet organisme est présent dans la circulation sanguine d’environ 10 % des chats domestiques.

Bien que les craintes de la maladie se sont estompées avec le temps, le dégriffage est devenu une pratique ancrée dans la culture nord-américaine. « C’est un manque de connaissances de la population. C’était une pratique relativement abordable et courante. Les gens ne connaissaient pas les conséquences d’une telle chirurgie sur leur animal », de conclure Mme Pâris.