Nathalie Roy lance une commission pour les médias

La députée de Montarville Nathalie Roy a annoncé une première mesure gouvernementale pour les médias d’information.
Seulement quelques semaines après son assermentation en tant que ministre de la Culture et des Communications, la députée Nathalie Roy a annoncé le 30 novembre dernier qu’elle mettrait sur pied une commission parlementaire portant sur l’avenir de l’information au Québec.
« L’accès à une information québécoise de qualité, fiable et diversifiée, et ce, de toutes les façons possibles et dans toutes les régions du Québec, c’est essentiel pour la démocratie, et on y tient, dit-elle. Notre gouvernement a décidé d’agir et d’avoir une vision d’ensemble de la réalité des médias d’information et des solutions possibles pour répondre convenablement aux transformations profondes que vit actuellement ce secteur. »
C’est l’adjoint parlementaire de la ministre, le député de Saint-Jean Louis Lemieux, qui a déposé par après un mandat d’initiative à la Commission de la culture et de l’éducation.
Cela fait plus de 10 ans que se n’est pas tenue une commission sur les médias d’information, la dernière datant de 2001. « Je ne vous dis pas ce qu’était Internet il y a 17 ans, et donc l’impact de la numérisation sur les journaux avec les conséquences… », de souligner Louis Lemieux.

28 %
C’est la diminution du nombre d’hebdomadaires au Québec depuis 2010

Le gouvernement admet que la situation a beaucoup changé depuis. Selon des chiffres du ministère de la Culture et des Communications, plus d’un hebdomadaire sur quatre a cessé d’être publié depuis 2010 au Québec, leur nombre passant de près de 200 à 143 en 2017; il s’agit d’une diminution de 28 %.
« Il se passe quelque chose. Moins il y a de sources d’information, moins les gens peuvent s’informer, et nous croyons que le droit à l’information est essentiel à une démocratie forte », ajoute Nathalie Roy.
Elle raconte notamment l’époque où elle était journaliste pour TQS à Montréal et où elle voyait déjà des antennes de radio et de télévision disparaître en région.

Une commission qui ne s’éternisera pas

Les députés espèrent que la commission parlementaire puisse entamer les travaux d’ici le printemps prochain. Entre-temps, les diverses parties sont invitées à s’exprimer sur leurs besoins et à proposer des pistes de solution afin de définir la portée du mandat. Nathalie Roy a promis que cette commission ne s’éternisera pas et trouvera des solutions rapidement.
Elle se disait touchée par cette mesure : « Nous sommes deux ex-journalistes, et elle nous touche parce que le monde a changé. On le voit, on ne travaille plus de la même façon, la vitesse est en accéléré et il y a ces plateformes [numériques]. »
La ministre n’est pas en mesure d’annoncer une quelconque somme d’argent ou des mesures concrètes pour l’instant : « Nos acteurs du milieu, nos gens, au Québec, on veut les entendre. Et moi, je ne vais pas imposer des solutions. »
De son côté, le gouvernement fédéral a décidé d’allonger 595 millions de dollars pour venir en aide à l’industrie médiatique.